Le 28 août, vers 18 heures, un hélicoptère NH-90 Caïman NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale, a été contraint de se poser en urgence dans un champ situé sur la commune d’Argol, dans le Finistère, à cause d’un moteur en feu.
Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer parmi l’équipage de la 33F. Mais l’incendie, pourtant maîtrisé par ce dernier, a eu quand même le temps de se propager aux broussailles environnantes, ce qui a nécessité l’intervention des pompiers de Crozon, du Faou et de Douarnenez. Environ 100 m2 de végétation sont ainsi partis en fumée.
Ce n’est pas la première fois que moteur Turbomeca RTM322, dont deux exemplaires équipent le NH-90 a des soucis technique. En 2010, un appareil australien avait dû se poser suite à une panne causée par un contact de la lame du compresseur avec le carter. Par mesure de précaution, les hélicoptères australiens avaient été cloués au sol, le temps de trouver une solution à ce problème.
Quatre ans plus tard, un NH-90 allemand, alors en opération en Afghanistan, avait dû faire un « poser dur » quelques minutes après avoir décollé car l’un de ses moteurs avait brusquement pris feu. Et quand l’équipage actionna l’extincteur pour éteindre l’incendie, d’autres dysfonctionnements apparurent au niveau d’un panneau de commandes. Plus tard, cet incident fut expliqué par le fait que les turbines de l’appareils n’avaient pas été suffisamment refroidies entre deux vols, ce qui aurait entraîné un souci au niveau du compresseur.
Au Mali, la Bundeswehr avait également fait état de problèmes d’abrasion au niveau des moteurs des NH-90 qu’elle avait engagés à Gao, dans le cadre de la Mission des Nations unies (MINUSMA).
Le NH-90 NFH est entré en service au sein de la Marine nationale en décembre 2011. Au total, 27 appareils de cette version doivent lui être livrés (dont 2 d’ici la fin de cette année).
Les 14 premiers hélicoptères ont été reçus par la Marine nationale dans un standard provisoire (Step A et Step B), c’est à dire qu’ils ne disposaient pas de toutes les fonctionnalités prévues. Ce qui suppose qu’ils doivent être « rétrofités » pour être portés au standard définitif. Et cela joue sur le disponibilité de cette flotte.
Reste que le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck, avait pointé, lors d’une audition parlementaire, les difficultés rencontrées avec les NH-90 NFH.
« Je ne suis pas pas satisfait de la disponibilité ni du coût d’entretien du NH90, sans parler du nombre colossal d’heures de maintenance qui doit lui être consacré », avait en effet affirmé le CEMM, en juillet 2017, avant d’avancer qu’il fallait 30 heures d’entretien pour une heure de vol. « Cet appareil présente des problèmes de maturité technique, de corrosion et de maintenance que l’on n’arrivera pas à résoudre du jour au lendemain », avait-il en outre déploré.