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 Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 .

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Commandoair40
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Commandoair40


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Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Empty
MessageSujet: Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 .   Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Icon_minitimeMer Déc 10 2014, 16:28

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120  Les combats dans le Finistère  Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120  

Et la libération de Brest en 1944


Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Bretag11

Des réseaux de renseignements efficaces

Pour six bouteilles de Sauternes

Parmi les réseaux de renseignements, qui ont fonctionné dans le département au profit des alliés, il faut signaler, outre le réseau des "sosies", les réseaux "Dentelle" fonctionnant sur les places de Brest, Quimper, Saint-Brieuc, et le réseau "Amon" fonctionnant sur les places de Lorient et Vannes, au sein de la Confrérie Notre-Dame dirigée par Rémy. Alphonse Tanguy (alias Alex), ingénieur de son état et surtout officier de réserve rompu au renseignement, est le nom d'un important Agent du réseau "Amon" œuvrant à Lorient. Il travaillait alors sous les ordres d'un ingénieur allemand recherchant désespérément du Sauternes pour l'offrir à sa femme à l'occasion de sa prochaine permission en Allemagne. Un cadeau que Rémy s'est d'autant empressé de mettre à la disposition de son agent lors d'un déjeuner au Restaurant "chez Prunier", rue Duphot que les Anglais, et notamment la R.A.F., réclamaient des renseignements précis sur les bases de sous-marins allemands...

Quelle ne fût pas la surprise de Rémy quand, aux environs du 20 décembre 1941, Alex sonne à la porte de l'appartement parisien de Rémy à Lamotte-Piquet avec un gros paquet sous le bras. Il s'agit des plans des bases sous-marines de Lorient, Brest, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux, tous frappés de la mention "Geheim". Dans le chapitre 2 du tome 2 de ses "Mémoires d'un agent secret", Rémy raconte comment Alex a récupéré ces plans après avoir fabriqué des fausses clés à l'aide d'empreintes de cire pendant que son "patron allemand" prenait enfin sa permission en Allemagne après avoir reçu en cadeau le fameux Sauternes qu'il ne trouvait pas en France. Cette mine de renseignements avait seulement coûté 288 Francs, le coût des 6 bouteilles de Sauternes que Rémy avait immédiatement acheté au Directeur de "Chez Prunier" au prix de 48 F. la bouteille vendue à la carte des vins...(1)

L'opération de la Kriegsmarine "Cerberus"

On se doute que la zone de Brest, pointe avancée dans l'Atlantique des raids de la Kriegsmarine, au point que l'amiral Doenitz, son commandant en chef (Oberbefehlshaber der Kriegsmarine), conduisait la guerre sous-marine depuis son bunker de Kernevel, où il avait installé à demeure son poste de commandement.(2) A cet égard, il est juste d'évoquer la haute valeur des renseignements, transmis sous couvert de la Confrérie Notre-Dame (3), par le futur amiral Jean Philippon, alias Hilarion à propos des unités Scharnhorst, cuirassé de poche en réparation à Brest après avoir reçu une torpille du H.M.S Acasta, le Gneisenau, cuirassé de la même classe, et le Prinz Eugen de la même classe que le cuirassé Bismark, déjà coulé le 27 mai 1941.

On comprend qu'une telle flotte, qui avait coulé 33.000 tonnes de bateaux, préoccupent l'Amirauté britannique qui, de surcroit, devait préparer des communications maritimes avec l'URSS, maintenant la Russie. Alerté au mois de novembre 1941 par Hilarion que les unités navales germaniques, dont les réparations étaient très avancées, paraissaient préparer leur appareillage, Rémy reçut l'ordre de renforcer sa surveillance, ce qui le contraignit à équiper Hilarion d'un poste de radio qui sera confié à son adjoint Le Gall. Le 6 décembre 1941, Hilarion expédiera un premier messager d'alerte daté du 3 annonçant la mise à la disposition du Scharnhorst, du Gneisenau et du Prinz Eugen des grands bassins 8 et 9 (La Ninon) à partir du 1er janvier 1942. Compte tenu de l'importance de ces messages, Rémy va doter, dès le 15 décembre 1941, Hilarion d'un poste de radio plus compact et aisément transportable, ce qui permettait d'éviter que la RAF bombarde surabondamment le port de Brest, surprotégé par la DCA allemande.

Le 25 janvier 1942, Hilarion envoie le message suivant:

De Hill - stop - Urgent -stop - Gneisenau a appareillé aujourd'hui sur rade et dans les environs de Brest pour des essais -stop - durée 24 heures. Londres n'enregistrant pas le message, le cuirassé de poche rentre paisiblement au bercail le 27 janvier au soir.

Le 1er février 1942, une nouvelle mise en garde de Hilarion est transmise qui annoncent un appareillage pour la prochaine lune vers 23 heures des trois bâtiments allemands, tandis que les autres réseaux de Rémy observent un renforcement de la chasse allemande le long de la Manche.

Le 7 février 1942, c'est Rémy qui expédie lui-même le message suivant:
De Hill - stop -Appareillage absolument imminent - Stop - Méfiez-vous particulirement de la période de la nouvelle lune. Le 11 février 1942,, les trois bâtiments allemands appareillaient à 22 h30 (opération Cerberus)(4) au milieu d'une brume épaisse et s'évanouissaient dans la nuit en suivant en réalité au plus près la côte française.

Le 12 février vers 11 h 30, des écoliers quittant à pied Boulogne en direction de Wimereux aperçoivent les trois navires allemands, qui doublent au plus près la pinte de la Crèche sous la protection de Messerschmidt et de Folke-Wulf. Une attaque lancée à 13 h 45 par des vedettes lance-torpilles anglaises échouera, ainsi qu'une attaque menée par les vieux biplans lance-torpilles Swordish qui seront tous abattus. Toutefois, les deux cuirassés de poche seront un peu plus tard endommagés par des mines anglaises, ce qui contraignit la Kriegsmarine à les réparer en cale sèche à Kiel.

Le 27 février 1942, une bombe anglaise endommagea irrémédiablement le Gneisenau qui dut être désarmé.

Les combats des maquis

En juin 1944, au moment du 6 juin 1944, les effectifs des maquis installés dans le Finistère étaient estimés à un millier d'hommes dont à peine une centaine de maquisards armés.

Un mois plus tard, à la fin du mois de juillet 1944, il en été dénombré 10.000 dont seulement 3.500 armés. Cette levée en masse a également correspondu à l'éclatement du camp de Saint-Marcel et à l'arrivée du colonel Bourgoin dit "Le manchot" et de près de 4.000 de ses hommes du 4ème régiment de parachutistes qui ont trouvé refuge dans les forêts du Finistère.(5)

Pourtant, le Finistère qui a gardé, comme le département voisin des Côtes du Nord, des relations de tradition avec l'Angleterre est lui aussi sur pied de guerre. Des maires de communes du littoral du Finistère ont d'ailleurs payé très cher cette tradition, héritée de la Guerre des Chouans: en particulier Pierre Guéguin, maire de Concarneau qui a été exécuté le 22 octobre 1941 à Chateaubriant. D'autres, tels Louis Méhu, maire de Plomeur, Alain Budes de Guébriant, maire de Saint-Pol-de-Léon, François le Dilasser, maire de Huelgoat, ou encore Louis Krebs, maire de Lauriec ont été exécutés après le débarquement en Normandie mais avant la Libération de la Bretagne.

Mais les maquis du Finistère manquent cruellement d'armes. Qu'à cela ne tienne! Les maquisards venus du Mobihan entraînent et équipent les nouveaux venus qui chaque jour viennent les rejoindre. En effet, instruits de l'expérience de la bataille de Saint-Marcel, les maquisards du Finistère, et en particulier les F.T.P.F. agissant en petits groupes très mobiles et fortement armés, dont c'est en quelque sorte la spécialité, harcèlent en embuscade les troupes allemandes et décrochent pour s'évanouir dans la Lande bretonne dès que des renforts allemands viennent soutenir les formations militaires en difficulté.

La population paysanne et civile a payé très cher cette guérilla. On ne possède pas le décompte des fermes et des maisons pillées et incendiées selon les critères de la "Guerre totale" théorisée après la défaite de Stalingrad par le Reichskulturminister et Gauleiter de Berlin,  Joseph Goebbels, héritier officiel d'Adolph Hitler.

Mais on, sait que chaque exaction ou mise à sac nouvelle de l'armée Allemande a suscité un afflux de victimes assoiffées de vengeance vers les maquis ou les services actions de la Résistance, des victimes qui, de lapins sont devenues chasseurs et se sont jetées avec ardeur dans la bataille, et ce d'autant plus que chaque jour qui passait en révélait un peu plus l'issue fatale pour le Reich.

Le Finistère

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Finist10
Carte éditée sur le site de l'Université de Brest:
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Quimper libérée le 9 août (7)

A Quimper, la résistance est centrée sur le lycée "La Tour d'Auvergne" pourtant occupé en partie par l'Armée allemande. C'est dans une salle de science, et dans l'appartement privé du censeur Bellan que se tiennent les réunions bi ou tri hebdomadaires des chefs de secteur provoquées par le Colonel Berthaud, commandant départemental des F.F.I. . C'est dans la salle de physique que se rencontrent les chefs de secteur de l'arrondissement. Le laboratoire sert également de support à la fabrication d'explosifs et de cours de sabotage sous la direction d'une jeune officier expédiée par parachute depuis Londres, la sous-lieutenante Micheline. Plusieurs élèves seront arrêtés par la Gestapo et déportés en Allemagne dont ils ne reviendront pas.(8)

La première ville libérée par un maquis -le maquis Vengeance- sans l'aide des alliés est celle de Quimper. Et pourtant, le maquis Vengeance avait été décapité le 20 janvier 1944 simultanément à Rennes et à Quimper et sa direction, en l'occurrence Luc Robet et Louis Faucheux avaient été arrêtés et déportés à la suite d'opérations de la police allemande menées simultanément à Rennes et à Quimper où trois aviateurs avaient été également capturés.

A partir du 6 juin 1944, deux réseaux se coordonnent sur Quimper:

1.D'une part, le réseau F.F.I. lié à Libération Nord qui se charge de 4 secteurs de sabotage confiés respectivement à des maquis au Nord de Quimper dans lesquels de nombreux élèves de terminal du lycée se sont incorporés et qui sont commandés par des cadres du lycée La Tour d'Auvergne, à savoir le censeur Bellan, les professeurs André Monteil, dit Beaucaire, et Broustail, dit Fer, et les maîtres d'études Gerbes, Corlobe et Portenguen.

2.Et d'autres part, de trois autres secteurs au sud de cette ville confié au réseau Vengeance, qui ne dispose que d'un pistolet de calibre 6,35 pour tout armement! ... Le 10 juin, le secteur Sud est gratifié de deux autres révolvers à barillet, d'un fusil de chasse et d'une mitraillette Sten.

Cependant les secteurs de sabotage 3, 5 et 7 au Nord de Quimper sont sérieusement malmenés par une équipe d'extermination d'environ 80 allemands dirigée la Gestapo. Le 27 juin 1944 à la suite d'une dénonciation, le groupe Fer est massacré dans son cantonnement de Guelen sauf deux élèves blessés et laissés pour morts, tandis son commandant parvient à s'échapper par la cheminée. Quant au censeur Bellan, il est arrêté au Lycée le 29 juin et torturé, puis condamné à mort par la Gestapo. Il sera sauvé du poteau d'exécution grâce à la Libération de Quimper.

Pourtant, les secteurs du Sud parviennent, non sans casse, à poursuivre le sabotage des voies ferrées et des câbles téléphoniques jusqu'au 3 août, date à partir de laquelle 130 hommes des 5èmes, 6ème et 7ème compagnies sont équipées à Langlolen et Stang Vras d'armes parachutées par les alliés, soit 13 fusils-mitrailleurs, 17 fusils et 8 lance-roquettes!...

Dès le 4 août 1944, les hommes ainsi équipés pour la moitié de leur effectif entrent dans Quimper et font reculer un blindé allemand léger. Mais ils sont contraints de reprendre l'encerclement de la ville alors que les sixième et septième compagnies, maintenant armées, viennent compléter le dispositif d'encerclement de la ville. Finalement, la 5ème compagnie réussit à faire main basse sur 150 fusils Mauser et leurs munitions entreposés au siège de la Kommandantur locale apparemment désertée.

Il est clair que les Allemands cherchent à évacuer la ville ce qu'ils tentent, le 8 août 1944, en une colonne de camions prenant la direction de Brest. Cette colonne est engagée par la compagnie FFI de Briec, qui compte 260 hommes, bientôt renforcées des deux autres compagnies. Finalement, les Allemands qui le peuvent rompent le combat pour prendre, à pied la route de Brest, en abandonnant aux mains des maquisards leurs camions chargés d'armes, de munitions, et de vivres et conserves et de bottes en cuir...

Le 9 août 1944, quelque 860 hommes armés, plus ceux qui les ont ralliés, à savoir :

◾450 hommes du mouvement Vengeance;
◾250 hommes de Libération-Nord;
◾150 FTPF,
entrent et défilent dans Quimper qu'ils ont libérée.

Dès le lendemain, des sections sont détachées vers Concarneau, Fouesnant et Bénodet, pour assister d'autres maquis dans la libération de ces villes.

L'exemple de Rosporden...

Prenons l'exemple du maquis de Rosporden, commandé par le lieutenant Mercier, ex-lieutenant d'active de l'Armée des Alpes, qui, a, entre autres combattu dans le Vercors. Robert Aron rapporte que le 3 août 1944, il capte l'ordre de déclenchement général des hostilités émanant de l'armée américaine qui vient de conquérir Pontorson. Le lendemain matin, à 5 heures, le maquis de Rosporden attaque la garnison de la Ville.

Mais les troupes allemandes affluent et les maquisards sont contraints de se retirer momentanément. De terribles représailles (dégradations et incendies de soixante maisons,..) sont alors exercées sur la ville. Plusieurs centaines de personnes sont regroupées place de la gare. Le Lieutenant Waindzog menace d'abord d'en fusiller cent sur place, avant de décider d'en transférer 35 à Lorient devant un tribunal de Guerre.

Les otages sont embarqués en plusieurs groupes dans des camions. Arrivés à Quimperlé, ils sont emprisonnés dans un blockhaus enterrés. Finalement, les otages sont embarqués épuisés dans un train le 7 août 1944, alors que les premiers chars américains prennent position près de la voie ferrée à Beg Rhunio et à Quéven. La locomotive y est bloquée par un obus.

Pris entre les tirs alliés et allemands, les otages s'enfuient du train par un vasistas. Bilan: Jean-Marie Porhiel, employé de la S.N.C.F de 50 ans et père de deux enfants est tué lors de cette tentative d'évasion avec huit autres otages dont les obsèques ne seront célébrées que le 24 mai 1945 après la libération de la poche de Royan (témoignage de Christian Quénéhervé, Combattants de l'ombre en Cornouaille, 1989) Avec le soutien des chars américains, les maquisards réoccuperont Rosporden le lendemain.

Représailles collectives:

Les rafles du Guilvinec (8) et en presqu'île de Crozon (9)...

Après le débarquement, les bretons du Finistère pouvaient s'attendre à des représailles exercées contre eux par les armées allemandes. Deux rafles sont à ranger parmi les représailles exercées contre la population:

◾ Le 12 juin 1944, au petit matin, l'agglomération du Guilvinec est encerclée par un bataillon de russes blancs cantonné à Ploemeur et se battant sous l'uniforme de l'armée allemande. Tous les hommes, environ 2000 sont rassemblés et dirigés vers Men Meur. Le Site "[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] livre l'explication suivante: il s'agissait de la réponse allemande "au coup de main opéré au bourg de Ploemeur par les Francs Tireurs et Partisans, (voir notes)  qui avaient retenu prisonniers deux Russes blancs". Parmi les hommes rassemblés, 55 jeunes gens de 20 à 25 ans réfractaires au S.T.O. prirent le chemin de la Haute-Silésie, trois d'entre étant interrogés à Pont-Labbé et expédiés dans des camps de concentration dont ils ne reviendront pas...(8)

◾Le site "HistoQuiz-contemporain.com" (voir notes)  rapporte qu'à la suite de divers actes de sabotage réalisés sur l'ordre du groupement de résistance de Douarnenez (sabotage de la voie ferrée Châteaulin - Camaret et sectionnant des câbles souterrains reliant la presqu'île de Crozon au Cap Sizun, des policiers et soldats allemands bloquent le 30 juin 1944 toutes les routes menant au bourg de Crozon. Sur les 143 personnes, une centaine choisie arbitrairement est relachée tandis qu'un homme du groupe des 43 réussit à s'échapper. Les 42 hommes qui restent sont emmenés en camion. En passant devant l'église de Plonévez-Porzay, les 42 sont grossis de 10 autres otages après contrôle des personnes sortant d'un enterrement à l'église. Leur destination: la gare de Quimper, puis Royallieu, Compiègne, pour échouer au camp de concentration de Neuengamme, dont 34 seulement reviendront. (9)

...Et les sacs de Plouvien ,... et Gouesnou

Plouvien est un petit bourg du Finistère Nord, un peu plus au Nord de Brest que Gouesnou, petit village proche de Brest. Le lundi 7 août au matin, une colonne blindée américaine traverse le Bourg dans une atmosphère de Kermesse, puis reprend sa route vers l'Ouest. Il s'agit de tendre un piège à deux divisions d'infanterie allemande qui cherchent à rejoindre la garnison de Brest.

Hélàs, le lendemain, les 266ème et 343ème Divisions d'infanterie allemandes entrent dans Plouvien sous le commandement du général allemand Karl Spang. Il s'agit d'unités venant depuis la zone de Saint-Malo en repli sur Brest et précédées par la deuxième division parachutiste qui a réussi à rallier Brest la veille.

Ces unités sont harcelées par les maquisards bretons, et l'on sait que, dans ce cas, les rapines, les viols et les menaces sont monnaies courantes. Croyant garantir leur retraite, les Allemands ont pris 33 otages civils dont ils parsèment les cadavres (25 fusillés à Plouben) le long de la route de Boteden au Narret. Et comme la mort des otages ne leur garantissait pas manifestement la bonne fin de leur repli, ils ont continué à prendre de nouveaux otages sur leur route qu'ils continuent à parcèmer de cadavres. En définitive, tout le long du parcours de 7 kilomètres qui va de Pont-Eon au Narret, 128 civils sont ainsi abattus. Et au-delà du Narret, ces mêmes jours, 57 autres otages sont également fusillés à Plabennec, Gouesnou (42 habitants fusillés dont 27 femmes et enfants), Guipavas, soit un total de 185 otages fusillés.

Mais, dans la réalité, les unités allemandes sous le commandement de Karl Spang sont coincées entre les unités américaines des Groupes de combat « B » et « R » de la 6ème division blindée U.S. qui vont les réduire le lendemain, comme on va le constater ci-après. (NDLR: ces données ont notamment été synthétisées à partir des relevés des plaques commémoratives répertoriés sur les sitesMémorial-GenWeb) et Toutes les plaques répertoriées. Depuis plus d'un an que ce site a souligné l'importance et la gravité de ces massacres, des pages d'information ont fleuri sur le web, y compris sur wikipedia. Voici ces pages:

1.Histoire de Gouesnou
2. L’histoire et l’origine du nom "Gouesnou"
3.Pierre Pauli
4.Libération de l'extrème Ouest.(forum)

Il est possible que l'action des parachutistes agissant en éclaireurs de la 6ème D.B.U.S aient contribué à affoler les troupes allemandes. Néanmoins ce sont bien les progressions des groupes de combat B et R du général Grow qui en progressant en silence, ont bel et bien déclenché la panique dans les troupes allemandes..

Les missions Derry accomplies par les S.A.S.

A la demande de la 3ème Armée U.S.

Quelque 150 S.A.S. ont en effet été parachutée pour assister les Forces Françaises de l'Intérieur et pour éclairer la progression des la 6ème D.B. U.S. Comme la 3ème Armée U.S. compte encore 110 unités incomplètement équipées et coincées au Royaume-Uni, faute de liberty's ships en nombre suffisants dont un bon nombre ont été envoyés en Méditerranée.

Comme les archives du Pentagone ne font pas état de cette demande, il semble utile de rappeler cette imprétif militaire au demeurant parfaitement justifié.

C'est ainsi que, dans la nuit du 4 au 5 août,  

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120  huit sticks de la deuxième compagnie du deuxième escadron du 3ème RCP (SAS)  Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120

(10)(11) ont été largués dans le département du Finistère par des Stirlings ayant décollé de Fairford vers 22h40.


Les parachutages s'effectueront entre 0h30 et 1 heure du matin.

1.La mission impartie à "Derry 1"(cinq sticks commandés par le capitaine Sicaud largués sur Ploudaniel, Lanhouarneau, Trofagan, Gouenou) est de faire mouvement en avant garde des "forces U.S" vers Brest, en l'occurrence de la 6ème Division blndée US (reconnaissances d'itinéraires, contact avec la Résistance, évaluation des forces ennemies...).

2. Celle de "Derry 2" (un stick commandé par le Lt Quelen) largué à Saint-Jean-du-Doigt concerne le département voisin des Côtes-du-Nord. Derry 2 doit "d'empécher à tout prix la destruction du viaduc de Morlaix" en liaison avec les F.F.I. Mais en réalité, Derry 2 a également pour objet de servir d'éclaireurs à la Task Force "A" commandée par le général Earnest.

3. Celle de "Derry 3" (2 sticks commandés respectivement par le sous-lieutenant Anspach et le lieutenant- Tupet Thomé et largués le premier à proximité de Plounévez-Lochrist par suite de tirs de DCA, et l'autre sur Lesneven par suite d'une erreur de navigation) sont chargés "d'empêcher la destruction du Pont de Plougastel vital pour l'avance alliée".

L'intervention américaine

Renseignements et documents extraits de "Break out and pursuit") (12)
Dans la réalité, l'histoire de la libération du Finistère et de Brest a commencé très exactement le 1er août 1944, alors qu'après avoir fait approuver sa progression par le général Middleton, son supérieur, le commandant le VIIIème Corps d'armée US, à savoir le général Grow, s'employait, juste après avoir passé le goulot d'Avranches, à superviser le passage de ses unités à un carrefour critique. C'est alors que le général Patton, dont c'était une sorte de spécialité, descendant de son Command car, a pris à part le général Grow.

Le pari de PATTON: "Take Brest!"

Apparemment, l'affaire aurait pu paraître d'importance mais ce curieux a parte fut l'occasion pour PATTON d'indiquer au général Grow qu'il avait parié cinq livres avec le maréchal Montgomery que les troupes des États-Unis seraient à Brest  « pour samedi soir ». Et mettant la main sur l'épaule de Grow, Patton lui répéta: "Take Brest!". En réponse aux questions du commandant de la 6ème division blindée US sur les objectifs intermédiaires, PATTON lui fit part de son intérêt sur la ligne de chemin de fer PARIS-BREST, et lui a conseillé "de contourner les ilôts de résistance." "C'est tout ce que je veux savoir", lui a répondu le général Grow auquel l'objectif de Dinan qui avait été fixé le jour même par le général Midelton n'était plus opposable.

Il faut dire que PATTON connaissait bien Grow qui, pendant des années au service G-3 (service de plamification des unités de cavalerie US), avait planifié des opérations comparables pour des manœuvres en temps de paix. Mais on peut également se poser la question de la cause cachée pour laquelle le général PATTON a formulé à l'emporte pièce l'ordre qu'il donnait à Grow "Take Brest" sans dévoiler la teneur de sa conversation avec le maréchal Montgomery.

A la suite de cette visite, la 6ème division blindée U.S. fut rejointe par trois nouvelles unités: le 174ème bataillon d'artillerie de campagne équipés de canons autopropulsés de 155 millimètres, qui complétait les moyens en artillerie, le 603ème bataillon de chasseurs de chars et le 777ème bataillon d’artillerie antiaérienne (armes automatiques). Et c'est le groupement du colonel Hanson, organisé en déploiement défensif qui a pris la tête de la progression vers Brest de la 6ème D.B. U.S.

En tête de la division le 1er août, à six miles à l'Ouest de Pontorson au delà de Pontaubault, près de Brée, une compagnie d’avant-garde avec des tanks, de l'infanterie et une batterie d'artillerie, se déplaçait dans cet ordre presque comme à la parade quand l’ennemi a ouvert le feu et détruit trois canons automoteurs sur l'arrière de la colonne avec de l'artillerie, des mortiers, des bazookas, et les armes de petit calibre à partir de positions bien camouflées donnant sur la route. L'avant garde poursuivit son chemin sur l'ordre formel du général Grow, laissant la formation s'occuper de l'embuscade.

Quand le contre-ordre suit l'Ordre

L'avant-garde de la 6ème DB prit donc Pontorson, captura intact le pont sur le Couesnon et a établi une première tête de pont en Bretagne, pendant que le principal de la formation d'Hanson réduisait les unités allemandes en embuscade sur la route au cours d'un combat de trois heures. De son côté le groupe de combat "A" de Taylor sécurisait le pont d'Antrain. Au lever du soleil, le 2 août, nanti de rien d’autre qu’une carte de la Bretagne, le Général Grow sentit "qu'il était propriétaire de toutes les routes de la Bretagne, et qu’il pouvait aller là où il lui plaisait du moment qu’ il se dirigeait vers Brest".

Le Groupe de combat "A" commandé par Taylor, se déplaçant à l'Ouest d'Antrain libérait Combourg, Bécherel et atteignît presque Quédillac sans avoir trouvé sur son chemin de résistance organisée. Le groupe de combat "B" du général Read a évité Dol-de-Bretagne, puis, sur l'ordre du général Grow, Dinan, où les Allemands avaient préparé une résistance organisée. Conformément aux ordres reçus de Patton, il donna l'ordre au groupe de combat défensif commandé par Hanson de suivre la route tracée par le groupe de combat "A".

Le siège de Brest

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Brest_10
Carte extraite de "Breakout and Pursuit"
by Martin Blumenson
CENTER OF MILITARY HISTORY
UNITED STATES ARMY
WASHINGTON, D. C., 1993  


Après avoir révélé à ses principaux collaborateurs et chefs de groupe les instructions de PATTON, le général Grow fixa l'heure de départ du lendemain à midi, afin de laisser le temps aux unités de reconnaissance chargées d'éclairer les flancs et de former l'avant-garde de la division de se mettre en place. En effet, il apparaissait très clairement que la division ne pourrait compter que sur elle même pour poursuivre et atteindre son objectif à travers la Bretagne profonde, à savoir Brest.

Ce jour là, alors qu'il observait à la jumelle le groupe de combat "A" de Taylor réduire une troupe de 250 soldats allemands défendant Mauron, le général Grow a reçu par écrit du général de Corps d'armée l'ordre suivant transmis par un messager: «Protéger votre avant-garde,ordonnait le Général Middleton, et concentrez-vous de telle sorte que nous puissions nous déplacer sur Saint-Malo demain.» En effet, Middleton avait décidé qu'il devait prendre Saint-Malo immédiatement. Le général Grow devait maintenant prendre sous ses ordres le Général Earnest de la Task Force «A» et une partie de la 83ème Division d’Infanterie commandé par le Général Macon afin de lancer une attaque coordonnée sur le port de la ville Saint-Malo.

Après avoir rattrapé in extremis le corps de combat "B" qui s'apprêtait à entrer dans Loudéac, le général forma une Task Force avec les deux autres groupes de la division pour faire route vers DINAN.

Le général Grow préparait le plan d'attaque de Dinan à son Q.G. près de Merdignac quand le Général PATTON sortit avec son command car d'un champ de blé sur le coup de 11 h. du matin!... Fort en colère, le général Patton s'écria: « Par l'enfer que faîtes-vous en vous installant ici ? Je vous avais dit d'aller à Brest!» Grow expliqua que sa progression avait été arrêtée. « Sur quel ordre? » a grogné Patton. «L’ordre du Corps d’Armée, Monsieur, » a répondu Grow!

Mettant l'ordre écrit de Middleton dans sa poche, Patton grogna: " you are a good dough boy, too!" Puis il répéta une nouvelle fois: "Vous avancez là où je vous ai dit d'aller!" Le temps de reprendre le dispositif de route en trois groupements, et la 6ème Division blindée U.S. avait perdu une journée dans sa progression vers Brest, avant de reprendre la direction de Pontivy (25 miles à l'Ouest de sa position actuelle), ville prévue pour approvisionner dès le lendemain la division blindée US...

Poursuivant sa route le lendemain, le général Grow a établi le contact avec la résistance ce qui lui a permis d'éviter 2.000 parachutistes allemands en position de combat à Carhaix. Il rattrapa une partie du temps perdu dans une marche de nuit par temps claire encadrée par la Résistance, mais fut contraint, en passant par Huelgoat, d'affronter 500 soldats dotés d'artillerie et de blindés qui furent défaits après quelques heures de combats.

Au soir du 6 août 1944, la garnison de Lesneven était bousculée par l'avant-garde du Corps de combat "B" du général Read. C'est ce groupe qui reçut le soir même l'ordre du général Grow de pénétrer dans Brest le lendemain, alors que le Corps de combat "A" approchait Brest par Guivapas. Le siège de Brest commençait alors que les maquisards du colonel Eon prenaient le contrôle des hauteurs dominant la presqu'île de Crozon fortement fortifiée. Après avoir contourné Plabennec par le Nord, le Groupe de combat de Read fut arrêté près de Milizac par un feu d'artillerie lourde puissant à quelque 7 miles du centre de la ville.

C'est le lendemain que le général Grow décida de lancer un ultimatum pour le 8 août. Dans le même temps, l'Etat-major de la 3ème Armée était informé que des forces allemandes importantes tentaient de rejoindre Brest depuis le Nord-Est de la Bretagne. il s'agissait en fait de la 2ème division parachutiste qui avait quitté la zone de Saint-Malo et déjà rejoint Brest avant que les corps de combat "B" et "R" ne bouclent le Nord et l'Est de Brest. Mais les unités américaines étaient suivies par les 266ème et 343ème Divisions d'infanterie allemandes renforcées par des unités de la flack et de la marine commandées par le général Karl Spang.

La bataille de Lesneven

Et coup de chance extraordinaire pour le général Grow qui avait les pires difficultés pour communiquer avec les Etats-majors d'Armée et du VIIIème Corps, puisqu'il lui était interdit d'utiliser la radio, le Generalleutnant KarlSpang en personne et plusieurs membres de son état-major ont été capturés par une batterie du 212ème bataillon d'artillerie près de Lesneven.

Le général Grow annula immédiatement son plan d'attaque de Brest et avertit ses groupes de combat par messagers. Seuls les groupes de combats du général Read et du colonel Hanson furent mis en marche vers Plouvien pour surprendre les formations allemandes progressant sur la route le 9 août.

Le combat dura toute la journée du 9 août 1944, avec le soutien d'une formation de chasseurs-bombardiers qui détruisit une colonne ennemie près de Lesneven. Au soir du 9 août, Grow estimait avoir détruit la moitié des unités ennemies et avait fait un millier de prisonniers, un chiffre qui s'est probablement alourdi notablement le lendemain avec la capture par les G.I. ou l'exécution par les maquisards des fuyards qui tentaient de rejoindre Brest par des chemins détournés.

Toujours est-il que, le 11 août 1944, la 6ème Division blindée a dû repousser une contre-attaque ennemie sur son flanc gauche. La bataille se poursuivit le lendemain (avec le concours des maquisards du colonel Eon) pendant que le Combat Command "B" a pris la route de LORIENT

Compte tenu du retrait de Bretagne de la 4ème division blindée US, qui a libéré Nantes sur sa route vers Montargis, il était clair que Middleton n'avait plus assez d'infanterie pour prendre Brest alors que la capture d'un port était indispensable pour exploiter à fond la percée et pénétrer en Allemagne après avoir traversé le Rhin et percé la ligne Siegfried.

Après en avoir conféré avec les généraux PATTON, Hodges et Middleton, le général Omar Bradley décida en pleine bataille de la poche de Falaise de retirer de la bataille de Falaise, qui battait son plein les 14 et 15 août 1944, les 1ère, 2ème et 29ème Divisions d'infanterie US qui se battaient près de Tinchebray (Normandie), ainsi que deux bataillons de rangers employés à l'arrière afin de les envoyer à Brest.

Pressentant que les Américains ne lâcheraient pas leur emprise sur Brest, les Allemands avaient obtenu une trêve Le 14 août 1944, afin de permettre le départ de Brest de quelque 20.000 civils, transférant aux Américains autant de bouches à nourrir. Finalement, la 3ème Armée U.S. leur a ouvert un camp de réfugiés à PLABANNEC et a fait venir des vivres depuis Rennes dans des camions récupérés de l'Armée allemande..."

La bataille de Brest (13)

La bataille de Brest n'a vraiment commencé qu'après la mise en place des 8ème Division d'infanterie US qui avait rejoint Plabennec le 18 août, de la 2ème D.I. U.S. qui est arrivée à Landerneau le 19 août, et de la 29ème D.I.U.S. qui a étré assemblée à Landerneau le 24 août, tandis que la Task Force "A" était positionnée avec des F.F.I. qui tenaient toujours les hauteurs de la presqu'île de Crozon.

La bataille de Brest

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . B-bres10

Mais le général Middleton (Voir également note 14), qui avait l'expérience de la prise du Fort de Saint-Malo, ne voulait commencer son attaque qu'après avoir été convenablement approvisionné en munitions d'artillerie lourde à un moment où la troisième Armée de Patton était fortement contingentée.. Or, on lui attribuait 5.000 tonnes d'obus en réponse à une demande chiffrée pour les premiers jours de combat à 20.400t. Il s'ensuivit une discussion de "marchand de tapis" qui a abouti à l'attribution de 8.000 t d'obus d'artillerie lors de la visite, le 23 août 1944, des généraux Omar Bradley et Patton au quartier général du VIIIème Corps d'armée de Middleton, tout juste installé à Lesneven. A ce moment, les planificateurs du 12ème Groupe d'armées US avaient déterminé que la garnison de Brest résisterait jusqu'au dernier homme.

En raison de l'éloignement de Brest du Poste de commandement des opérations de la 3ème Armée, c'est probablement ce jour là que Bradley et Patton se sont mis d'accord pour créer la neuvième armée chargée de suivre la conduite des opérations en Bretagne et d'assurer la protection du flanc sud du 12ème Groupe d'armée US PATTON. Le commandement de cette neuvième armée a été confié, à compter du 5 septembre 1944,au lieutenant général William H. Simpson, qui commandera directement la 6ème division blindée, remplacée après la chute de Brest par les 94ème et 83ème D.I.U.S.

Soutenu par les chasseurs de chars et des tirs d'artillerie, un bataillon du 38ième régiment d’infanterie a donné l'assaut dès le 23 août sur les positions allemandes de la colline 154 au Nord de l'Elorn. Le succès fut pour une grande partie du à l'action du sergent Alvin P. Casey, qui a été mortellement blessé alors qu’il réduisait un blockhaus à la grenade. Pour une perte totale de 7 morts et de 28 blessés, la Task Force B avait fait 143 prisonniers et a compté les corps d’environ une centaine d’ Allemands sur la crête de la colline.

Poursuivant son avantage, la Task Force a conquis les blockhaus un par un conquérant une bonne partie de la presqu'île le 31 août en faisant 2.700 prisonniers. Après cette victoire, la task Force B a été dissoute, le 50ème Régiment d'infanterie blindée rejoignant la sixième DB à Lorient et le 38ème régiment d'infanterie rejoignant le 2ème D.I.

Comme le contrôle de Daoulas lui fournissait d'excellentes positions d'artillerie au sud-est de Brest, le général Middleton y a expédié tout un groupe d'artillerie du corps d'armée de façon à couvrir toutes les défenses de Brest et les positions ennemies sur la presqu'île de Crozon. Puis, il a formé un bataillon temporaire (Task Force S) sous les ordres du colonel Leroy H. Watson,comprenant 57 mitrailleuses, 12 chasseurs de chars et 8 canons de Bofors de 40 chargé d'engager inopinément des objectifs autour de Brest.

Le 25 août 1944, le général Middleton avait programmé une attaque coordonnée précédée d'un bombardement par 150 superforteresses et des bombardiers moyens, et un bombardement naval coordonné avec le Warspite le tout venant renforcer les 15 bataillons d'artillerie du VIIIème  sur les positions allemandes défendant Brest. En dépit de ce feu d'enfer, les troupes au sol progressèrent peu. Le prolongement de cette bataille le lendemain conduisit l'état-major de Middleton à réviser sa tactique et à engager ses unités dans une guerre d'usure.

Cette tactique se révéla tout de suite payante. Le 27 août 1944, La Force S et les hommes de la 29ème DI (renforcée par les maquisards du colonel Eon isolaient le Conquet de Brest et capturaient le petit fort à la pointe de Corsen isolant le radar de Corsen et les batteries de Lochrist (2 canons de 88 et 4 pièces de 280 mm) que quatre hommes conduits par le premier Lieutenant Robert Edlin ont forcé à se rendre en faisant une centaine de prisonniers!...

En revanche l'attaque coordonnée du 1er septembre se révéla tout aussi décevante que les précédentes. Alors que le général Middleton paraissait découragé, la technique du grignotage des positions ennemies se révéla payante quand, le 2 septembre la 2ème DI captura la colline 105 au sud-ouest de Guivapas. De grignotage en grignotage, cette division atteignit la colline 92 une semaine plus tard, tandis que la 29ème D.I. piétinait toujours sur la colline 103 tenue par le Fort de Mengant.

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Gis-in10
GIs progressant dans les rues de Brest
Photo extraite de "Breakout and Pursuit"
by Martin Blumenson
CENTER OF MILITARY HISTORY
UNITED STATES ARMY, WASHINGTON D. C., 1993  


Le 8 septembre, nouvelle attaque coordonnée de Middleton avec une puissante préparation d'artillerie et un soutien aérien de 6 chasseurs bombardiers en l'air en permanence par division, et cette fois, des objectifs intermédiaires pour chaque division d'infanterie engagée. L'opération est cette fois payante (1000 prisonniers allemands pour 250 soldats américains blessés): la 2ème Division a capturé la colline 92 fortement fortifiée, et la 8ème Division a pu alors faire avancer deux régiments de plusieurs centaines de yards vers Lambézellec et la colline 82. La 29èmeDivision a finalement pris un point d'appui à Kergonant, juste au nord du village de Penfeld.

Le lendemain, le Corps faisait 2.500 prisonniers, alors la 2ème Division atteignait les rues de Brest, deux régiments de la 8ème Division, après la conquête de Lambézellec, entraient dans la ville également, et que la 29ème Division occupait le village de Penfeld.

La conquette des forts

Il ne restait plus qu'à faire tomber les forts, isolés certes, mais toujours fortement tenus par la garnison allemande

Le fort de Montbarey après sa capture par l'armée américaine

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Montba10
Photo extraite de "Breakout and Pursuit" by Martin Blumenson
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY, WASHINGTON D. C., 1993  


C'est le fort de Montbarey qui est tombé le premier, le 16 septembre 1944, après 4 jours de lutte acharnée, commencée dans la nuit du 12 septembre. Les démineurs du 121ème bataillon de combat du génie ont passé plusieurs nuits pour libérer un passage aux chars crocodile lance-flamme anglais, attachés au 116ème régiment d'infanterie. Trois chars lance-flamme sur quatre ont été détruits le 14 septembre 1944, et l'attaque a été suspendue au profit de l'élargissement du déminage de l'accès au fort.

Mais à l'aube du 16 septembre, les chars lance-flamme ont pu, cette fois, s'approcher à 85 yards des murs de la forteresse et occulter au napalm les postes de tir des défenseurs pendant que le génie placait 2.500 livres d'explosifs sous les murs. Une énorme explosion provoqua un trou dans le mur de la forteresse laissant pénétrer l'infanterie d'assaut qui fit prisonniers quelque 80 survivants allemands complètement hébétés par l'explosion. Le coût de l'assaut fut tout de même de 80 blessés pour les assaillants.

De leur côté, les Rangers du 5ème bataillon, après dix jours de combat, ont capturé le fort à la Pointe du Petit Minou et les Forts de Mengant et de Dellec, en dégageant de ce fait la rive occidentale du port de Brest. A Brest même, le 17 septembre 1944, il ne restait aux mains de l'ennemi que les abris de sous-marins et le fort du Portzic qui se sont rendus le 18 septembre au matin.

En attendant, la 2ème Division d'infanterie était parvenue à atteindre le mur de de la vieille ville le 16 septembre. Après la réduction d'un point d'appui près de la station de chemin de fer, et qu'une patrouille ait pris le contrôle du tunnel de chemin de fer laissé sans surveillance, les troupes de la 2ème division d'infanterie US ont escaladé le mur et ont pris le contrôle des rives du Penfeld.

La bataille pour Brest étant alors répartie dans deux secteurs séparés par le Penfeld,la capitulation allemande est intervenue séparément le 18 septembre 1944 dans chacune de ces parties. Von de Moselle s'est rendu avec toutes les troupes dans Recouvrance à la 29ème Division, et le colonel Erich Pietzonka du 7ème régiment de parachutiste s'est rendu dans la partie orientale de la ville à la 2ème Division, au Square du Président Wilson.

Quelque 10.000 prisonniers allemands rasés de près et proprement habillés s'étaient préparés à la capitulation, valises à la main, présentant un contraste saisissant avec les soldats Américains sales, fatigués, mais victorieux. De son côté, Ramcke réussisait à s'échapper à travers le port en gagnant la péninsule de Crozon, qui, bien que coupée en deux depuis le 27 août n'était pas encore totalement libérée.

Depuis lors, le Général Earnest s'était limité à prendre la colline 330, sachant qu'il n'aurait aucune infanterie disponible avant la chute de Brest. Dès que les troupes de la 8ème DI ont commencé à arriver sur la presqu'île de Crozon, le Général Stroh a ordonnancé une attaque de la Task Force A, également soutenue par le 2ème bataillon de rangers.Dès que la ligne de défense de la 343ème division statique a été débordée, la général allemand Rauch s'est rendu avec sa division le 17 septembre, un jour avant la chute de Brest.

Le 19 septembre, les troupes U.S. ont traversé le Quélern et ont occupé la pointe des Espagnols. Ramcke s'est rendu dans l'après-midi du 19 septembre avec un groupe d'irréductibles. La chute de la presqu'île de Crozon se soldait par la capture de 7.368 prisonniers contre 72 soldats américains tués et 415 blessés entre les 15 et 19 septembre.

Au terme de cette bataille, Brest et son port était totalement détruits, (à l'exception de l'Arsenal capturé intact) et le commandement allié constatait que l'usage de Brest n'était plus nécessaire. Il est vrai que les alliés lorgnaient maintenant vers les ports d'Amsterdam et de Rotterdam, et qu'ils disposaient également en France des ports de Marseille (partiellement détruit), Fos, capturé intact par les F.F.I., et Bordeaux libéré par la résistance. Dès le 3 Septembre les planificateurs du SHAEF recommandaient l'abandon des plans d'utilisation des ports de Lorient, de la baie de Quiberon, de St-Nazaire, et de Nantes. Cette recommandation a été acceptée le 7 septembre 1944, par le général Dwight D. Eisenhower.

La réduction des poches occupées par les troupes allemandes

On constate en effet, que dès le début du mois d’août 1944, les troupes Allemandes avaient reçu l’ordre de se replier dans des poches de défenses solidement tenues dans lesquels ils étaient assiégés et bombardés. Dans le Finistère, ces poches seront libérées plus ou moins vite:

◾C'est d'abord la petite poche de  Concarneau qui sera libérée la première, le 25 août 1944, par les résistants du groupe Libération, sous les ordres du lieutenant Nerzic, auxquels étaient associés les maquisards de "Vengeance", venant de Quimper et commandés par Georges Martin ainsi que des Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF)
.
◾ Les F.F.I. ont participé avec les Américains aux premiers combats des poches de Brest. S’agissant notamment de la presqu'île de Crozon, le colonel Eon, à la tête de ses maquisards s'emploie à tenter de réduire la défense allemande du 17 au 26 août 1944, puis du 27 août au 4 septembre 1944, avec le soutien de la cavalerie US, période pendant laquelle les maquisards contribuent à gagner la bataille des positions sur les hauteurs. Mais le 3 septembre 1944, survient le bombardement aérien US de Telgruc occupé par les américains et les F.F.I. (108 morts dont 60 soldats américains, 28 FFI et 33 habitants), les unités U.S. relayeront les F.F.I. et ne captureront la position que le 19 septembre 1944.

◾La libération de la poche d'Audierne interviendra le 20 septembre 1944.
A propos des bombardements du village de Telgruc intervenus le 3 septembre 1944, Robert Aron rapporte de la façon suivante dans son "Histoire de la libération de la France" (chapitre IV) les aigreurs du colonel Eon dans un rapport passionné et colérique de ce dernier au général Middleton: (15)
"Mes conclusions sont les suivantes quant au résultat à attendre de ces procédés d'attaque: A.Efficacité terrifiante sur les unités à découvert et plus encore sur les maisons d'habitation et sur les populations civiles...
B.Efficacité absolument nulle  sur les ouvrages de fortification même faiblement enterrés...
C.Absence complète d'intelligence tactique de la part des formations américaines considérées.

Et apprenant qu'il est question que les Américains récidivent leurs bombardements, le colonel Eon poursuit avec véhémence:

Si ces civils n'ont pas d'uniforme, ils sont néanmoins... vos soldats et ont le droit d'attendre de vous une autre récompense que celle d'un massacre général dont celui de Telgruc m'a donné le 3 septembre un douloureux avant-goût.

Les contingents allemands, confortablement installés à l'abri de vos bombardements aériens dans l'ensemble des ouvrages dont mon 2ème bureau vous a fourni le détail, applaudiront au massacre des patriotes qui ont été jusqu'à présent leur ennemi plus redoutable en Bretagne."

Pourtant, du 17 août au 4 septembre 1944, les unités F.F.I. du colonel Eon avaient participé avec succès à la conquête du massif du Menez-Hom qui dominent la bataille de Brest progressant de la côte 299 à la Côte 330 avec l'appui de quelques chars US. Et le 1er septembre, le bataillon Normandie avait pris la position allemande du Menez-Hom en trois quarts d'heure de combat et le lendemain, 2 septembre la ligne tenue par trois bataillons F.F.I. coupait la presqu'île de Crozon depuis l'anse de Poulmic jusqu'à la côte 133, les troupes allemandes se retranchant dans la partie Ouest, autour de Crozon (p. 209 du même ouvrage de Robert Aron).(15)

Mais les divisions d'infanterie US venues de Normandie avaient maintenant achevé leur concentration et leur mise en place et devaient achever la prise de Brest entre les 15 et 19 septembre1944. Ainsi en avaient décidé Eisenhower et le général Omar Bradley en avaient décidé ainsi.

Partout ailleurs, ce sont les FFI et les maquisards qui ont libéré villes et villages de l'occupation nazie, l'armée américaine devant s'occuper prioritairement de la prise de contrôle de Brest et de la remise en route de la voie ferrée Brest-Paris afin de seconder la reprise des transports de renforts et d'équipements qui ne pouvaient transiter par le port de Cherbourg, toujours en reconstruction.



Notes sur les Sources:

1. Tome2 des "Mémoires d'un agent secret de la France Libre" de Rémy, chapitre 2.
2.Histoire de la fortification bretonne
3. Tome2 des "Mémoires d'un agent secret de la France Libre" de Rémy, chapitre 3.
4.Opération Cerberus
5."Histoire de la Libération de la France" (juin 1944-mai 1945) de Robert Aron, édition librairie Arthème Fayard (chapitre IV-Libération de la Bretagne.
6.La bataille de Plouvien
7."Des quimpérois dans la Résistance"
8.12 juin 1944 :...départ vers l'Allemagne de 55 réfractaires au travail forcé
9. La rafle en Presqu’Ile de Crozon du 30 juin 1944
10.  BRETAGNE 1944 :"Il y a 60 ans...Du ciel ... au Combat : la Libération !"
11. 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine
12."World war II: official army history" (archives du service Histoire du Pentagone), "Third Army, after action reports".
13. BREAKOUT AND PURSUIT by Martin Blumenson pour le compte du "CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY WASHINGTON, D. C., 1993
14.  RAPPORT DU VIIIe CORPS APRES LES OPÉRATIONS CONTRE LES FORCES ENNEMIES EN BRETAGNE (FRANCE) PENDANT LA PERIODE DU 1 - 30 SEPTEMBRE 1944
15. "Histoire de la Libération de la France-juin 1944-mai 1945" par Robert Aron (Edition Arthème Fayard (p.211).

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Sicut-Aquila

Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120 Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . Cocoye10 Les combats dans le Finistère et la libération de Brest en 1944 . 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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