En marge du sommet de l’Otan, organisé à Bruxelles ces 11 et 12 juillet, deux accords distincts ont été signés par plusieurs alliés afin de grouper les achats de munitions terrestres et navales, l’idée étant de réaliser ainsi des économies d’échelle.
Ainsi, 16 alliés (*), dont la France, ont signé un mémorandum d’accord portant sur l’achat et la gestion en commun de munitions terrestres [Land Battle Decisive Munition]. La Finlande et l’Autriche, qui ne font pas partie de l’Otan, doivent également rejoindre cette initiative dont la Belgique est à l’origine.
Cet accord […] est un pas en avant important, car il crée la base juridique nécessaire pour que les participants acquièrent et entreposent ensemble un large éventail de munitions terrestres », est-il souligné dans un communiqué de l’Otan.
« Les forces alliées s’entraînent souvent ensemble et sont également souvent conjointement engagées. Il est donc logique qu’elles regroupent leurs équipements et leurs munitions afin de s’assurer que chacun dispose de stocks suffisants en permanence », a fait valoir Rose Gottemoeller, la secrétaire adjointe de l’Otan. « Avec le temps, cette initiative aidera nos troupes à accroître leur interopérabilité et leur efficacité là où elles sont le plus nécessaires », a-t-elle insisté.
La second accord (qui est en réalité une lettre d’intention) est plus « confidentiel » puisqu’il ne concerne que 7 alliés, dont la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et l’Espagne. Cette fois, il s’agit de mutualiser l’acquisition de munitions navales, dont des missiles surface-air et surface-surface, des torpilles ou des obus.
« La mise en place éventuelle de solutions de mutualisation des entrepôts pourrait réduire davantage encore les coûts », a estimé l’Otan.
C’est une « première étape importante pour de la création de stocks européens de munitions navales de grande qualité permettant de répondre à l’évolution de nos besoins », s’est félicité Camille Grand, secrétaire général adjoint de l’Otan pour l’investissement de défense. « À terme, cette initiative aura pour effet d’accroître notre interopérabilité et notre aptitude à partager nos munitions et à coopérer harmonieusement et efficacement, en toute circonstance », a-t-il estimé, reprenant presque pour mot pour mot les propos tenus par Mme Gottemoeller au sujet de l’accord sur les munitions terrestres.
(*) Belgique, Danemark, Estonie, Allemagne, France, Italie, Lettonie, Lituanie, Monténégro, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie et Espagne
Photo : armée de Terre