Actuellement, l’aviation embarquée chinoise repose sur l’avion de combat J-15 « Flying Shark », c’est à dire une copie du Su-33 Flanker russe. Maintenant que, avec le Liaoning, la Chine dispose d’un porte-avions, ce qui était prévisible s’est confirmé : cet appareil n’est pas aussi performant qu’espéré.
En 2013, un article publié par Sina Military Network avait en effet expliqué que le J-15 ne pouvait pas décoller du pont incliné du Lioaning (qui est en configuration STOBAR, c’est à dire sans catapultes) avec tout l’armement qu’il était censé emporter. Ainsi, avec le carburant, cet avion serait en mesure de mettre en oeuvre que seulement 2 tonnes de munitions, soit l’équivalent de 2 missiles anti-navires YJ-83K et de 2 missiles air-air PL-8 (d’une masse de 115 kg chacun).
Mais cette limitation n’est pas le seul reproche adressé au J-15. D’après le South Morning China Post, cet appareil a récemment été victime d’une série d’incidents techniques ayant causé quatre accidents. Et cela a conduit l’état-major chinois à clouer l’ensemble de ces avions au sol pendant trois mois.
« Le J-15 est un avion problématique, son système de contrôle de vol instable a été le principal facteur dans deux accidents il y a deux ans », a confié une source militaire au quotidien.
Aussi, la Chine met-elle actuellement au point un nouvel avion de combat embarqué afin de remplacer ses J-15 « Flying Shark ». C’est ce qu’a en effet déclaré le général Zhang Honghe, commandant en second de composante aérienne de l’armée populaire de libération (APL) au South China Morning Post.
« La Chine a besoin de développer un nouveau chasseur [embarqué] car elle prévoit de créer au moins quatre groupes de porte-avions pour satisfaire ses ambitions mondiales et défendre ses intérêts à l’étranger », a commenté, Li Jie, un expert des affaires navales installé à Pékin.
Dans le même temps, les essais d’un second porte-avions chinois en configuration STOBAR ont commencé tandis que la construction d’un troisième bâtiment, à propulsion nucléaire et en configuration CATOBAR (avec catapultes et brins d’arrêts) serait en cours.
Reste donc à savoir quel sera ce futur appareil destiné à remplacer le J-15, sachant qu’il devra être en mesure d’opérer aussi bien depuis un porte-avions STOBAR ou CATOBAR. Ce point n’est pas anodin : cela suppose un train avant et des structures renforcées afin que l’appareil puisse supporter les chocs des catapultages et des appontages.
En général, de telles contraintes sont prises en compte dès la conception de l’avion. Jusqu’à présent, la « navalisation » d’un appareil existant est très compliquée (voir, à ce propos, l’histoire du « Jaguar M« ).
Un variante de FC-31 « Gyrfalcon », décrit comme appartenant à la 5e génération d’avions de combat, pourrait être une solution. En tout cas, c’est ce que pense Li Jie. Mais, pour le moment, on ignore les intentions d’AVIC [Aviation Industry Corporation of China], son constructeur.