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| Sujet: Les Français veulent-ils vraiment abandonner la dissuasion nucléaire? Jeu Juil 05 2018, 23:15 | |
| Selon un sondage réalisé par l’IFOP à la demande du « Mouvement de la Paix » et publié, ce 5 juillet, par le quotidien La Croix, 67% des personnes interrogées (et elles ont été 1001 à l’avoir été, choisie dans un « échantillon représentatif ») se disent favorables à ce que la France s’engage dans la ratification du traité sur l’interdiction des armées nucléaires, adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en juillet 2017. Or, ratifier ce traité reviendrait de facto à renoncer à la dissuasion nucléaire, c’est à dire à « l’assurance-vie de la Nation ». C’est d’ailleurs pour cette raison que la France, mais aussi les autres puissances nucléaires, ainsi que l’ensemble des pays membres de l’Otan, ont jusqu’à présent refusé de signer ce traité. Cependant, le résultat de ce sondage est surprenant. Ainsi, régulièrement, le ministère des Armées commande aussi des enquêtes d’opinion. Et, l’adhésion à la dissuasion nucléaire ne s’est jamais démentie. En octobre 2017, 61% des Français considéraient ainsi que « la possession de l’arme nucléaire » était « un point fort de nos armées » [ce sondage avait été aussi réalisé par l’IFOP, ndlr]. Les chiffres du « baromètre » les « Français et la Défense », publiés quelques semaines plus tôt, ne disaient pas autre chose. « En 2017, 72% des Français estiment que l’arme nucléaire française est crédible », s’était félicité le ministère des Armées. « Par ailleurs une large majorité de nos concitoyens [60%, ndlr] souhaite que nos capacités actuelles soient maintenues et modernisées pour en préserver la crédibilité », avait-il souligné. Depuis que cet indicateur existe (1985), jamais la dissuasion nucléaire n’avait obtenu de si bonnes opinions parmi les personnes interrogées. Et la seule fois où il fut constaté une forte hausse des réponses favorabes à une réduction du format des forces stratégiques coïncida avec l’incident de la centrale de Fukushima (Japon), qui n’avait rien à voir avec le nucléaire militaire. En 2017, moins de 10% des sondés ont dit souhaiter une telle mesure. |
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