Le 21 avril, l’aéroport de Tombouctou et un camp des forces armées maliennes (FAMa) ont été visés par des obus, lesquels n’ont fait aucune victime. Sans doute que l’action des forces françaises dans les environs de la localité de Goundam, au sud-ouest de la « ville aux 333 saints », explique l’imprécision et la hâte avec laquelle ces tirs ont été effectués par les jihadistes.
En effet, une semaine après une attaque « complexe » contre la force Barkhane et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Tombouctou, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), les militaires français y ont eu un « accrochage » avec un groupe jihadiste le jour où les obus ont été tirés en direction de Tombouctou.
D’après le porte-parole adjoint de l’État-major des armées (EMA), le colonel Guillaume Thomas, des hélicoptères d’attaque Gazelle ont été sollicités pour venir à bout des jihadistes. Selon la même source, trois d’entre-eux ont été « neutralisés » par les militaires français, dont on ignore si certains appartenaient à la Task Force Sabre, c’est à dire le détachement des forces spéciales au Sahel.
« Nous n’avons pas de commentaire à faire sur d’éventuels blessés français », a par ailleurs déclaré le colonel Thomas.
Cet accrochage s’est produit exactement à Tin Aïcha, au nord de Goundam. A priori, ce serait des éléments de la katiba al-Furqan, dirigée par Abou Talha al-Mauritani (alias Talha al-Liby) et membre du GSIM, qui ont été visés par les militaires français.
Ces dernières semaines, la force Barkhane a mené au moins deux opérations dites « d’opportunité » contre des cadres d’al-Furqan dans la région de Tombouctou. Ces dernières ont permis de neutraliser le mauritanien Ayman al-Chinguetti et le marocain Abdourahmane Al Maghrebi, un « formateur » spécialiste de l’armement.