Le 1er avril, les commados parachutistes de la force françaises Barkhane, aux côtés des troupes maliennes et des combattants d’un groupe d’autodéfense (MSA-GATIA) pro-Bamako, infligèrent de lourdes pertes à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), lors d’une opération menée à Akabar, dans la zone dite des trois frontières. Selon le bilan donné par l’État-major des armées (EMA), trente jihadistes furent éliminés.
Cette opération de « contrôle de zone », menée plus précisément dans les régions de Menaka et d’In Delimane, s’est poursuivie les jours suivants. Et, là encore, l’EIGS a subi de nouvelles pertes conséquentes à Akabar.
En effet, lors de « patrouilles de sécurisation effectuées entre le 6 et le 10 avril, rapporte l’EMA, une vingtaine de jihadistes ont été mis hors de combat. Ce qui signifie qu’ils ont été tués ou faits prisonniers avant d’être remis « aux autorités compétentes en fonction du côté de la frontière où ils ont été capturés ».
De son côté, le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le groupe d’autodéfense GATIA a fait état, en début de semaine, de la neutralisation de « 24 malfaiteurs » dont « 9 à l’issue de rudes combat » et récupéré « des engins roulants et des armes de guerre ».
En outre, la force Barkhane maintient également la pression sur la katiba al-Furqan d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), associée au Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin [ou Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans, GSIM] lors d’opérations d’opportunité menées dans la région de Tombouctou. Le 6 avril, cinq jihadistes ont ainsi été neutralisés et des « armements individuels et collectifs » ont été saisis.
Par ailleurs, l’activité aérienne de Barkhane reste soutenue, avec en moyenne une centaine de sorties par semaine. Entre le 4 et le 10 avril, 37 missions « chasse » ont été réalisées, de même que 23 missions « RAV ISR » (ravitaillement/renseignement) et 34 missions « transport ».
Au niveau politique, la France a de nouveau mis la pression sur les signataires de l’accord de paix pour le Nord-Mali qui, négocié à Alger en 2015, tarde à entrer dans les faits. « Nous n’avons plus le temps d’attendre », a dit François Delattre, l’ambassadeur français auprès des Nations unies, soutenu, au Conseil de sécurité, par les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas l’Éthiopie et la Côte d’Ivoire.
Aussi, des sanctions visant ceux qui font obstacles à l’application de ce texte pourraient être prises. Dans un premier temps, elles concerneraient les responsables d’organisations [en particulier, celles de la Coordination des mouvements de l’Azawad – CMA] entretenant des liens avec les groupes terroristes et/ou se livrant à divers trafics. Sur ce point, la Russie a fait part de ses « réserves ».