Malgré une concurrence américaine (mais aussi russe) acharnée et la perte d’appels d’offres emblématiques pour la défense européenne (comme en Roumanie, en Pologne et plus récemment en Suède), le missilier MBDA affiche une forme étincelante. En 2017, et pour la cinquième année consécutive, l’industriel a en effet enregistré un niveau « élevé » de prises de commandes, à 4,2 milliards d’euros, tandis que ses ventes ont atteint 3,1 milliards d’euros.
Ainsi, au 31 décembre 2017, la valeur du carnet de commandes de MBDA s’établissait à 16,8 milliards d’euros. Un « record », qui lui donne des « perspectives de croissance soutenue sur les cinq années à venir. »
Comme en 2016, le volume des commandes à l’exportation (2,6 milliards) à depassé celui des « commandes domestiques » (1,6 milliard), notamment a plusieurs contrats obtenus au Qatar (batteries côtières MCDS, armement de navires, etc), à l’Égypte (systèmes VL MICA pour les corvettes Gowind), au Chili (Sea Ceptor pour les frégates Type 23) et à l’Inde, où l’industriel a créé une co-entreprise avec Larsen&Toubrou, dans le cadre de la politique « Make in India » défendue par New Delhi.
Sur le marché domestique, MBDA a livré les premiers missiles moyenne portée (MMP) et missiles de croisière navals (MdCN) à la France. Le Royaume-Uni lui a passé une commande de missiles Meteor supplémentaires et l’Allemage négocie au sujet du programme défense antiaérienne et antimissile TLVS. Enfin, l’Italie a adopté le missile CAMM ER.
S’agissant de l’avenir, MBDA s’est vu confier, par Paris et Londres, la phase de concept du programme FMAN/FMC (Futur Missile Anti Navire, Futur Missile de Croisière), lequel permettra de remplacer plusieurs types de missiles (SCALP/Storm Shadow, Exocet et Harpoon). Sans parler de sa participation au programme de recherche Ocean 2020, qui, financé par le Fonds Européen de Défense, porte sur les futures technologies de surveillance et d’interdiction maritime à distance.
« Le groupe continue de progresser sur chacun de ses trois axes stratégiques : garantir à ses pays domestiques l’accès aux technologies de souveraineté dans les missiles, poursuivre la consolidation européenne, développer les activités à l’international. Ces trois actions concourant à assurer la taille critique de MBDA, c’est-à-dire sa capacité à se développer sur le long terme face à ses concurrents mondiaux », a commenté Antoine Bouvier, son Pdg.
Aussi, fort de ces bonnes perspectives, et après avoir créé 1.800 emplois 2013 et 2015, puis 2.100 de plus entre 2016 et 2017, MBDA va de nouveau recruter cette année.
« Nous continuons de voir l’avenir avec optimisme et visons comme nous l’avions prévu les 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2020. Pour soutenir cette croissance, le groupe prévoit de recruter près de 1.200 personnes cette année », a en effet annoncé M. Bouvier. Mais il n’a pas précisé les sites qui seront concernés par ce plan de recrutement.
La particularité de MBDA est de regarder davantage le potentiel que les qualifications des candidats à une embauche. Pour cela, il a recours à des tests techniques et cognitifs pour déceler les aptitudes nécessaires « pour la tenue du poste de travail. » Puis, les personnes retenues à l’issue de cette phase ont l’opportunié de suivre une formation théorique et pratiques afin de les préparer à un « reconnu au plan national. »