Bien qu’ayant trouvé la note salée, le gouvernement polonais est résolu à acquérir le système de défense aérienne américain Patriot PAC-3, dans le cadre du programme Wisla, pour lequel le consortium Eurosam (Thales et MBDA) avait été écarté en 2015 alors qu’il proposait le SAMP-T (Sol-Air Moyenne Portée – Terrestre), déjà en service en France et en Italie.
Ainsi, ce 23 mars, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a indiqué qu’un accord venait d’être trouvé avec la partie américaine au sujet des compensations industrielles (offset) relatives à la commande des systèmes Patriot. Il s’agit de la dernière étape avant la conclusion de la première phase de contrat, dont le montant est estimé à 10,5 milliards de dollars pour 4 batteries.
« Les accords d’offset pour le programme Wisla sont signés. Le transfert des technologies […] renforcera les capacités de l’industrie polonaise de défense. C’est le dernier pas avant la signature du contrat pour la livraison du système Patriot », a en effet expliqué M. Blaszczak. La signature du contrat pourrait avoir lieu le 28 mars prochain.
La première phase de cette commande porte sur la livraison de 2 systèmes Patriot et de 200 missiles intercepteurs.
Dans le détail, l’accord sur les offset trouvé avec Raytheon a une valeur de 53 millions d’euros. Comprenant 31 engagements et ayant une durée de 10 ans, il prévoit que la Pologne pourra se doter des capacités de commandement et de guidage avec le système IBCS (Integrated Air and Missile Defense Battle Command System), de production et d’entretien de batteries et de véhicules de transport et de chargement. Il est aussi question de la production et de l’entretien de canons de 30 mm Bushmaster.
De son côté, Lockheed-Martin a consenti 172 millions d’euros de compensations industrielles, au travers de 15 engagements portant sur la production et l’entretien des missiles sol-air PAC-3 MSE, la création d’un laboratoire d’étude de missiles et l’entretien des avions F-16.
La deuxième phase du programme Wisla sera plus étoffée puique les deux systèmes attendus par les forces polonaises seront dotés du missile SkyCeptor, nettement moins coûteurs que les missiles GEM-T, PAC-3 et PAC-3 MSE et d’un radar à 360°.
Cela étant, la Pologne exigeait des compensations industrielles à hauteur de 50% du montant du contrat. « Il y a une entreprise qui a présenté une offre de compensation inacceptable pour nous et des conditions que nous ne pouvons pas accepter », avait déclaré Bartosz Kownacki, qui était alors secrétaire d’État auprès du ministre polonais de la Défense, avant d’être démis de ses fonctions en janvier dernier.