Le 25 février, à Riyad, le chef de l’état-major saoudien, le général Abdel Rahmane ben Saleh al-Bunyan, a inauguré le salon AFED [Armed Forces Exhibition for Diversity of Requirements and Capabilities]. C’était sa dernière apparition publique dans le cadre de ses fonctions étant donné qu’il a été sèchement limogé le lendemain.
En effet, le roi Salmane d’Arabie Saoudite, a procédé à large remaniement à les têtes des forces armées. Outre le général al-Bunyan, les chefs d’état-major de la Royal Saudi Army et de la Royal Saudi Air Force ont également été priés de faire leurs cartons. En novembre, ceux de la Garde nationale et de la Royal Saudi Navy avaient subi un sort identique.
Aucune explication officielle n’a été donné au sujet de ces derniers limogeages, si ce n’est que le roi Salmane a approuvé les recommandations de son fils, le prince-héritier Mohammed ben Salmane, au sujet d’un « plan de développement du ministère de la Défense, conformément à une stratégie de défense nationale. »
Le général ben Saleh al-Bunyan, nommé chef d’état-major en mai 2014, a été remplacé par son second, le général Fayyad al-Ruwaili, qui fut à la tête de la Royal Saudi Air Force entre 2013 et 2014.
Ce remaniement à la tête des forces armées saoudiennes a été annoncé peu après une « bavure » de la coalition qui, dirigée par l’Arabie Saoudite, intervient actuellement au Yémen contre les rebelles Houthis, en soutien aux forces du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi. En effet, une frappe aérienne ayant visé par erreur une base de l’armée yéménite aurait faite entre 6 et 20 tués.
Cela étant, il est fort probable que cet incident ne soit pas la principale raison de ce coup de torchon au sommet de la hiérarchie militaire saoudienne, dont on se doute bien qu’il a été mûri depuis quelques temps. L’enlisement de la coalition sous commandement saoudien au Yémen pourrait être une des explications.
Mais ces limogeages en série se font dans un cadre plus général, qui n’épargne pas non plus les responsables civils, avec des nominations de jeunes fonctionnaires à de plus hautes fonctions. Pour rappel, en novembre, sous l’impulsion du prince héritier, une vaste campagne anti-corruption a été lancée dans le royaume, avec l’arrestation de 381 suspects. Cette dernière a permis de récupérer plus de 400 milliards de riyals (107 milliards de dollars).
Photo : Le général Fayyad al-Ruwaili, nouveau chef d’état-major saoudien (3e en partant de la droite) (c) US Air Force