En 2011, sans surprise, le Japon annonça sa décision d’acquérir 42 avions F-35A, dits de 5e génération, à l’issue d’un appel d’offres au cours duquel Boeing (F/A-18 Super Hornet) et le consortium européen Eurofighter (Typhoon) jouèrent les figurants.
« Parce que c’était une décision prise par le gouvernement japonais de retenir F-35A, quel que soit le prix à venir, nous ne pouvons pas changer notre principe ou notre politique. Nous avons à acquérir le F-35 pour remplacer le F-4 », confia, deux ans plus, Satoshi Morimoto, qui fut brièvement ministre de la Défense.
Selon le contrat, Lockheed-Martin devait fabriquer les quatre premiers F-35A japonais aux États-Unis et il était prévu de confier l’assemblage des 38 autres à Mitsubishi Heavy Industries.
Les premiers F-35A seront affectés à la base de Misawa, qui, située dans le nord du Japon, abrite également des unités américaines. Des représentants du gouvernement nippon ainsi que des responsables de Lockheed-Martin y sont attendus le 25 février pour une cérémonie devant marquer l’entrée en service de cet appareil au sein des des forces aériennes d’autodéfense japonaises.
« Le F-35 va transformer notre puissance de défense aérienne et contribuer de façon significative à la sécurité de nos citoyens », s’est récemment félicité le général Kenichi Samejima, le commandant du 3e escadron de l’armée de l’air japonaise, le général Kenichi Samejima, le commandant de la base de Misawa.
Mais, a priori, Tokyo voudrait davantage de F-35. Des sources officielles japonaises ayant requis l’anonymat ont en effet confié à l’agence Reuters qu’une commande d’une vingtaine d’exemplaires supplémentaires est actuellement envisagée.
« Compte tenu des budgets et des calendriers de production, une nouvelle acquisition d’environ 25 avions serait appropriée », a précisé l’une de ces sources « proches du dossier ».
Pour des raisons liés aux coûts de production, ces appareils pourraient être assemblés aux États-Unis et non pas au Japon.
L’information sur cette éventuelle commande de F-35 supplémentaires survient alors que la Chine a annoncé que son avion supposé furtif Chengu J-20 venait d’être déclaré apte pour le combat, alors que Pékin conteste la souveraineté japonaise sur les îles Senkaku.
En outre, la Russie, qui a des relations compliquées avec le Japon (en raison d’un différend au sujet des îles Kouriles et du fait que les deux pays n’ont toujours signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale), disposera d’un Sukhoï Su-57, un appareil de 5e génération. Enfin, la Corée du Nord, avec ses missiles balistiques et son programme nucléaire, présente toujours une menace pour l’archipel.
Par ailleurs, le gouvernement japonais pourrait également commander des F-35B, c’est à dire la version STOVL (décollage court/atterrissage vertical) de l’avion de Lockheed-Martin, afin d’en doter les deux « destroyers porte-hélicoptères » de la classe Izumo.
« Nous n’avons pas encore établi de plan et nous évaluons les avions de chasse dont nous avons besoin », a simplement déclaré Itsunori Onodera, le ministre nippon de la Défense, ce 21 février.
Ce dernier doit présenter, d’ici la fin de cette année, une revue de défense qui précisera les objectifs de sécurité nationale ainsi que les plans d’approvisionnement militaire à 5 ans.
Pour rappel, le Japon conduit un programme national d’avion furtif, avec le F-3. Mais comme le souligne le quotidien The Japan Times, « le coût élevé de son développement suppose que Tokyo devra probablement trouver des partenaires étrangers pour partager les dépenses ».