Le 17 mars 2017, à l'issue du Conseil des Ministres et sous l'autorité du Ministre belge de la Défense Steven Vandeput, la Belgique a officiellement lancé son programme d'acquisition d'un nouvel avion de combat afin de remplacer ses vieillissants F-16AM/BM Block 15OCU de la Composante Air.
A cet appel d'offres, Lockheed Martin propose son F-35A Lightning II tandis que le consortium européen Eurofighter (BAE Systems, Airbus Group et Leonardo) propose lui son Typhoon. De son côté, Dassault Aviation et le gouvernement français n'ont pas souhaité répondre à cet appel d'offres et ont proposé un partenariat approfondi entre les deux pays, jouant la carte politique et celle de l'Europe de la Défense.
Le gouvernement belge, qui doit étudier les propositions de l'appel d'offres mais aussi étudier la question française, notamment sa légalité, doit donner sa réponse en février 2018. En attendant le choix du gouvernement belge, les Etats-Unis ont pris les devants en publiant une Foreign Military Sale (FMS) qui détaille l'achat de F-35A par Bruxelles.
En effet, cette FMS, publiée le 18 janvier 2018 par la Defense Security Cooperation Agency (DSCA, Agence Américaine d'Exportation d'Armement) évoque la vente de 34 F-35A Lightning II à la Belgique, pour un montant de 6,53 milliards de dollars, soit environ 5,35 milliards d'euros.
Outre les avions, cette FMS prévoit également la vente de 38 turbomoteurs Pratt & Whitney F-135, dont 34 installés sur les avions et 4 de rechange ; un système de guerre électronique ; les logiciels Autonomic Logistics Global Support System (ALGS) et Autonomic Logistics Information System (ALIS) qui permettent la mise en condition opérationnelle et l'entretien des avions ; les leurres infrarouges exclusifs aux F-35 ; l'ensemble de la documentation technique ; des équipements pour tester certains systèmes ; des lots de pièces de rechange ; etc…
Par ailleurs, cette FMS précise aussi que des employés du gouvernement des Etats-Unis et de l'avionneur assureront en Belgique une assistance à la Composante Air belge lors des premiers temps pour que les aviateurs belges puissent prendre en compte correctement cet avion et qu'ils deviennent petit à petit autonomes. Aux Etats-Unis, c'est le site industriel de Lockheed Martin à Fort Worth (Texas) qui devrait s'occuper du marché, tandis que pour Pratt & Whitney Military Engines, le travail se ferait à East Hartford (Connecticut).
Mais cette FMS, comme pour toutes les autres, ne signifie pas que la vente a été conclue. En effet, il est notamment indiqué que «cet avis de vente potentielle nécessite des conditions légales et cela ne signifie pas que la vente a été conclue» puisqu'elle doit être validée par le Congrès.
En outre, il est aussi précisé que «cette proposition est offerte dans le cadre d'une compétition. Si la proposition est acceptée, on s'attend à ce que des compensations soient requises. Toutes les compensations seront définies dans les négociations entre l'acheteur et l'entrepreneur».
Par ailleurs, cette note FMS pose également deux problèmes. Le premier est celui du montant global de la vente. Les FMS publient généralement un montant du contrat supérieur à celui qui est officiellement signé à la suite des négociations entre les acteurs. Cela permet de laisser une certaine marge pour les négociations futures. La Belgique dispose d'une enveloppe budgétaire de 3,6 milliards d'euros pour l'achat de son futur avion de combat. Or, ici le prix global est de 5,35 milliards d'euros.
En outre, dans ce montant global de la FMS, il n'est pas question de la vente du casque des pilotes, appelé Gen III Helmet Mounted Display System. Le prix unitaire de ce casque évolue entre 246 000€ et 328 000€ environ. Avec une commande de plusieurs dizaines d'exemplaires, la note concernant cet équipement sera elle aussi élevée.
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