Pour le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées (CEMA), la pensée sur l’action militaire a été délaissé depuis maintenant trop longtemps. Elle s’est même retrouvée « hors du champ de la réflexion et de l’étude, sans qu’en soient mesurées les conséquences à long terme », a-t-il souligné, dans [size=20]une tribune publiée ce 18 janvier par Le Figaro.[/size]
Cette situation est, selon le CEMA, due à des circonstances historiques (mai-juin 1940, guerre d’Algérie) qui ont relegué « la hiérarchie militaire […] dans un espace limité à la technique et à la mise en oeuvre ». Une position, écrit-il, qui « comporte une part de confort » pour des militaires ayant limité leur « talent littéraire à des fiches d’état-major très formatées. »
Aussi, le général Lecointre invite les militaires à prendre la plume (ou un traitement de texte) pour réfléchir sur les sujets « guerriers ». « Faire l’impasse sur l’écriture n’est pas admissible chez ceux qui se disposent à être des chefs militaires », a-t-il lancé dans cette tribune. Et cette exigence « n’est pas réservé aux seuls officiers », ajouté-t-il.
« Prendre le temps d’écrire, de recueillir ses impressions de tout ordre, de tirer les enseignements de la mission tout juste effectuée, de raisonner l’opération à venir » sont autant « d’actes salutaires et indispensables pour maîtriser l’action », fait valoir le CEMA.
Pour ce dernier, le temps est (re)venu de mettre les thèmes « relatifs à la confrontation et au fait guerriers » dans le débat. car « l’illusion des dividendes de la paix a dangereusement découragé les réflexion autour de la guerre » et un « certain discrédit été jeté sur des valeurs jugées désuètes », déplore le général Lecointre.
Cependant, l’environnement stratégique actuel doit permettre un renouvellement de la pensée sur ces « thèmes trop longtemps négligés », pense le CEMA, pour qui « l’action et la pensée ont définitivement partie liée. »
« Lorsqu’elle se porte sur le fait militaire, la pensée n’a pas pour unique vocation d’explorer a conduite de la guerre. Elle permet également – et c’est peut-être la première de ses vertus – d’explorer des pistes qui permettent de l’éviter ou de la prévenir », conclut-il.
Le général Lecointre a d’ailleurs montré l’exemple. Ce 18 janvier, les éditions Gallimard ont publié, dans la collection « Folio Histoire » le livre intitulé « [size=20]Le Soldat: XXᵉ-XXIᵉ siècle« , qui est un ouvrage collectif écrit sous sa direction.[/size]