Selon les Nations unies, l’Iran a bien violé l’embargo sur les armes au Yémen
Dans un rapport de près de 80 pages remis au Conseil de sécurité, les experts des Nations unies chargés de contrôler l’embargo sur les armes imposé depuis 2015 au Yémen ont conclu que l’Iran a bien fourni des équipements militaires aux rebelles Houthis, lesquels contestent l’autorité du président Abdrabbo Mansour Hadi, soutenu par une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite.
Ainsi, selon l’AFP, qui a pu consulter ce document, ces experts « ont identifié des débris de missiles, lié à de l’équipement militaire et à des drones d’origine iranienne et qui ont été introduits au Yémen après l’imposition de l’embargo sur les armes. »
« En conséquence, le groupe d’experts estime que l’Iran ne s’est pas conformée au paragraphe 14 de la résolution 2216 » relative à l’embargo sur les armes, est-il écrit dans ce rapport.
S’agissant plus précisément des missiles, un précédent rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait établi que deux engins qui furent tirés en direction de l’Arabie Saoudite depuis le Yémen présentaient une « origine commune ». Et de préciser que des composants – en l’occurrence trois actionneurs – affichaient un « logo identique à celui de l’entreprise [iranienne] Shahid Bagheri Industrial Group. »
Dans le dernier rapport, avance l’AFP, il est dit que l’Iran « n’a pas pris les mesures nécessaires permettant d’empêcher la fourniture directe ou indirecte, la vente ou le transfert de missiles à courte-portée Borkan-2H et de réservoirs d’oxydant liquide bio-propulseur pour des missiles et des drones Ababil-T (Qasef-1), à destination de l’alliance Houthis-Saleh » [du nom de l’ancien président yéménite, tué en décembre].
Quant au drones qui auraient été utilisés par les rebelles Houthis, ils sont « similaires dans leur conception » aux appareils fabriqués par l’entreprise l’entreprise Iranian Aircraft Manufacturing Industries (Hesa).
Ce rapport va ainsi dans le sens des accusations portées à l’encontre de l’Iran par l’Arabie Saoudite et les États-Unis, dont la représentante auprès de l’ONU, Nikki Halley, avait, le 14 décembre, présenté des « preuves irréfutables » de l’origine iranienne des missiles tirés par les rebelles Houthis.
Début janvier, Washington a d’ailleurs sanctionné cinq structures liées au groupe Shahid Bakeri, qui participe au développement et la production de missiles balistiques à propergols solides. « Ces sanctions visent des entités clés impliquées dans le programme iranien de missiles balistiques, que le régime iranien privilégie aux dépens du bien-être économique de son peuple », avait expliqué Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor.
Par ailleurs, les missiles et les drones ne sont probalement pas les seuls matériels militaires concernés. En décembre 2016, le Conflict Armament Research (CAR) avait publié une enquête dans laquelle il était suggéré que l’Iran livrait des armes légères aux rebelles Houthis via un circuit passant par la Somalie.
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