Plus de 2.000 combattants chiites afghans ont été tués en Syrie
Pour appuyer les forces gouvernementales syriennes et protéger les tombeaux des successeurs du prophète Mahomet, l’Iran a recruté et entraîné des volontaires parmi les afghans de confession chiite (les Hazaras), en leur promettant une prime de 500 dollars et le droit de s’installer sur son territoire.
Dans un premier temps, ces volontaires ont été recrutés parmi les afghans chiites réfugiés en Iran. Puis un centre de recrutement a été ouvert à Herat, en Afghanistan, c’est à dire dans une province comptant une population hazara importante.
Ces volontaires afghans, réunis au sein de la « Division Fatemiyoun » (ou Liwa Fatemiyoun), ont été engagés dans les combats en Syrie dès 2013, après avoir été formé (du moins les cadres) par le Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par Téhéran.
Les effectifs de Liwa Fatemiyoun, encadrée par les Gardiens de la révolution iraniens, n’ont cesser d’augmenter. En 2014, il était question d’environ 450 combattants, répartis en trois compagnies. Puis ils ont été évalués à près de 4.000 hommes un an plus tard, puis à 8.000 en 2016. Le chiffre de 14.000 volontaires, organisés selon trois brigades, a même été avancé.
Selon les éléments disponibles en source ouverte, cette unité de volontaires afghans chiites a disposé de chars T-72M1, de véhicules blindés BMP-1, de BM-21 Grad et de mortiers lourds de 120 mm.
Engagée à Alep et Palmyre, la division « Fatemiyoun » a subi des pertes importantes. En décembre 2016, elles étaient estimées à plus de 500 tués.
« Ce nombre n’est pas exhaustif car il ne compte pas les corps abandonnés sur le terrain ni les prisonniers et les disparus. Mais il donne la mesure de l’ampleur de la contribution des Afghans chiites au combat pour défendre le régime syrien, et les intérêts de l’Iran », avait écrit, à l’époque, l’histoire Stéphane Mantoux (dont le travail sur l’État islamique et la Syrie est remarquable). « Les Afghans, considérés avec dédain par les Iraniens et même par les combattants du régime syrien, servent de véritable ‘chair à canon’ pour économiser les soldats iraniens ou les miliciens chiites irakiens ou du Hezbollah libanais », avait-il ajouté.
Plus d’un an plus tard, l’hodjatoleslam Zohair Mojahed, un responsable afghan de Liwa Fatemiyoun, a donné un bilan nettement plus élevé. « La division a donné plus de 2.000 martyrs et 8.000 de ses membres ont été blessés depuis son engagement en Syrie il y a cinq ans », a-t-il dit, le 6 janvier.
En mars 2017, Mohammad Ali Shahidi Mahalati, le chef de la fondation des martyrs et vétérans d’Iran, avait avancé que 2.100 volontaires envoyés par Téhéran étaient « tombés en martyr aussi bien en Irak qu’ailleurs, […] pour défendre des mausolées sacrés. » Mais, à l’époque, il n’avait pas précisé leur origine.