Polémique à Moscou sur des mercenaires russes tués par la coalition américaine en Syrie
Plusieurs Russes travaillant sous contrat avec Damas figurent parmi la centaine de combattants pro-Assad visés par un bombardement dans la région de Deir ez-Zor.
Que s’est-il passé la nuit du 7 au 8 février dans la région de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie ? Plus d’une centaine d’hommes armés combattant pour le régime syrien ont péri, et des dizaines d’autres ont été blessés, lors d’une offensive ratée destinée à s’emparer d’un site gazier sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par Washington, et de militaires américains qui se trouvaient sur place.
La présence de nombreux mercenaires de nationalité russe parmi les victimes déclenche une vive polémique à Moscou : beaucoup considèrent qu’il s’agit des plus graves affrontements indirects entre la Russie et les Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide.
Vers 23 heures, le 7 février, plusieurs unités pro-Assad, rassemblées dans le village de Khasham, à environ huit kilomètres de l’Euphrate, s’apprêtent à passer à l’offensive, soutenues par des chars et de l’artillerie. Elles visent l’usine Coneco, toute proche, lorsque l’aviation de la coalition dirigée par les Américains lance ses raids et bombarde la colonne.
Des frappes « défensives », assure aussitôt le Pentagone, qui avance le nombre d’« une centaine » de victimes et de 300 à 400 blessés, tout en se disant incapable de déterminer si des Russes se trouvaient sur place. Jeudi 15 février, pour la première fois, Maria Zakharova, porte-parole du ministre russe des affaires étrangères, a admis du bout des lèvres la mort de « cinq personnes vraisemblablement russes ».
La liste devrait s’allonger. « Ce que nous avons vu venir, c’était une unité de la taille d’un bataillon », détaillait, mardi 13 février, Jeffrey Harrigian, commandant des forces aériennes américaines, en décrivant une attaque « de forces ennemies contre une position connue des FDS ». « La coalition a agi en état de légitime défense, affirmait-il alors. Nous avons immédiatement contacté les responsables russes...