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| Les derniers soldats du Second Empire | |
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Invité Invité
| Sujet: Les derniers soldats du Second Empire Mar Avr 29 2008, 11:47 | |
| Ils avaient à peine vingt ans en 1870 lorsqu'ils furent enrôlés dans l'armée de Napoléon III, avec pour mission de repousser les envhisseurs Prussien.D'une longévité exceptionnelle, ils ont connu les premiers trains à vapeurs, vu l'électricité entrer dans les maisons, la voiture remplacer les transport attelés.Ils ont connu trois républiques, seize présidents, cent dix-huit premiers ministres, et ont traversé trois conflits majeurs.------------------------JULIEN PÉGOURIÉ (04.12.1849 - 13.04.1952, 102 ans) :
Julien Pégourié naît de parents cultivateurs le 4 décembre 1849, à Livernon (Lot). Après être allé à l'école du village, il part étudier chez un avoué à Figeac.
Il voit se construire les premières lignes de chemin de fer de la région, notamment celle allant de Brive à
Capdenac. Il prend le train pour la première fois en 1863 pour se rendre à Figeac.
Julien Pégourié a en mémoire ce jour du 15 août 1864, jour de la fête de l'empereur : dans les rues de Figeac passait le tambour de la ville pour annoncer le terrible incendie qui rava­geait Limoges.
Juillet 1870, la guerre éclate. Julien Pégourié a 20 ans : il est mobilisé dans les chasseurs, à Montauban. Il combat dans l'armée de la Loire com­mandée parles généraux Aurelle de Paladines et Chanzy. Mais la cam­pagne se transforme vite en déroute. Julien Pégourié raconte que cartes et vivres manquent cruellement. Lors de la traversée des villages, les habi­tants tendent aux soldats du pain par les fenêtres. Julien Pégourié est fait prisonnier lors de la bataille du Mans (Sarthe), à Parigné-l'Evêque le 10 janvier 1871. Avec ses camarades, il est emmené en chemin de fer à travers l'Est de la France. Mais le déraille­ment d'un train de prisonniers, sous un tunnel, retarde leur avancée. Ils n'atteignent Berlin que le 31 janvier 1871 : la ville est couverte de neige se souvient encore Julien Pégourié. Ils sont internés à Stettin, un peu plus au nord de Berlin. Julien Pégourié en garde un très mauvais souvenir: celui d'un bain glacial dans lequel des sol­dats prussiens amusés l'avaient jeté. Après plusieurs mois de captivité. La guerre finie, il peut enfin rejoindre la France. Il emprunte cette fois la voie maritime: un navire l'emmène de Hambourg à Cherbourg.
Julien Pégourié entre aux PTT comme facteur le 1er décembre 1872. Il est d'abord affecté dans un petit village de Haute-Vienne (Nexon), puis est rapide­ment muté sur Limoges. Quelques années plus tard, il passe brigadier-fac­teur: ses tournées d'inspection lui font parcourir tout le département de la Haute-Vienne. Il part en retraite le 1er décembre 1909 après 37 ans de service.
Lors de la cérémonie organisée le 4 décembre 1949 pour célébrer son cen­tenaire, il reçoit la médaille d'or des PTT en présence du maire de Limoges et du directeur du cabinet du ministre des PTT. En septembre 1950, il reçoit la Médaille militaire au titre d'ancien combattant de la guerre de 1870. Julien Pégourié a été avec Thomas Troubat, son collègue et ami des PTT. le dernier vétéran de 1870 du sud de la France.
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mar Avr 29 2008, 12:07 | |
| JEAN BAECHLER (09.08.1849 – 16.03.1955, 103 ans) Jean Baechler nait le 9 août 1849 à Ostheim . un petit village du Haut Rhin proche de Colmar. Ses parents sont agriculteurs et chaque été, il doit aider aux champs. Jean ne fré­quente l’école que durant les longs hivers alsaciens. Son premier souve­nir : « l'épidémie de choléra qui frappe Ostheim en 1853 ». En 1870. lorsque la guerre franco-­prussienne éclate. Il s’engage pour défendre son pays menacé. Il est affecté aux gardes mobiles station­nés à Neuf-Brïsach. Cette ville, for­tifiée dès 1699parVauban, a pour mission de résister à l'avancée alle­mande et ainsi de protéger Colmar. Début octobre 1870, les Allemands sont déjà là et la ville est assiégée. Jean Baechler, simple soldat, assure des tours de garde aux portes et près des remparts de la ville. Sa mission est périlleuse. car les Allemands, dès le 8 octobre, bombardent la place forte. La nuit. ils avancent même leurs positions d'artillerie, pour plus d'efficacité dans leurs tirs. Un soir. Jean Baechler est de garde auprès d'un des cinq canons placés sur les glacis de la porte de Bâle. Vers les deux heures du matin passe la ronde d'officiers. Son camarade, origi­naire de Vogelgrum. un village en contrebas de Neuf-Brisach, garde la pièce de droite. La patrouille avance : «Halte la.'» lance le camarade de Baechler (ce sont les seuls mots de français qu'il puisse dire). «Ronde d'officier» lui répond-on. Le brave alsacien de crier en dialecte: «Rond ou carré, tu ne viendras pas toucher mon canon ! ». Amusé, Jean Baechler aimait à raconter cette anecdote quatre-vingts ans après l'avoir vécue. Sans que les moyens de défense de la ville aient été véritablement mis à mal, Neuf-Brisach se rend à l'ennemi le 11 novembre 1870, Jean Baechler et 5087 autres combattants français sortent avec les honneurs par la porte de Bâle pour rendre les armes. Jean Baechler est alors envoyé plusieurs mois dans le Schleswig-Holstein où il subit une rude captivité. Ses menus sont agré­mentés par tant de harengs salés qu'il prend ce genre de nourriture en grippe pour le reste de sa vie, ainsi que ceux qui les avaient fait servir. Étrange­ment, chaque dimanche après-midi, il est permis aux prisonniers de sortir. Après la guerre, revenu au village, il se marie avec Madeleine Manny, une enfant du pays. Il tient alors une petite boutique de cordonnerie dans Ostheim. Avec son maigre revenu, ils doivent élever leurs huit enfants. En 1890, attiré par la terre, il devient paysan comme son père et son grand-père avant lui. Mais à l'âge de 50 ans, il a la douleur de perdre sa femme. Par deux fois encore, Jean Baechler connaît la guerre: les Allemands enva­hissent et annexent sa chère Alsace, il doit changer de nationalité à plusieurs reprises. Fin décembre 1944, sa mai son est détruite par les bombarde­ments. Il quitte alors Ostheim et part trouver asile à Colmar auprès d'un de ses fils et de sa ­ belle-fille. Ces derniers vont prendre soin de lui, le choyer et l'accompagner jusqu'à plus de 105 ans. Dans les années 1950, Jean Baechler est un centenaire alerte qui conserve toutes ses facultés. Durant de longs moments, il raconte ses souvenirs sur la guerre de 1870 aux visiteurs qu'il aime recevoir. Vin d'Alsace, café et cigare (un, chaque dimanche) constituent ses petits plaisirs. « Tant que j'apprécierai le vin, tout ira bien », disait-il amusé. Son plus beau jour: «le 18 novembre 1918 lorsque les troupes françaises entrent dans Ostheim ». Jean Baechler décède dans la nuit du 15 mars 1955, des suites d'une hémor­ragie cérébrale. Il était titulaire de la croix d'honneur du mérite civique, de la médaille commémorative de 1870­-1871, de la Médaille militaire de 1870­-1871. En janvier 1950, le maréchal de Lattre de Tassigny lui avait remis la Légion d'honneur au titre d'« ancien Combattant de 1870 ». Considéré à tort par certains comme l'ultime vétéran français de la guerre de 1870, il était en réalité le dernier survivant de l'est de la France.
Dernière édition par Ciel d'Azur le Mar Avr 29 2008, 12:22, édité 6 fois |
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mar Avr 29 2008, 12:11 | |
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mar Avr 29 2008, 15:32 | |
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mer Avr 30 2008, 09:40 | |
| THOMAS TROUBAT (26.09.1850-09.03.1954, 103 ans) Thomas Troubat naît le 26 septembre 1850 au Buis, un petit village de Haute-Vienne. Enfant, il va à l'école la plus proche située à Nantiat. Son pre­mier métier est forgeron. Juillet 1870, la guerre éclate. II est en âge d'être appelé et de partir à la guer­re. Comme il est de règle à l'époque, un tirage au sort doit décider de son incorporation. Dans une interview accordée à l'Écho du Centre en sep­tembre 1950, Thomas Troubat raconte ses premiers pas dans l'année: «En 1870 ? Ah ! Oui. Écoutez... 53, 63, 65, 83. Le 83, c'était mon numéro. Et, comme on tirait au sort les soldats, â cette époque, nous sommes tous les quatre partis â la guerre. Seulement voilà, sur mon ordre de mobilisation, il y avait une erreur de prénom. Ils avaient mis François au lieu de Thomas. Sur l'ordre de François, ils avaient mis Thomas. Moi, je ne me suis rendu compte de l'erreur qu'après la guerre. Et, au lieu d'aller au front, je suis allé garder les prison­niers â Eysses. Celui qui avait l'ordre dé 'mobilisation au nom de Thomas Troubat, eh bien ! ... il a été incorporé au 10ème régiment de dra­gons. Et il s'est battu au front! Ah ! Bien sûr ! J'ai eu de la veine! » Thomas Troubat est ainsi rattaché au 50ème RI de Périgueux. La guerre finie, il est démobilisé. Il se marie le 15 mai 1877 et entre le 16 décembre 1877, comme facteur, aux PTT. Dès 1880 il est affecté à Limoges. L'homme est robuste et, disons-le, entêté : refusant la bicyclette, il effectue tous les jours à pied une tournée de vingt kilomètres. Le modeste salaire de 60 francs par mois est juste suffisant pour élever leurs deux enfants : une fille et un garçon. Juillet 1908, le couple quitte Limoges et s'installe à Nantiat. Thomas Troubat travaille mainte­nant à la Caisse d'épargne : d'abord sous-caissier, il passe rapidement administrateur de la succursale de Nantiat. Lors de la guerre de 1914-1918, il exerce à Nantiat les fonc­tions de greffier au juge de paix. Sa femme décède en 1934 après 57 ans de mariage. Il s'installe alors chez sa fille, Mme veuve Denardou, toujours sur Nantiat. En 1950, Thomas Troubat est un centenaire grand, fort et alerte. Ses cheveux blancs sont abondants ; son visage est osseux. Il ne porte pas de lunettes et marche prestement, sans canne. Son regard est pétillant et plein de malices. Ancien ténor léger, sa chan­son préférée est « Ma Lisette ». Titulaire de la Médaille militaire au titre d'ancien combattant de 1870, Thomas Troubat reçoit la médaille d'or des PTT lors de son centième anniversaire. Le 22 janvier 1954, il est promu chevalier de la Légion d'honneur au titre du ministère des PTT. I1 décède peu de temps après, le 9 mars 1954, dans sa 104e année. Il était le dernier vétéran des cam­pagnes de 1870 du grand Sud. |
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mer Avr 30 2008, 09:43 | |
| Merci , CA !!! Et pour cet HOMME : |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mer Avr 30 2008, 09:58 | |
| SERAPHIN PRUVOST
(09.09.1849 - 08.12.1955, 106 ans) Séraphin Pruvost voit le jour le 9 sep­tembre 1849, à Siracourt, une petite commune du Pas-de-Calais. Son père est tisserand, sa mère ménagère. Orphelin à huit ans, il est confié à son grand père, puis à sa tante. Il doit très tôt gagner sa vie et travaille dur dans les champs, sans pouvoir toujours manger à sa faim. « Ma tante me cou­pait le lundi mes tartines pour toute la semaine. Le vendredi, il n'y avait plus rien et il fallait travailler quand même » raconte le centenaire. Â 18 ans, sa situation s'améliore. Un fermier lui confie la gestion de sa ferme pour un moment. C'est un véritable succès. Séraphin Pruvost devient exploitant agricole, plus qu'un métier, une passion. Appelé de la classe 1869, il est incorporé le 1er juillet 1870. Mais son statut d'aîné d'orphelins lui vaut d'être aussitôt libéré. La guerre de 1870 éclate : Séraphin Pruvost est rappelé à l'activité le 16 août 1870. Du 2 décembre 1870 au 6 mars 1871. il est affecté à la 5ème compagnie du 4ème bataillon de la 4ème légion de la garde nationale mobile. Avec cette 4ème légion il prend part aux combats de Carenev, Ablain-Saint-Nazaire et Souchez, du 20 décembre 1870. Il est renvoyé dans ses foyers le 23 mars 1871. À propos de la guerre de 70, M. Pruvost aimait à raconter cette petite anecdote : « J'ai fumé une .fois. C'était en 1870. J'étais mobilisé. Les copains ont voulu que je fume un cigare. J'ai été malade, malade à mourir Je n'ai jamais plus recommencé. » Revenu à la vie civile, il exerce son métier d'agriculteur. Soutien de famil­le après la disparition des parents, il doit attendre que ses trois sœurs soient placées avant de pouvoir songer à se marier. En 1880 âgé de 31 ans, il épouse Cétina Portemont. De cette union naissent plusieurs enfants. Durant sa longue existence. Séraphin Pruvost traverse trois guerres Lors de la dernière. les bombardements en 1943-1944 sont tellement dévastateurs que son village de Siracourt est presque entièrement détruit : à 94 ans, il doit reconstruire sa maison et remettre en état ses champs boulever­sés. Séraphin Pruvost est un centenaire peu commun. Mince, le visage allongé il porte une petite moustache blanche. A plus de 102 ans, il entre­tient lui-même son jardin, bine ses betteraves, conduit les chevaux, épand le fumier. Jusqu'à l'âge de 105 ans, il effectue quotidiennement sa tournée aux champs, s'intéressant aux récoltes et bavardant avec les agriculteurs de Siracourt, ses amis. Séraphin Pruvost conserve toute sa tête et s'exprime de façon claire et distincte : son étonnante mémoire lui permet de situer les moindres petits événements de son existence. L'oeil brillant et malicieux, ses récits sont agrémentés d'une pointe d'humour : il aime à dire que «son nom a été oublié dans le Grand Livre du Père éternel, mais qu'après tout, il ne peut que s 'en féliciter » Celui que l'on surnomme affectueuse­ment « Papa Séraphin » reste discret quant à sa participation à la guerre de 1870. En 1911. lorsque la France déci­de d'octroyer une médaille commémorative aux anciens de 70, la commune de Siracourt signale pour la première fois l'existence de ce vétéran. Mais ce n'est qu'à l'âge de 105 ans, par déci­sion d'attribution n° 489.453 en date du 18 mai 1955, que M. Pruvost reçoit la carte et la croix du combattant, pour service rendu durant la guerre de 1870. La remise de la croix s'effectue le samedi 21 mai 1955, à son domicile, en présence du maire de Siracourt et du secrétaire général de l'Office des anciens combattants du Pas-de-Calais. Séraphin Pruvost y reçoit les félicita­tions du préfet et du député du Pas-de­Calais, un certain Guy Mollet. En fin de cérémonie et, malgré une voix enrouée, le vieillard tient à y aller de sa petite chanson et donne quelques cou­plets de la « Saint-Quentin ». Doyen des Français, sa notoriété dépasse le cadre des frontières : on vient de Belgique, de Hollande, d'Angleterre pour le visiter. Son 106e anniversaire, célébré à Siracourt le dimanche 11 septembre 1955, déplace la télévision française et plusieurs mil­liers de personnes. Séraphin assiste toutes les semaines à la messe dominicale. Mais ce dimanche 4 décembre 1955, un léger rhume le retient au lit. Le rhume s'ag­grave et induit bientôt un affaiblisse­ment du cœur. L'ultime rescapé fran­çais des combats de 70 s'éteint douce­ment le jeudi 8 décembre 1955, à dix ­huit heures. Séraphin Pruvost était alors dans sa 107e année. Les funé­railles ont lieu le 12 décembre 1955 au matin, en l'église de Siracourt.[/size]
Dernière édition par Ciel d'Azur le Mer Avr 30 2008, 10:14, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les derniers soldats du Second Empire Mer Avr 30 2008, 10:11 | |
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