URSS : L’EMPIRE DU MAL
Triste commémoration que celle du centenaire de la création de l’URSS (Union des Républiques Soviétiques Socialistes) qui s’est déroulée le 30 décembre 2022.
Le communisme : qu’y a-t-il de plus dramatique, pour un pays, que de tomber sous le joug de dictateurs communistes et de l’état totalitaire qui va avec ?
En ce qui concerne le régime soviétique, tout était bon pour réprimer l’opposition au régime.
Pour l’historien Orlando Figes, la Terreur Rouge (décrétée le 5 septembre 1918) était prévue depuis le début par les bolcheviks, Lev Kamenev considérant notamment que la soumission par la force de toute opposition était le seul moyen d’assurer le succès de la révolution.
Selon l’historien britannique George Leggett, environ 140 000 personnes ont péri à la suite de la terreur rouge.
En quelques semaines, la Tcheka, police politique du nouveau régime, avait exécuté deux à trois fois plus de personnes que l’Empire tsariste n’en avait condamné à mort en 92 ans.
En octobre 1960, le Soviet Suprême adopte le nouveau Code criminel de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, qui remplace le code de 1926. Les deux articles les plus utilisés sont : l’article 70 du Code pénal de l’URSS qui punissait des actions d’« agitation et de propagande antisoviétique » de 10 ans de camp et cinq ans d’exil.
L’article № 190–1 réprimait la « diffusion d’idées mensongères dénigrant le régime soviétique » d’une peine de 3 ans de camp.
Ces deux articles ont été retenus comme chefs d’accusation contre plus de 8 000 personnes de 1956 à 1987.
Pour gérer les camps de travail, ont été créés les fameux « Goulags » (acronyme signifiant « Administration principale des camps »).
Les premiers Goulags datent de 1934, le dernier ayant été fermé en 1991.
On estime à 4 millions, le nombre de morts dans ces camps.
Je vous conseille de regarder cet étonnant reportage de l’INA de 1987 sur les Prisons soviétiques à l’arrivée de Gorbatchev.
En plus de l’emprisonnement classique dans les geôles communistes, la psychiatrie punitive était un système utilisé pour isoler et « traiter » les dissidents dans les hôpitaux psychiatriques, appelés psikhouchka, souvent sous le diagnostic de « schizophrénie torpide » ou « schizophrénie latente », « schizophrénie larvée », « schizophrénie lente » ou « schizophrénie stagnante ».
Maria Spiridonova, première personne enfermée dans un hôpital psychiatrique en 1921
Stéphane Courtois, spécialisé dans l’histoire des régimes communistes, confirme que c’est bien Lénine l’inventeur du totalitarisme qui inspirera aussi Hitler.
Seuls les communistes occidentaux ont fait semblant de ne pas être au courant de ce qui se passait réellement en URSS. On n’a jamais vraiment su avec certitude si nos communistes Français étaient ou non manipulés par Moscou.
Mais se taire, n’était-ce pas déjà un aveu de soumission ?
Aujourd’hui, un certain nombre d’idéologues occidentaux continuent de dire, en parlant du régime soviétique … « c’est pas ça, le communisme » un peu comme quand certains vous disent après un attentat islamique : « c’est pas ça, l’islam »…
Mais, même s’il s’agit aujourd’hui des 100 ans de l’ex-URSS, le communisme continue ses ravages un peu partout dans le monde, et principalement en Chine.
En 2000, j’ai eu l’occasion de travailler pendant une durée de 3 mois à Baoding, en Chine, ville qui se situe près de Beijing et dont la population s’élève à 11 millions d’habitants. Mon hôtel était situé à quelques encablures du siège du Parti communiste de la ville. J’avais demandé à l’ingénieur Chinois qui était mon interlocuteur, comment il se faisait que le parking du bâtiment du parti était rempli de véhicules de luxe.
J’attends toujours sa réponse… Je l’avais profondément mis mal à l’aise et il m’avait opposé un silence réprobateur.
Dans un pays d’ 1,4 milliard d’habitants, le régime arrive quand même à maintenir un parti unique. Difficile d’imaginer la moindre démocratie pour en arriver là. On a pu voir comment ils ont géré le traitement du Covid par l’enfermement manu militari de millions de chinois.
J’ai du mal à comprendre, au vu de l’histoire passée de l’URSS et des exactions qui perdurent dans les régimes communistes encore actifs, que l’on puisse encore militer pour un drapeau rouge avec une faucille et un marteau.
Pour rappel, le bilan actuel approximatif des victimes du communisme dans le monde s’établit selon les chiffres suivants :
URSS, 20 millions de morts,
Chine, 65 millions de morts,
Vietnam, 1 million de morts,
Corée du Nord, 2 millions de morts,
Cambodge, 2 millions de morts,
Europe de l’Est, 1 million de morts,
Amérique latine, 150 000 morts,
Afrique, 1,7 million de morts,
Afghanistan, 1,5 million de morts,
Mouvement communiste international et partis communistes non au pouvoir, une dizaine de milliers de morts.
On approche donc les 100 millions de morts.
L’URSS ou « l’Empire du Mal », belle trouvaille de Ronald Reagan, a été le symbole de la négation des libertés et de l’être humain. Il a été aussi, paradoxalement, celui de l’échec de l’idéologie communiste, qui ne peut exister sans meurtres de masse et oppression. Petit à petit, au fur et à mesure que les crimes et les échecs de l’URSS étaient mis au jour, l’opinion a commencé à changer. Mais il a fallu des dizaines d’années pour qu’elle admette vraiment les faits et que la séduction opère moins. Sauf hélas chez beaucoup de politiques et d’intellectuels occidentaux qui, réfugiés dans leurs bastions idéologiques, ont longtemps nié cette évidence : le mal se trouvait bien à Moscou. Même après l’éclatement et la faillite de l’URSS, on a entendu des voix soutenir qu’elle ne représentait pas le « vrai » communisme et qu’il ne fallait pas se réjouir de la victoire du camp occidental…
Les peuples libérés du camp soviétique adverse n’ont pourtant pas hésité : ils ont choisi les libertés occidentales et le système capitaliste.
(Nicolas Lecaussin, Directeur de l’IREF)
Xavier Jésu
1 janvier 2023