A partir du 5 avril, les troupes du général Giap ayant subi tellement de pertes, celui-ci décide d'arrêter de les engager à découvert et il décide de construire une véritable toile d'araignée, un réseau de tranchées de 350 kilomètres. C'est une guerre qui s'est faite sous terre, si bien que vous n'avez pratiquement jamais vu les ennemis.
"On savait où ils étaient, on les devinait, mais on ne les voyait pas. Quelques fois leurs tranchées étaient à quelques mètres, alors on balançait des grenades quand on entendait du bruit mais on ne pouvait pas indéfiniment envoyer des grenades et ils avançaient en dessous d'une certaine couche avec une carapace de sac de sable. C'est un travail extraordinaire. Ils attaquaient la nuit".
Les français aussi étaient enterrés. L'hôpital qui avait la présence de Geneviève de Galard, le médecin Grauwin ou Gindre entres autres.
Ils ont tous fait un travail magnifique. Mais il y avait aussi dans chaque unité des antennes pour récupérer les blessés qui étaient devenus de faux petits hôpitaux. C'était terrifiant. Cette présence permanente des blessés et des morts, et ces choix tragiques que devaient faire les médecins (en fonction de la gravité et du temps pour soigner les blessés) étaient terrifiants.
On remarque une recrudescence de la DCA viet, les stocks de munitions sont réduits à 371 coups de 155, 7500 de 105 et 1500 de 120. A Isabelle on envisage de rationer les vivres, malgré l'imprécision des parachutages on s'ingénie quand même à envoyer une cinquantaine de Dakotas tous les jours, sans réussir à relever le niveau des approvisionnements.
En moins d'un mois ont été perdus les deux bataillons thaïs, un bataillon de la 13ème demi-brigade de la Légion, deux bataillons algériens, la moitié d'un bataillon marocain. En outre le 8e choc, le 5e BPVN, le 6e BPC, et le 1er Bep ont fondu, le bataillon qui vient d'être largé est déjà sérieusement éprouvé...
dans la nuit du 4 au 5 le tonnerre des 105 de Giap s'abat sur Huguette 6, deux batteries du centre principal vomissent un tir d'arrêt. La lune a disparu derriére les montagnes, et dans la nuit noire les Dakotas continuent de larguer les renforts au milieu des barbelés.
Les viets ont encerclés le point d'appui et barre tout accés du sur et tirent sur les chars au bazooka. A 6 heures du matin le 5, l'ennemi s'échappe recule se fait hacher par l'artillerie et les mortiers, des monceaux de cadavres gisent dans les barbelés..............il reste 40 légionnaires, 20 hommes de la Cie Clédic (1 Rcp), la plupart des officiers sont tués ou blessés.