Le destin hors norme et tragique d’un gamin surnommé « Mascotte ».
Le 6 avril 1945 en Allemagne, le Général de Lattre en inspection au 151è RI (ex-colonne Fabien) remet la croix de guerre avec étoile d’argent au jeune Serge GRAS dit « Mascotte », 16 ans et demi, né le 10 février 1929, engagé depuis la libération de Paris.
Arrivé dans les années trente à Falaise, son adolescence se passe sous l’occupation nazie. Déjà, il propose ses services à la résistance comme agent de liaison. Après le débarquement Alliés du 6 juin 1944, il suit une unité parachutiste canadienne. Après mille péripéties il rejoint Paris et participe activement à sa libération.
Voulant continuer la lutte armée pour libérer le territoire national il s’engage au « Bataillon de Jeunesse », il a 15 ans. Il convainc les officiers de cette formation de rejoindre Montmédy et le régiment du Colonnel Fabien. A partir de cette date il est de tous les combats, Vosges, Alsace et Allemagne.
En avril 1945, Joseph Kessel, célèbre écrivain, correspondant de guerre et envoyé spécial de France-Soir couvre la cérémonie au cours de laquelle Serge Gras fut décoré par le Général de Lattre-de-Tassigny, pour ses actes de bravoure.
Ci-après un extrait de l’article de presse paru le 23 avril 1945 : « il y avait cet enfant, il a seize ans et demi assure-t-il. Peut-être, mais par la taille et le visage il n’en porte pas plus de quatorze. Il se trouvait dans la rangée des soldats qu’on décorait. Son casque lui couvrait les oreilles. Il avait un fusil petit et léger comme un jouet. Il avait combattu sans peur sur les barricades de Paris, dans les Vosges, en Alsace, sur le Rhin. Maintenant il tremblait. Il trembla tout le temps que dura le prise d’armes. Au garde-à-vous le plus strict, les yeux droits devant lui, son casque sur les oreilles et le petit fusil tenu à bout de bras, sérieux comme seuls les bébés peuvent l’être. Il trembla. Et le Général qui porte sur la joue une balafre qu’il reçut en septembre 1914…dut se pencher beaucoup pour mettre la croix de guerre sur la mince poitrine de l’enfant au grand casque et au petit fusil. »
Au moment de la parution de cet article, Serge Gras le « petit garçon » mais « Grand Homme » dans le sens noble du terme était malheureusement déjà mort depuis une douzaine de jours (11 avril 1945 à Dobel en Forêt Noire), tué par un éclat d’obus en pleine tête.
MORT POUR LA FRANCE, un exemple pour tous, oublié trop vite de notre histoire nationale.
A SA MEMOIRE.
Sur la photo, de Gauche à Droite : Le Général de Lattre, le médecin commandant Jacques Monod, Le Capitaine d’aviation Joseph KESSEL et x ?
sources : tous nos remerciements à la Fondation de Lattre et à MME Cornu et calameo http://fr.calameo.com/read/0015174926a512fcdb04c