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| Sujet: Engins amphibie au secours des habitants Sam Déc 31 2016, 15:47 | |
| Un collectionneur à la rescousse de concitoyens en détresse avec un 4x4 amphibie10 juin 2016. Alors que la décrue consécutive aux inondations catastrophiques en Belgique, en France, en Allemagne et ailleurs permet aux dizaines de milliers de sinistrés de sauver ce qui peut l'être, il faut abslument retenir que nous, collectionneurs de véhicules militaires, pouvons apporter une aide précieuse aux pompiers, à la Protection Civile, aux forces de l'ordre et à nos concitoyens avec nos véhicules d'exception, surtout nos véhicules amphibies. Si les VW 166 Schwimmwagen sont un peu trop légères, les Ford GPa et les GMC DUKW peuvent faire merveille ! Certains de nos camions, de nos halftracks et nos chars aussi ! Incidemment, c'est une opportunité de rendre notre hobby particulièrement appréciable pour nos pays ! Si vous effectuez une opération d'assistance, envoyez vos photos au BMVT avec un récit descriptif et nous nous verons un plaisir de les publier.Premier exemple remarquable à citer, celui de Denis Le Priol (Jeep Village) avec sa GAZ-MAV 46 soviétique, une version améliorée de la Ford GPA dont les Américains avaient livrés de nombreux exemplaires à l'URSS pendant la 2ème guerre mondiale.Ensuite, nous publions des photos prises l'an dernier au Grand Large dans le cadre de Tanks in Town 2015, ainsi que d'autres prises lors d'Amphib 88 en Angleterre.Alain HENRY de FRAHANPublic Relations Officer du BMVT Le récit - formidable à lire ! - rédigé par Denis Le Priol (photos de l'auteur)Tout d’abord, il faut savoir que Jeep village se situe près de la Seine, au sud de Paris. Le jeudi 2 juin, je me préparais à partir en Normandie pour l’anniversaire du débarquement lorsqu’un client m'a dit que la Seine avait débordé. J'ai mis ma jeep amphibie – une GAZ-MAV 46 ayant servi dans l’armée soviétique après la 2ème guerre mondiale – en route et je me suis rendu sur les quais d’Athis-Mons.A mon arrivée, des policiers qui barraient la route infondée m'ont informé de ce qu'ils attendaient les pompiers avec des bateaux pour se rendre dans les quartiers submergés. Je leur ai proposé mes services mais le responsable m'a dit qu'il n'avait pas d'instruction à me donner. Vu l’urgence d’apporter une aide aux personnes en détresse, j'ai décidé de ne pas attendre les autorités et je me suis rendu de ma propre initiative sur les quais.Là j'ai trouvé des gens bloqués sur un bout de trottoir pas encore submergé ; ils vivaient sur des péniches et ne pouvaient pas y retourner, ayant été surpris par la brusque montée des eaux. Je les ai embarqués et les ai amenés sur sol sec.En continuant vers Juvisy-sur-Orge, j’ai procédé à diverses évacuations de personnes habitant sur les quais, à savoir celles qui souhaitaient quitter leur maisons ou appartements et n’avaient pas d’autre solution que d’attendre les pompiers. J’ai même récupéré un pêcheur décontracté qui patientait avec une bière à la main !La plupart des gens n’étaient pas stressés ; ils étaient juste étonnés qu’aucune autorité ne se soit occupée d’eux et manifestaient une grande surprise quand je leur disais que je n’étais envoyé par personne, que j’étais bénévole et payais même mon essence pour leur venir en aide ! Ils étaient tous ravis (malgré les circonstances) de monter dans un véhicule amphibie et prenaient de nombreuses photos.Les difficultés que j'ai rencontrées consistaient à lutter contre le courant tout en évitant les obstacles à moitié ou totalement submergés, tels les panneaux de signalisation et le mobilier urbain. Après plusieurs navettes, une personne a proposé de rester avec moi pour m'aider. J'ai accepté car il faut souvent aider les gens à monter dans la Jeep amphibie et il m'était difficile de maintenir le véhicule et de les aider en même temps. Pour tout arranger, j'ai un bras dans le plâtre... Nous avons continué à récupérer des « naufragés » et à les mettre en sécurité jusqu'à la nuit tombée. J'ai alors déposé mon aidant improvisé et suis rentré chez moi. Il me semblait dangereux de continuer la nuit sans voir grand-chose car, bien sûr, l'éclairage public ne fonctionnait plus et les phares de la jeep ne suffisent pas à éviter tous les obstacles immergés.Pendant les quelques heures que j’ai passées ce jeudi 2 juin sur les quais d’Athis-Mons et de Juvisy, je n’ai croisé aucun service de secours.Le lendemain matin, je ne me suis pas rendu à mon travail : j’ai prévenu l’équipe de Jeep Village qu’ils devraient se débrouiller sans moi car, après avoir vérifié mes niveaux et fait le plein d’essence, je suis retourné sur les quais. En arrivant, j’ai constaté que l’eau avait beaucoup monté pendant la nuit. Un capitaine des pompiers de l’Essonne était à côté de son véhicule 4x4. Je lui ai expliqué ce que j’avais accompli la veille ; il m’a chaudement félicité pour mon initiative et m’a demandé de l’emmener car il avait reçu un appel d’urgence et ne pouvait pas se rendre sur les lieux avec son 4x4. En quelques instants, nous avons trouvé la personne en difficulté : sa péniche menaçait de s’échouer sur le quai ; il fallait refixer les amarres.En revenant de cette intervention, nous avons croisé une barge des pompiers-plongeurs qui revenait d’intervention. Les pauvres s’épuisaient dans l’eau jusqu’à la taille pour pousser la barge qui n’avait pas de moteur ; nous avons accroché leur embarcation derrière la jeep puis ils sont montés dans la barge et nous les avons ramenés en « deux coup les gros » !J’ai continué de sillonner les quais avec le capitaine jusqu’à ce que je reçoive un appel à l’aide de mon voisin Cédric bloqué sur le haut d’un poteau. Le capitaine de pompiers a débarqué car mon voisin ne se trouvait pas sur son secteur. En arrivant, j’ai bien rigolé à la vue de mon voisin échoué sur son poteau tel une mouette ; je l’ai même pris en photo ! Après son sauvetage, Cedric a très sympathiquement proposé de rester avec moi toute la journée pour m’aider. Nous nous sommes dirigés vers Villeneuve-le-Roi car le capitaine m’avait dit que, là, c’était pire qu’à Athis-Mons.Tout au long de ce trajet nous avons évacué de nombreux riverains bloqués chez eux sur la commune d’Athis-Mons ; ils ne pouvaient pas téléphoner aux secours car le réseau ne fonctionnait plus et leurs téléphones portables étaient déchargés sans possibilité de recharge puisqu’il n’y avait plus d’électricité depuis la veille.L’ambiance n’était plus la même que la veille : les gens étaient beaucoup plus tendus et inquiets ; ils avaient déjà passé une nuit dans le noir avec des sanitaires qui ne fonctionnaient plus et des réserves de boisson insignifiantes. Heureusement, Cédric et moi étant d’un naturel optimiste, nous leur remontions le moral et la balade en amphibie leur rendait généralement le sourire.Beaucoup de personnes étaient bloquées dans des maisons avec jardin ; elles avaient eu la mauvaise idée de calfeutrer leurs portails avec du bois ou des parpaings mais l’eau avait tellement monté qu’elle avait rendu ces obstacles dérisoires et pénalisants car nous ne pouvions pas atteindre leurs habitations avec la jeep ; elles étaient donc obligées de se mouiller sérieusement pour venir jusqu’à nous en devant franchir des murs ou des clôtures, efforts difficiles pour les personnes âgés, les petit enfants ou les animaux domestiques. Nous ramenions ces naufragés sur la terre ferme. Ceux qui nous paraissaient en piteux état, nous les avons confiés à la police municipale d’Athis qui les a pris en charge.Nous sommes repartis vers Villeneuve-le-Roi. En arrivant à Ablons-sur-Seine, nous avons trouvé un propriétaire de 4x4 en train d’essayer de pousser son véhicule sur le sol immergé ; il avait beaucoup de chance que nous passions à ce moment-là ! Un coup de sangle de remorquage et hop, il s’est retrouvé sur la terre ferme !A Ablon-sur-Seine, le niveau d’eau n’était pas très haut et les habitants se débrouillaient par eux-mêmes ; nous ne nous sommes par attardés.Par contre, en arrivant sur Villeneuve-le-Roi, non seulement les quais mais des quartiers entiers étaient inondés. Nous avons eu tout de suite beaucoup d’évacuations à effectuer. Nous avons récupéré deux policiers municipaux qui s’étaient courageusement avancés dans l’eau jusqu’à la taille mais s’étaient finalement trouvés bloqués. Ils nous ont indiqué où était le poste de commandement des secours et nous les y avons déposés.Le responsable des pompiers était aussi un capitaine mais des pompiers de Paris. Il m’a expliqué qu’il attendait des moyens pour pouvoir les déployer, ces moyens consistant en hommes et en barques. En attendant que ces moyens arrivent, nous nous sommes mis à la disposition de la police nationale et municipale qui était sur place. Les évacuations étaient plus difficiles que dans les autres communes du fait de nombreux objets flottant à la surface ou entre deux eaux. De plus, les rues de certains quartiers sont très étroites et se terminent souvent en impasses, ce qui rend les manœuvres délicates, surtout en marche arrière.La veille, les habitants avaient pour la plupart été prévenus par la mairie de la dangereuse montée des eaux mais ils n’avaient pas pris consciences de l’ampleur des problèmes à venir et n’avaient pas quitté leur domicile à temps. Ils se trouvaient dès lors bloqués, sans moyen de partir ni de se ravitailler. La plupart n’avaient plus non plus de moyens pour prévenir les autorités ; ils nous accueillaient donc comme des sauveurs !Lorsque les barges de pompiers sont arrivées, la situation ne s’est pas immédiatement améliorée ; en effet, les pompiers se heurtaient à un problème qui ne nous pénalisait pas avec la jeep amphibie : lorsqu’une rue est inondée, certaines parties sont sous eau mais d’autres non. Une embarcation doit dès lors être alternativement mise à l’eau puis portée, parfois plusieurs fois d’affilée, ce qui est épuisant. Pire : pour pouvoir porter l’embarcation, il ne faut pas qu’elle soit trop lourde, donc il ne faut pas qu’elle soit équipée d’un moteur. Si elle n’a pas de moteur, elle ne peut se mouvoir qu’à la force des bras avec des rames ou des pagaies. La Seine étant en crue, le courant était puissant et les efforts des pompiers pour remonter le courant étaient vains ; ils devaient se mettre à l’eau pour tirer et pousser leurs embarcations. Un boulot éreintant !Avec un véhicule amphibie, tous ces problèmes n’existent pas car l’engin progresse aussi bien sur l’eau que sur la route et il est inutile de faire descendre les naufragés recueillis à chaque fois que la chaussée est émergée. Bilan : quand les pompiers achevaient une intervention, nous en avions déjà fait cinq ! A chaque fois que nous doublions les pompiers, nous accrochions leurs bateaux à l’arrière pour les remorquer et leur permettre ainsi de se reposer un peu.Tout allait donc très bien avec la jeep amphibie lorsqu’un incident imprévu est venu mettre fin à nos exploits : à force de rouler et de flotter alternativement pendant des heures sur les quais et dans les rues des villes, nous avons fini par heurter un obstacle sous l’eau, vraisemblablement une barrière renversée, qui a crevé la coque de la Gaz comme un ouvre-boite ! Dès que j’ai compris qu’il y avait un problème sérieux car j’avais les pieds mouillés à l’intérieur du véhicule, j’ai tenté de sortir vite de l’eau mais la déchirure faite dans la coque était trop grande et nous avons coulé avant d’arriver au sec ! (Voilà qui rappelle un fâcheux incident au Grand Large, près de Mons, lors de Tanks in Town 2015, à voir sur www.BMVT.eu). Nous avions du monde à bord : une famille de naufragés, le chef de la police municipale de Villeneuve-le-Roi et un responsable de la mairie. Pendant que j’appelais un copain jeeper qui habite à Villeneuve, le chef de la police s’est courageusement mis à l’eau afin de récupérer une embarcation pour secourir nos passagers.Mon copain Philipe n’est pas venu avec sa Jeep car le niveau d’eau était trop haut mais il est venu avec un chargeur, une espèce de petit bulldozer sur roues ; il a effectué des navettes pour évacuer les passagers puis est revenu nous chercher, la GAZ et moi. Avec l’aide de Cédric et d’un habitant de Villeneuve, Philipe a réussi non sans mal à sortir l’amphibie de l’eau. Ouf !Bilan des deux jours d’intervention en jeep amphibie : plus de 115 personnes évacuées, dont de nombreux enfants et personnes âgées, avec leurs animaux et leurs bagages, le tout en 37 interventions ! Eh, que dites-vous de cela ?! Avec nos véhicules amphibies, nous pouvons rendre de formidables services aux pompiers, aux forces de l’ordre et, en fin de compte, aux victimes en détresse. A part certaines rares unités militaires actuelles, nous sommes les seuls à pouvoir apporter une telle aide. Pensons-y !Denis LE PRIOL (Jeep village – GSAA) Opération amphibie au Grand Large (Mons, Belgique) lors de Tanks in Town 2015 Amphib '88 en Angleterre Xavier de Neuville avec son M29C Weasel François Robert aux commandes du M29C Weasel qu'il possède avec son frère Nicolas Alain Henry de Frahan aux commandes du M29 Weasel de Marc Beauraing à Bourg-Léopold, preuve que le M29 "terrestre" flotte également. Marc de Halleux au volant de sa VW 166 Schwimmwagen Alain Henry de Frahan au volant de la DWM Amphicar de Franck Danel |
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