Appartenant au Japon, les îles « Senkaku sont convoitées par la Chine. Et depuis plusieurs années, les forces navales et aériennes chinoises y ont multiplié les incursions dans leurs environs, ce qui a pu donner lieu parfois à des incidents avec leurs homologues nippones.
Jusqu’à présent, Tokyo n’avait pas les moyens de réagir militairement dans le cas d’une invasion chinoise des îles Senkaku (Diaoyutai pour la Chine). D’où l’acquisition de capacités dans le domaine du combat amphibie, avec la commande ou la mise en service de tiltrotors M-22 Osprey, de véhicules blindés AAV-7A1 ou encore de deux destroyers porte-hélicoptères de la classe Izumo et des trois navires de type Osumi.
Le 7 avril, une nouvelle étape a été franchie avec la création officielle, à Sasebo, d’une « Brigade de déploiement rapide amphibie » qui, forte de 2.100 soldats (3.000 à terme), sera chargée de défendre les îles Senkaku, voire de les reprendre par la force en cas d’une invasion chinoise.
Une première depuis la dissolution, après la Seconde Guerre Mondiale, des « Kaigun Tokubetsu Rikusentai », c’est à dire les forces spéciales navales de débarquement » de la Marine impériale japonaise.
Le rappel de ce passé explique les réticences au sujet de la création de cette unité, étant donné qu’elle serait incompatible avec l’article 9 de la Constitution adoptée en 1947, lequel stipule que le « peuple japonais renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de la nation et à la menace ou l’usage de la force comme moyens de règlement des différends internationaux. »
Seulement, comme l’a fait valoir Tomohiro Yamamoto, le vice-ministre japonais de la Défense, lors de la cérémonie marquant la création de cette Brigade de déploiement rapide amphibie, « défendre les îles isolées est une tâche pressante, à une époque où la sécurité autour de notre pays se détériore. »
Une prochaine étape pourrait être l’acquisition d’avions de combat F-35B (STOVL – décollage court/atterrissage vertical), afin d’en doter les destroyers porte-hélicoptères Izumo et Kaga. Une telle décision pourrait être confirmée quand Tokyo publiera sa prochaine revue de défense, laquelle précisera les plans d’approvisionnement militaire à 5 ans.