La Milice française La Milice française est créée le 30 janvier 1943 par Laval, le chef du gouvernement de Vichy. Organe officiel de l'État Français, elle est conçue comme un instrument de propagande mais surtout comme un instrument du maintien de l'ordre, véritable obsession du maréchal Pétain qui y voyait "à la fois l'intérêt du pays et une exigence des autorités d'Occupation".
C'était surtout une façon d'affirmer la souveraineté de l'État français. La direction de la Milice est confiée à son initiateur, Joseph Darnand, un ancien soldat des corps francs de la première guerre mondiale qui avait ensuite milité activement dans la Cagoule et d'autres Ligues et Mouvements de l'ultra-droite.
Fidèle parmi les fidèles du Maréchal, il voulait aller toujours plus loin dans la Collaboration. En décembre 1941, Darnand avait déjà mis sur pied, à l'intérieur de la Légion française des combattants (une organisation pétainiste regroupant des anciens combattants), le Service d'ordre légionnaire (SOL) dont le programme en "21 points" allait être repris intégralement par la Milice.
Il prônait la réalisation de la Révolution nationale, appelant à traquer et à combattre sans merci juifs et résistants, en particulier les communistes.
Ce programme suscita l'intérêt de la SS qui se déclara prête à fournir des armes légères à la garde prétorienne de la Milice, la Franc-Garde.
Celle-ci, ouverte à des volontaires âgés de 18 à 45 ans, était en uniforme, armée et encasernée.
En échange, Darnand et les principaux responsables s'étaient engagés dans la Waffen-SS et avaient à ce titre prêté serment à Hitler.En janvier 1944, la nomination de Darnand comme secrétaire général au Maintien de l'ordre puis comme secrétaire d'État à l'Intérieur illustre la fascisation de Vichy, en passe de devenir un véritable État milicien.
Joseph Darnand, ancien combattant de 14-18 et de 39-40, secrétaire général de la Milice française. D'autres miliciens entrent au gouvernement, comme Marcel Déat au Travail et Philippe Henriot à l'Information et à la Propagande.
À l'origine circonscrite à la zone Sud, la Milice est, au même moment, autorisée par l'Occupant à s'étendre à la Zone nord.
La Milice ne fut jamais un mouvement de masse, ses effectifs ayant à peine atteint les 30 000 adhérents (soit 0,15 % de la population). Sur ce total, moins de la moitié joua un rôle actif et les unités d'intervention de la Franc-Garde comptabilisèrent environ 7 000 membres.
Néanmoins, elle fut très présente dans la répression des maquis (Glières, Vercors mais aussi dans l'Ain, le Cantal, la Corrèze, le Cher et en Bretagne) et multiplia les exactions à l'encontre des résistants et des juifs, radicalisant son action avec le temps.
Citons sa participation au massacre des puits de Guerry (ancien hameau de la commune de Savigny-en-Septaine, à une douzaine de kilomètres du sud-est de Bourges) ou encore les assassinats de personnalités comme Hélène et Victor Basch (10 janvier 1944), Jean Zay (20 juin 1944) et Georges Mandel (7 juillet 1944).
Voici ce que disait Joseph Darnand le 6 juin 1944 : "Les ordres sont clairs. Considérez les ennemis de la France, les francs-tireurs et partisans, les membres de la prétendue armée secrète et ceux des groupements de résistance. Attaquez-vous aux saboteurs, qu'ils soient ou non parachutés. Traquez les traîtres qui essaient de saper le moral de nos formations." La Milice fut bien le bras armé de Vichy dans cette forme de "guerre franco-française" que constituait la lutte contre la Résistance.
Les miliciens défilent sur les Champs Elysées, Paris, 1944.
Un milicien surveille des résistants faits prisonniers probablement en Bretagne, 1944
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