LE JULES VERNE ; UN AVION CORSAIRE AUX DENTS LONGUES

Bonjour
Oui, montage intéressant, mais truffé d'exagérations et d'inexactitudes, certaines décelables par les connaisseurs, d'autres par quiconque connait l'histoire de la WW2 :
- 0:12, inexact; il ne s'agit pas d'un F 220.0 civil, mais d'un F 222.2 bombardier
- 0:20, inexact; il ne s'agit pas d'un F 223.4, mais d'un F 224 d'Air-France
- 1:27, non identifié avec certitude, mais, en tout cas, pas un F 223.4
- 1:49, exagération; comment détruire une gare de triage avec huit bombes?
- 1:59, exagération; le Jules Verne a en effet bombardé plusieurs ponts et digues, mais les a-t'il détruits...?
- 2:08, exagération; le Jules Verne bombarde, non pas la route, mais la forêt de Clairmarais, ou stationnent pour la nuit des unités blindées allemandes. Peu probable qu'il y ait provoqué un "carnage". Et la photo montre un épisode de la Bataille de Normandie, quatre ans plus tard...
- 4:00, inexact; le chargement de bombes du Jules Verne était en général de huit bombes K de 220 kilos, auxquelles on ajoutait quelques fois 80 bombes incendiaires de 10 kilos, lancées à la main, ce qui a été le cas pour Berlin
- 4:35, illustration erronée; les chasseurs prétendument lancés à la poursuite du Jules Verne sont des...Ju-87 Stukas
- 5:05, inexact; le 25 août 1940, 81 bombardiers de la RAF lâchent leurs bombes sur et autour de Berlin. Le bombardier figuré n'est pas britannique, mais américain, en l'occurrence un Boeing B 17 "forteresse volante"
- 5:13, inexact; ce n'est pas en 1944, mais en novembre 1943 que commence la campagne de bombardement de Berlin, qui aboutira à la quasi-destruction de la ville.
Cela fait quand même beaucoup d'approximations...
Et je ne les ai peut-être pas toutes décelées.
Quand à la baraka du Jules Verne, elle reste légendaire, et le courage et la gloire de son équipage, immortels...
Il convient d'ajouter que c'est sur un appareil identique, le Farman 223.4 d'Air-France, "le Verrier", que Henri Guillaumet et Marcel Reine, compagnons de Jean Mermoz, sont abattus par erreur par un chasseur italien, au large de la Sardaigne, le 27 novembre 1940, alors qu'ils emmènent en Syrie le haut-commissaire de France au Levant, Jean Chiappe.
JJ

Mes sources proviennent, pour l'essentiel, de ma bibliothèque. En particulier, du livre original de Henri Yonnet, paru en 1954 chez France-Empire, et de l'ouvrage du SHD "Les forces maritimes du nord (1939-1940)", rédigé en 1955 par Hervé Gras.

Bonjour
Pas d'accord Gus...
En histoire, l'approximation n'a pas sa place, surtout quand les sources précises existent.
Les techniques modernes permettent aux nouvelles générations de faire du beau travail, comme ce montage vidéo.
Mais, s'il ne serre pas la vérité, il n'est que la base d'une contre-vérité qui se transmettra.
Car d'autres ne manqueront pas de s'y référer, en fonction de la diffusion mondiale de la toile.
Cela m'amène à évoquer un sujet proche, le manque de culture militaire du à la suppression du service national.
Il nous mène à des situations amusantes, comme celle que je vous rapporte ici.
J'ai vu la semaine dernière un très bon film que je vous recommande, "Le mal de pierre".
Un des personnages principaux est un lieutenant rapatrié d'Indochine pour maladie grave, pendant la guerre du même nom.
Hors, dans son armoire que voit-on? Un uniforme avec des barrettes de capitaine!
Incroyable que personne dans l'équipe de tournage n'ait relevé cette erreur grossière...
Anecdote me direz-vous...
Si l'on veut, comme d'appeler mitrailleuse un fusil-mitrailleur.
Notre époque n'est faite que d'à peu-près et d'approximations, y compris chez nos responsables politiques déculturés.
Prenons garde de ne pas tomber dans le même travers.
Notre devoir est de transmettre le savoir et la vérité à nos descendants, même dans les plus petits détails.
Ils nous en sauront gré...
JJ