L'opposition exige le départ de Bachar al-Assad mort ou vif
| Publié le 12 mars 2016 à 17:58 - Mis à jour le 12 mars 2016 à 18:01
AFP
A la veille de la reprise des négociations intersyriennes de Genève, l'opposition au régime de Damas a exigé samedi le départ du président Bachar al-Assad, mort ou vif.
«Nous considérons que la période de transition doit débuter avec la chute ou la mort de Bachar al-Assad», a déclaré à deux agences de presse, dont l'AFP, le négociateur en chef de l'opposition syrienne, le chef rebelle salafiste Mohammed Allouche.
Cette transition «ne peut pas commencer avec la présence de ce régime ou avec le chef de ce régime encore en place», a-t-il ajouté au cours d'une interview dans un grand hôtel de Genève.
Conformément au processus de paix adopté par l'ONU, un gouvernement de transition et une nouvelle Constitution doivent être mis en place dans les six mois, à partir de la reprise des discussions de paix lundi à Genève.
Des élections législatives et présidentielle doivent ensuite être organisées dans les 12 mois suivants.
Le Haut comité des négociations (HCN), rassemblant les groupes clés de l'opposition et dont M. Allouche est le négociateur désigné, insiste sur la «constitution d'un corps transitoire doté de tous les pouvoirs exécutifs» dans lequel Bachar al-Assad «n'a pas sa place».
Pour l'opposition, ce corps exécutif gérera la Syrie jusqu'à des élections générales desquelles doit être exclu, selon elle, l'actuel président syrien.
Mais pour Damas, il est hors de question de discuter de la présidentielle ni du sort de Bachar al-Assad, réélu en 2014 en pleine guerre pour un nouveau septennat.
«Nous ne négocierons avec personne qui veut discuter de la présidence. Bachar al-Assad est une ligne rouge. S'ils (les responsables de l'opposition) veulent continuer avec cette approche, ce serait mieux qu'ils ne viennent pas» à Genève, a prévenu le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem.
Pour Damas, l'autorité de transition ne serait rien d'autre qu'un «gouvernement d'unité» élargi à des opposants mais toujours placé sous l'autorité de M. Assad.
M. Allouche a d'autre part accusé le régime de Damas et son allié russe de s'être rendus coupables de violations de la trêve.
«Le nombre des violations au cours des 14 jours est de plus de 350 et cela montre que le régime a violé la trêve ou ne s'y sentait pas engagé», a-t-il dit.
Une cessation des hostilités, négociée par les États-Unis et la Russie, est entrée en vigueur le 27 février entre le régime et les rebelles en Syrie. Malgré quelques incidents, elle tient bon et a permis que soit apportée de l'aide aux populations assiégées et d'organiser les discussions de Genève sous de meilleurs auspices.