13 Février 1955 :
Les journaux annoncent que deux rebelles, présentés comme des chefs, sont arrêtés alors qu'ils cherchaient à passer en Tunisie (toujours en protectorat, rappelons le).
Il s'agit en fait de Benboulaïd mostefa, un des 9 historiques, chef des rebelles de l'Aurès, retour de Tunisie arrêté le 11 sur renseignements. La désinformation est le nerf de la guerre révolutionnaire.
On trouve sur lui un journal de bord que vous pouvez lire ICI. Ben Boulaid s'evadera le 4 novembre et sera tué en mars 1956 par un poste de radio piégé. Mostefa Ben Boulaid, le premier chef de la Wilaya 1, arrêté par les forces françaises en Tunisie le 10.2.1955, portait sur lui un journal de marche écrit de sa main où l'on peut lire entre autres:
"le 1er novembre au douar Ouldja, commune de Kenchela, le groupe Abdelouahab s'est déplacé pour exécuter le Caïd ... Le bureau a été incendié et l' école". Ben Boulaid portait également le compte rendu de deux de ses subordonnés: Saïd Arnor et Maâche Messaoud, où l'on peut lire, à propos de deux français musulmans capturés par l'A L. N. après qu'ils eussent eux-mêmes arrêté un terroriste F.L.N.: "le 5.1.1955 à 21 heures, prise des deux traîtres. Après les avoir martyrisés, ils ont été abattus".
14 Février 1955 :
Pfimlin renonce, Pineau essaye de former un nouveau gouvernement.
15 Février 1955 :
Rien.
16 Février 1955 :
Une patrouille du premier régiment de hussard parachutiste tombe dans une embuscade, photo ici.
Il y a deux morts, Baze et Mallet, et 6 prisonniers; Ces derniers sont trainée de groote en grotte pendant 3 mois puis le 22 mai, ils assoment leurs gardiens et se retrouvent au poste de ferkane.
17 Février 1955 :
Rien.
18 Février 1955 :
L'assemblée nationale refuse l'investiture à Pineau.
19 Février 1955 :
Rien.
20 Février 1955 :
Rien.
21 Février 1955 :
Edgar Faure, "centre" essaye de monter un gouvernement, il y arrivera le 23, grace à l'appui des socialistes.
Soustelle, confirmé par Faure, et déjà en algérie depuis le 15, entreprend une tournée dans les Aurès et le nord Constantinois sous l'œil dubitatif des pieds noirs.
En particulier il a dans son cabinet Monteil, pro F.L.N. chargé des contacts avec les nationalistes.
Soustelle revient de sa tournée persuadé que la rébellion est très minoritaire, que la tactique du général Cheriére (bouclage et ratissage, assorti de "responsabilité collective") est tout à fait nuisible.
Il prend dans son cabinet une collègue ethnologue, Germaine Tillion, spécialiste des Chaouias des Aurès, chargée de développer le bled.