Régiments du TRAIN en Algérie
JEEP et G.M.C
Voilà des soldats un peu oubliés de la guerre d'Algérie, après une opération héliportée, bien souvent une fois les combats terminés (quand il y a eu accrochage) on revenait à pied à un endroit convenu par radio (SCR 300). Et là nos braves tringlots étaient toujours fidèles au rendez-vous.....pour nous ramener à la base arrière.
En Kabylie septembre 59 "JUMELLES"
s'il y a des gens à remercier avec les pilotes de l'ALAT, l'AERONAVALE et l'AA, ce sont les gens du TRAIN
Véhicules utilisés en Algérie :
Outre le GMC et le DODGE bien connus
Le SIMCA-FORD avec moteur V8 3 ou 4 litres à soupapes latérales de la VEDETTE
Le RENAULT-SAVIEM avec moteur feignant à essence (diesel dans le civil)
En 1956, l'État-Major dispose en plus des unités déjà citées en 1954 de 22 compagnies de transport autonomes ou regroupées au sein de Groupes de Transport, de 6 Compagnies de Circulation Routière, de 2 compagnies muletières, d'une deuxième Compagnie Régionale.
Mais le Train en Algérie c'est aussi la création de 8 Bataillons de Marche dont les Tringlots vont crapahuter comme fantassins. Avec des rappelés, le Train constitue des bataillons de 700 hommes (sur le papier, car en réalité souvent moins) qui seront remplacés après le départ des rappelés par des appelés du contingent. Avec eux, les effectifs des bataillons passent à un millier d'hommes. Il est créé également un Bataillon de Protection chargé de l'ouverture des voies ferrées et de la protection des déplacements ferroviaires. Chacune des autres unités du Train va également constituer une section de harkis.A la fin de 1956, l'ensemble des bataillons de marche comprend 140 officiers, 660 sous-officiers et 4 100 hommes (8% des effectifs du Train)
Au 1er septembre 1956, 28 000 hommes servent en Algérie sous l'étendard du Train.
Au maximum de ses effectifs, le Train compte 9 000 véhicules et 750 motos.
Les besoins en hommes qualifiés sont considérables pour un tel parc. Conducteurs et dépanneurs doivent être capables d'opérer sur des itinéraires difficiles à toute heure et par tous les temps dans un climat d'insécurité total. Le Train doit pratiquer l'amalgame des jeunes métropolitains et des jeunes F.N.S.A. qui lui sont affectés. Le Centre d'instruction (C.I.T. 160) installé à Beni-Messous et les C.I.T métropolitains pourvoient à leur instruction. Les hommes vont ensuite diversifier leur formation et se spécialiser.
Le Train particpent à toutes les opérations de grande ampleur : Brumaire, Couronne, Courroie, Étincelle, Jumelles, Pierres Précieuses et d'opérations de ratissage plus limitées comme Aloès, Véronique, Violettes, Éventail, Zoulous, Pygmée, Arquebuse, Espérance, 459. Mais ce qui usent les hommes et le matériel se sont les opérations quotidiennes de liaison, de ravitaillement, de gardes statiques, de relations publiques. Le haut-commandement demande aux soldats d’administrer les communes, de liquider l’A.L.N., de détruire l‘infrastructure politique et militaire du F.L.N., de boucler les frontières, de construire des écoles et de faire la classe, de construire des dispensaires et de soigner les populations, de donner à manger à ceux qui ont faim, de creuser des puits, d’organiser des travaux publics, de surveiller les ponts, les mines, les voies ferrées, les installations pétrolières, les fermes, de résoudre les litiges, d’animer des fêtes, de protéger les jeunes femmes des E.M.S.I. (équipes médico-sociales itinérantes), d‘emmener les électeurs au bureau de vote, de livrer les suspects aux D.O.P. (détachements opérationnels de protection). Le soldat est de service 24h/24 et 7 jours sur 7. Combattant à certaines heures, il est également bâtisseur, manutentionnaire, cantonnier, bûcheron. Le Tringlot comme les autres est tout cela à la fois. Contrairement aux conflits précédents, il n'y a pas de lignes de front, pas de solution de repli. Tous les jours, il y a des risques. Tout déplacement est dangereux. Tout tour de garde est dangereux. Les armes chargées en permanence sont dangereuses. Plus que tout, c'est la routine et l'excès de confiance qui sont dangereux.
Le TRAIN a célébré ses 200 ans d'existence en mars 2011 à Bourges
A suivre !
Témoignage d'un ancien du 3ème RPC
Merci Guy !! super rétrospective de ces troufions méconnus de pas mal de combattants !
J'ai apprécié leurs valeurs, lors de nos sorties nocturnes dans le djebel, et eux aussi savaient nous apprécier, parfois lorsque crevés on arrivait aux bahuts et que la langue desséchée nous n'avions plus une goutte de salive ,une petite bière était offerte par l'un d'eux, un peu tiède mais tellement réconfortante que je l'aurai embrassé le gars !! ils aimaient notre train de vie et pour rien au monde ils n'auraient laissé leur place à un autre, ils savaient que chez nous c'était l'aventure !
Et la confiance que nous avions quand les pauvres chauffeurs peinaient sur des routes infernales par des nuits d'encre, durant des heures interminables ils souffraient autant que nous!!!