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 Compte rendue d'un combattant du FLN

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MessageSujet: Compte rendue d'un combattant du FLN   Compte rendue d'un combattant du FLN Icon_minitimeLun Déc 14 2015, 19:59

Compte rendu d'une information reçue d'Algérie, par un membre du F.L.N.

La compagnie qui nous avait encerclée le 1 er septembre aux Abdellys a eu la monnaie de sa pièce.

En effet, dans la nuit du 31-10-56 au 1 er novembre une attaque fut déclenchée avec l'aide de la sentinelle et de 9 de ses amis, contre le poste militaire situé en pleine ville des Abdellys.

 La marche d'approche fut commencée à 24 h ; l'élément d'appui fut mis en route; le groupe d'assaut était en disposition de combat; les routes menant au poste étaient verrouillées.

A 0 h 30, le signal fut donné par une lampe électrique et l'assaut fut déclenché à l'arme blanche. Nos combattants s'introduisirent alors à l'intérieur de la garnison malgré les lampadaires qui nuisaient à notre action.

 Les premiers à être maîtrisés furent les gradés. Dès leur capture, ils nous remirent les clés de l'armement enchaîné dans leur râtelier.

 Les soldats ennemis loin de se défendre se cachaient sous leur lit, d'autres au contraire faisaient semblant de dormir et refusaient de s'éveiller malgré les coups de bottes.

 Puis ce sont les soldats qui furent ligotés un à un après avoir été tirés de leur "plumar", et mis en surveillance du groupe chargé des prisonniers.

 A remarquer que tous avaient des... à portée de main. L'armement et le matériel furent aussitôt transportés à l'extérieur pour le groupe de transport chargé du matériel.

 Les soldats prisonniers étaient tous en slip et pieds nus.

 A noter le degré de combativité des forces ennemies! "Je rends hommage au comportement et à la brillante tenue de nos soldats en Algérie" Dixit Lacoste.

L'attaque de cette garnison prit fin à 3 heures.
Bilan : des pertes ennemies
En Soldats: 45 prisonniers dont 20 Européens (2 sous-officiers, un caporal chef et 2 caporaux); 25 Musulmans (1 sous-officier et 2 caporaux).


En matériels: Un F.M. 24/29 avec 44 chargeurs garnis; 44 fusils de guerre avec équipement complet; 8 P.M. avec équipement complet; 2000 cartouches 7,5 mm; 3 caisses de grenades; équipement et matériel divers et 460 000 francs ...


Les prisonniers, au nombre de 34, dont 20 Européens et 14 musulmans furent également emmenés avec nous. Malgré les péripéties du voyage qui dura une semaine, nous parvînmes à les présenter au Chef de secteur.

Nous avons, à maintes reprises, manifesté notre désir de voir ces prisonniers arriver à destination.

Mais hélas ! Les ordres sont les ordres, et il faut les exécuter. Un petit accrochage qui eût lieu à quelques kilomètres du lieu où nous nous trouvions a été la cause de leur exécution. 
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MessageSujet: Re: Compte rendue d'un combattant du FLN   Compte rendue d'un combattant du FLN Icon_minitimeLun Déc 14 2015, 20:10

   

1 Novembre 1.956:

Après deux années dans le maquis comme adjoint du chef de la willaya un, Adjoul-Adjoul se rallie aux forces de l'ordre. Il sera liquidé par le FLN.

Le G.C.N.A. en Algérie était composé de 4 groupes de 4 compagnies. Les 1er, 2e, 3e et 13e C.N.A. (à cheval) étaient basées en Oranie.
 Ces compagnies ont d'abord été appelées C.M.A. (compagnies mobiles algériennes), jusqu'en août 1955.

 L'unité expérimentale, fondée vers mi-août 1955, est constituée d'éléments de différents régiments de Tirailleurs algériens, d'escadrons de Spahis, ou de bataillons d'Infanterie.

Les C.N.A. commencent à fonctionner sur le style des anciens goums marocains d'abord appelés "goumiers", les soldats prendront le nom de "nomades" en mai 1956).

La 1 re compagnie du 1 er C.C.N.A. a d'abord été envoyée au douar Khémis avec pour mission la création d'un camp avancé en direction de la frontière marocaine (piton du Taachlatt).

Le 13-08-1956, elle quitte le Khémis pour les Abdellys dans les Monts de Tlemcen. Le secteur est agité: attentats, incendies de fermes, enlèvements ...

Le 1.11.1956, les 1er et 3e sections (20 Français de Souche et 24 Français Musulmans) sont enlevées.

On ne retrouvera même pas les cadavres. Il est vraissemblable qu'ils ont été jetés dans un gouffre, prochedu barage de beni badel. Des lettres signés de certains des enlevés ont été postées au Maroc, alors que leurs signataires étaient sans doute morts.

Synthèse sur les disparus des Abdellys, par Julien DELEMME (frère de Bernard, disparu). En famille, il a réalisé un recueil résumant nos connaissances. 
 
En souvenir de Bernard martyrisé et exécuté en Algérie, près du barrage de Béni Bahdel et jeté dans une faille très profonde de Ras el Oued, avec 19 camarades, entre le 8 et le IO novembre 1956.

J'avais déjà lancé un avis de recherche sur la revue "Notre temps" en 1998, telle " une bouteille à la mer".

"Officier, sous officier, civils, auriez-vous quelques renseignements sur l'accrochage du 1er G.C.N.A. cantonné aux Abdellys, Algérie-Tlemcen le 01-11-l956?"
J'étais loin de penser que le 12 novembre 2007, neuf années après, Bernard apparaîtrait à la télévision, sur France 5, à 20 h 40, dans le film documentaire de Christophe WÉBER "Disparus en mission", relatant le drame des Abdellys. Que de chemin parcouru! Que de palpitations!
Le temps des crispations est terminé. Je remercie toutes les personnes qui ont participe à ce travail minutieux de recherche. En particulier, le premier acteur Abdallah ARDAOUI de Oran qui, avant de mourir a remis la liste des 20 prisonniers. Ce fut cet élément essentiel qui déclencha tout le processus. Le dernier acteur, un journaliste parisien, Christophe WEBER, sans qui ce film n'aurait jamais vu le jour.
Voici un condensé de l'enlèvement résultant de sept années de recherches minutieuses: Quatre années de 1999 à 2003, recherches réalisées par quelques familles et les récits de copains de Bernard HASTINGS et de Jean FLORES qui avait 14 ans à l'époque.
Trois années essentielles de 2003 à 2007, compulsées par Christophe WEBER. Celui-ci m'ayant contacté une première fois le 17 décembre 2004.
Il y a 51 ans, le 01-11-1956, l'armée du F.L.N. (l'A.L.N.) enlevait, grâce à des complices intérieurs, 20 jeunes du contingent pendant leur sommeil à 0 h 30, avec toutes les armes. Le signal ayant été donné par des lampes de poches. Je reste très perplexe sur le déroulement de leur capture. Vingt jeunes en pleine force de l'âge, bâillonnés, enchaînés, sans un cri, et cette opération dura de 0 h 30 à 3 heures du matin, soit 2 h 15.
Ce silence relève presque de l'impossible, la première maison se situe à 10 mètres de la grange (maison de M. SANCHEZ). A méditer. ..
Avait-on introduit des somnifères dans l'alimentation le soir? Mystère!
Un peu avant Noël 1956, toutes les familles recevaient de leurs fils une lettre écrite de leurs mains (censurée bien sûr) et 10 jours après, une lettre du F.L.N., soi-disant d'un camp situé au Maroc.
Dès l'enlèvement, toutes les familles ont contacté tous les parlementaires, laïcs, religieux, Ambassade, etc ... , mais nous n'avons jamais obtenu le moindre renseignement.
Les captifs ont été enchaînés par le cou, en file indienne, pieds nus, en slip et maillot Ils marchaient 10 à 15 km, voire plus, dans la montagne la nuit et se cachaient le jour dans des grottes.
Au lendemain de l'enlèvement, à 10 heures, les recherches militaires françaises ont commencé et se sont terminées le surlendemain à 19 heures.
Mais le film nous donne des compléments d'information. L'armée française détenait un bon indicateur qui leur permettait de suivre à distance l'évolution des soldats et de leurs prisonniers qui se sentaient surveillés en permanence. La peur de ne pas arriver à franchir la frontière marocaine provoqua un mouvement de panique parmi le commando... Pour ne pas être obligé d'abandonner leur trophée à l'armée française, le chef de secteur donna l'ordre de les exécuter.
Par chance, 47 ans après, Abdallah ARDAOUI d'Oran confie, avant de mourir, la liste des 20 français qu'il avait enlevés le 1er novembre 1956 à Mohamed BENDJELBAR, d'Oran également. Ce dernier la remet à son voisin, le Père Curé Jean Marie DESCLAIS qui l'envoie a un copain historien en France, Claude HERBIER, de Cosne-sur-Loire.
Celui-ci compare avec l'avis de recherche paru sur "Notre Temps" en 1998 (reçu de son copain Albert DENEUVILLE de Ronchin). Alors, il me téléphone, afin de savoir si je suis bien le frère de Bernard. Ouf! ... Quelle surprise ! Cette liste des 20 prisonniers était très détaillée, très bien écrite et portait dans la dernière colonne cette mention "Adresse à prévenir en d'accident". Ce qui prouve que ces otages devaient servir de monnaie d'échange. L'armée française a-t-elle bien fait de les traquer sans relâche ... Nous ne le saurons jamais.
Ces 20 jeunes ont tous subi le "sourire berbère" près du barrage de Béni Bahdel, et jetés dans une faille très profonde de Ras el Oued. Ainsi Bernard n'a plus le statut de "décès présumé". Il devient prisonnier, tué par le F.L.N.
C'est quand même invraisemblable de recevoir tous ces renseignements par les ennemis d'hier! Où sont les archives de l'armée française?
Les recherches ont démarré après le décès de mes parents (ma mère en 1997). Ces derniers renseignements ont été obtenus après de nombreux coups de fil et courriers et aussi beaucoup de chance et ce film qui clôt cette première partie. Reste le rapatriement. Avec l'Association des familles des disparus aux Abdellys, j'espère obtenir un jour les restes de Michel dans un cimetière militaire de France.
Si les familles n'avaient pas cherché elles-mêmes pour connaître le sort de leurs enfants, à ce jour, nous serions encore dans l'ignorance.
Nous poursuivons notre enquête et notre grand souhait serait le rapatriement des ossements de ces 20 jeunes soldats en France pour qu'ils reposent en paix dans leur terre natale, tous ensemble, dans un cimetière militaire.
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MessageSujet: Re: Compte rendue d'un combattant du FLN   Compte rendue d'un combattant du FLN Icon_minitimeLun Déc 14 2015, 20:50

Et oendanr ce temps la , depuis olusieurs années un haut resopnsable de la Wilaya 5 ( Oran) vient se faire soigner aux frais de l'état a l'Hopital du Val de Grace
Ne pourrait t'on exiger que les archives du FLN s'ouvrent ? moyennant les soins gratuits recus,
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MessageSujet: Re: Compte rendue d'un combattant du FLN   Compte rendue d'un combattant du FLN Icon_minitimeMar Déc 15 2015, 10:04

Retrouver des archives FLN relève presque de l'utopie, et pourtant ils en avaient  !! alors qu'a fait la France pour la recherche de ces archives ?? a croire qu'elle ignorait tout cela ?? 

Quelle pagaille dans nos archives relevant de la guerre d'Algérie , les bureaux ayant brûlé aux archives de la 10eme DP a Alger, une partie des documents ont complètement disparus ?? J'avais était désigné pour une deuxième citation, celle-ci a disparue dans les flammes ?? Et comme Bigeard était partie et que le colonel Trinquier remplaçant Bigeard, était sur des braises en 1958, puisque il occupait des fonctions dans le Comité de Salut Public, plus qu'il s'occupait de son régiment à une certaine époque, beaucoup de promu ont vus leur citation passer à l'as !!!!! 
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MessageSujet: Re: Compte rendue d'un combattant du FLN   Compte rendue d'un combattant du FLN Icon_minitimeMar Déc 15 2015, 13:10

On a retrouvé d'ailleurs  le meme probléme d'identification des responsables du massacre par décapitation des sept moines de Tibèrihine  dont on a retouvé les têtes mais pas les corps
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Les moines de Notre-Dame de l'Atlas
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Compte rendue d'un combattant du FLN A-060-10


L'histoire des moines de Tibhirine

Fondée en 1938, la Trappe de Notre-Dame de l'Atlas avait déjà survécu à la guerre d'indépendance. Les moines avaient choisi de rester par solidarité avec le peuple d'Algérie. A l'occasion de la sortie en salles du film de Xavier Beauvois, « Des hommes et des dieux », « La Croix » revient sur l'histoire des moines de Tibhirine

AVEC CET ARTICLE
Tibhirine, les expertises fragilisent la version officielle

Moines de Tibhirine, les résultats de l’expertise présentés aux familles
Départ du juge Marc Trévidic, les familles des moines de Tibhirine redoutent un enlisement de l’enquête
Moines de Tibhirine : l’armée algérienne de nouveau mise en cause

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SUR INTERNET
Dix-neuf religieux assassinés en deux ans
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La vérité n'est toujours pas faite sur le crime de Tibhirine

« Des hommes et des dieux », l'histoire des moines de Tibhirine
Ce 1er octobre 1976, le Frère Christian de Chergé fait sa profession solennelle à la Trappe de Tibhirine où, à 39 ans, il s'engage à demeurer le reste de sa vie. En ce vendredi, les prières des moines se mêlent par-delà les murs du monastère à celles de leurs « frères musulmans ».

La communauté des moines de l'Atlas et l'Église d'Algérie ont conscience de l'importance d'un tel événement, qui ne s'était pas produit depuis 1952. Un quart de siècle durant lequel la guerre d'indépendance faillit emporter le monastère.

Notre-Dame de Tibhirine a été fondée le 7 mars 1938, par 12 cisterciens venus de Rahjenburg, en Yougoslavie (dans l'actuelle Slovénie), et d'Aiguebelle, dans la Drôme. Le monastère Notre-Dame de l'Atlas est un domaine de 375 hectares sur les hauteurs de Médéa, où les moines vivent de la prière et de leur travail agricole.

Tous deux arrivés en 1946, Frère Amédée donne des cours aux enfants du voisinage, tandis que Frère Luc, médecin, dispense des soins. Mais cet équilibre va être bouleversé par la guerre. En 1959, l'imam de Médéa est emprisonné par l'armée française. Les maquisards( Disons les fellaghas )( enlèvent Frère Luc et un frère italien pour servir de monnaie d'échange. Après sept jours de marche, ils sont libérés, parce que des fellaghas ont plaidé la cause du moine qui les avait soignés dans le passé.

AVEC L'INDÉPENDANCE SE POSE LA QUESTION DE LA SURVIE DE TIBHIRINE

L'indépendance du pays acquise, la question de la survie de Tibhirine se pose. L'Église catholique locale s'est vidée de ses fidèles et les moines vont voter la fermeture « progressive » du monastère. Mais Mgr Léon Étienne Duval, archevêque d'Alger, appelle l'ordre cistercien à se mobiliser pour Tibhirine. Grâce aux monastères de Timadeuc (Morbihan) et d'Aiguebelle, 8 nouveaux frères arrivent en 1964.

La vie de Notre-Dame de l'Atlas reprend, même si la présence des moines se fait plus discrète. La superficie du domaine est passée à une douzaine d'hectares, la communauté s'est engagée auprès des autorités à un strict devoir de réserve et à ne pas dépasser 12 moines. Frère Luc soigne au dispensaire, mais les moines limitent leurs activités sociales, privilégient une convivialité plus spirituelle.

« Nous en sommes arrivés à nous définir comme "priants au milieu d'autres priants". Venant de notre cloche ou du muezzin, les appels à la prière établissent entre nous une "saine émulation réciproque".» Dans ce texte écrit pour le Synode romain sur la vie consacrée de 1994, la communauté conclut : « On aurait plutôt le sentiment d'être "mieux compris" que ne le sont certains monastères dans leur environnement de vieille chrétienté. Et puis, il serait vain de chercher à être "compris"… » Le dialogue interreligieux est toutefois devenu plus formel avec les rencontres du Ribât-el-Salam (« le lien de la paix ») qui rassemblent depuis 1979 des chrétiens et des membres de la confrérie Soufi.

Puis, le coup d'État militaire de 1992 et la dissolution du Front islamique du salut (FIS) enclenchent un engrenage de violences. Le 14 décembre 1993, des ouvriers yougoslaves chrétiens sont égorgés sur un chantier situé près du monastère où ils se rendaient pour les fêtes.

« SI NOUS NOUS TAISONS, LES PIERRES DE L'OUED HURLERONT… »

Bouleversés, les cisterciens témoignent de ce drame peu relaté par les médias dans un texte adressé à La Croix (lire notre édition du 24 février 1994) : « Si nous nous taisons, les pierres de l'Oued hurleront… » Durant la nuit de Noël, la communauté reçoit à son tour la visite du commando mené par l'émir Sayyat Attiya, venu lever l'impôt révolutionnaire et emmener Frère Luc. Le prieur, Frère Christian, refuse, mais lui dit que le médecin continuera de soigner ceux qui se présenteront au monastère. Son sang-froid déstabilise l'émir qui repart dans la montagne.

En ces années de feu, les assassinats de religieux se multiplient, tandis que les islamistes intiment aux Français de quitter l'Algérie. Soutenus par l'archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier, les moines de Tibhirine vont, par un vote, choisir de rester. Lors d'un rendez-vous avec le wali (préfet) de Médéa, le prieur refuse la présence de militaires aux abords du monastère, mais les moines s'engagent à limiter les relations avec le monde extérieur et à fermer leur porte à 17 h 30.

Tandis que les affrontements se renforcent dans la région où les islamistes se cachent, les moines tentent de respecter une neutralité entre ceux qu'ils nomment, dans un souci d'apaisement, les «frères de la montagne» (les islamistes) et « les frères de la plaine » (les militaires). Ils savent que leur vie ne tient qu'à un fil, comme le prouveront les textes publiés depuis, dont le bouleversant testament spirituel de Christian de Chergé. Régulièrement, les groupes armés frappent à la porte du monastère pour obtenir des soins. Puis tout bascule dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. En cette semaine qui précède le dimanche des Rameaux, le monastère accueille plusieurs hôtes. Frère Bruno, prieur de la communauté de Fès, annexe de Notre-Dame de l'Atlas créée en 1990 au Maroc, est venu pour l'élection d'un nouveau prieur. Quelques membres de la communauté chrétienne d'Algérie participent à une réunion du Ribât-el-Salam.

« NOUS AVONS TRANCHÉ LA GORGE DE SEPT MOINES »

Compte rendue d'un combattant du FLN Le_cri10

Le mercredi 27, à 1 h 15, une vingtaine d'hommes réveillent le jardinier, Mohammed, et le contraignent à ouvrir sa porte, tandis que d'autres escaladent le mur. Ils se font conduire au cloître, d'où ils repartent avec sept moines, dont Frère Bruno. Deux membres de la communauté, Jean-Pierre et Amédée, échappent à l'enlèvement, parce qu'ils dorment dans un autre bâtiment avec les visiteurs. Réveillés par les bruits, ils ne peuvent donner l'alerte, car les fils téléphoniques sont coupés. C'est à l'aube que les deux hommes descendent en 4L à Médéa prévenir les autorités.

Après cinquante-huit jours d'espérance et d'angoisse, le 21 mai, le Groupe islamique armé (GIA) annonce par un communiqué adressé à une radio marocaine : « Nous avons tranché la gorge de sept moines. » Dans le monde entier, la nouvelle sème l'effroi. À Notre-Dame de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger éteint les sept cierges qui brûlaient en signe d'espoir.

Le 28 mai, un rassemblement sur le Parvis des droits de l'homme du Trocadéro rassemble 10 000 personnes en hommage à ces hommes de paix dont la force du témoignage rassemble par-delà toutes les obédiences. Leur présence était la réponse à un appel de Dieu à vivre sur cette terre où ils voulaient manifester leur solidarité avec un peuple démuni. « Martyre, c'est un mot tellement ambigu ici, écrit le Frère Michel à un cousin en 1994. « S'il nous arrive quelque chose - je ne le souhaite pas - nous voulons le vivre ici, (…) seulement solidaires de tous les inconnus, innocents… »

Depuis le 4 juin 1996, les sept moines reposent au jardin de Tibhirine, dans le silence qui habite les lieux. En 2000, six moines cisterciens venus à Alger de plusieurs trappes du monde entier attendirent de pouvoir s'installer à Notre-Dame de l'Atlas. Mais l'absence de perspective d'un retour de la paix les en a dissuadés. L'histoire a fait de Tibhirine un sanctuaire, un symbole si fort dans le monde entier que la vie monastique, avec ce qu'elle suppose de discrétion et d'humilité, y est demeurée incertaine.

Bernard GORCE
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