Les Grands Combattants Volontaires
Louis CHOMETTE
Louis Chomette naît en 1919, à Saint-Etienne.
En 1939, dès la déclaration de guerre, il s'engage au 7e Spahis à cheval, et est admis à l'Ecole de Cavalerie de Saumur.
En mai 1940, promu aspirant, il commande un peloton de chars Somua et combat les troupes allemandes au nord de la Loire jusqu'à l'arrêt des hostilités. Il se distingue par sa brillante conduite.
Maintenu dans l'armée après l'armistice, le sous-lieutenant Chomette est désigné pour l'Indochine en janvier 1941. Il est affecté au Tonkin, à That Khé d'abord, puis à Langson, au fort de l'Ile, en construction.
Le 9 mars 1945, c'est le coup de force japonais contre les garnisons françaises d'Indochine. Louis Chomette anime la résistance du fort, son chef ayant été mis hors de combat dès le début de l'attaque. Le fort est assailli avec des moyens importants par les troupes japonaises disposant d'artillerie et apppuyées par l'aviation.
Le dimanche 11 mars 1945, en fin de journée, le fort succombe sous le nombre. Louis Chomette est capturé avec les derniers défenseurs valides. Les Européens sont attachés à l'ouvrage, et fauchés par des rafales d'armes automatiques. Les assaillants les achèvent alors, un à un, à l'arme blanche, et les corps jetés dans le ravin bordant le fort.
Dans la nuit, Louis Chomette et deux soldats, tous gravement blessés, parviendront à s'extraire du charnier et atteindre l'infirmerie de Langson. Captif des Japonais, Louis Chomette sera détenu au camp de “mort lente” de Hoa Binh jusqu'en septembre 1945 à l'arrivée des forces françaises qui le libèrent. Sans désemparer, il participe au Laos avec la colonne Crèvecoeur aux engagements face aux troupes chinoises.
Le lieutenant Chomette rentre en France en décembre 1946. En février 1947, il est affecté à Tarbes au 5 BPIC, première unité parachutiste des troupes coloniales. Breveté parachutiste (N°10.296), il embarque pour l'Indochine en octobre 1947. Dès l'arrivée à Saïgon, le bataillon prend l'appellation de 2e bataillon colonial de commandos parachutistes (2 BCCP). Louis Chomette commande le 1er commando de la 4e compagnie. Le 25 décembre 1947, Louis Chomette participe à la première opération parachutiste (OAP) effectuée par le bataillon au Cambodge.
Le 14 février 1948, au cours de l'OAP “VEGA”, la 4e compagnie perd son capitaine ainsi que l'officier adjoint. Sur le terrain, Louis Chomette prend le commandement de la compagnie. Il conservera ce commandement jusqu'en décembre 1949, au retour en France du 2 BCCP. Au cours de cette campagne, il a réalisé 14 sauts de combat.Au printemps 1950, il est affecté comme capitaine à Meucon pour la création et l'entraînement de nouveaux bataillons de paras coloniaux.
Il embarque en 1952 pour le Tonkin avec le 5e BPC, comme commandant de compagnie. Pour cette unité, les années 1952-1953 seront particulièrement meurtrières, dans une période difficile des hostilités au Vietnam. Il est affecté au groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA), une Unihau, en Haute Région Tonkinoise, aux confins de la Chine et du Laos, où il organise les compagnies autochtones de Déo Van Long, pratiquant la guérilla sur les arrières de l'adversaire Vietminh.
Au début de l'année 1954, le capitaine Chomette rentre en France, et est affecté à la brigade de parachutistes coloniaux. Le lieutenant-colonel Fourcade lui confie le commandement de l'escadron de reconnaissance qui deviendra la compagnie portée du régiment en 1957. Louis Chomette participe avec cette unité, de 1956 à la fin de l'année 1958, à la campagne d'Algérie, notamment aux combats de Saint Charles, Mechta Ain El Kseub, Tebessa, et Djidjelli.
Au 1er janvier 1959, il rejoint le groupement saharien du Niger Est, à Zinder. Les anciens territoires français d'Afrique prenant leur indépendance, Louis Chomette transférera à ceux-ci, au fur et a mesure, les éléments d'infrastructure et d'équipement appartenant jusque là aux troupes françaises.
En 1963, à l'issue de cette mission, le lieutenant-colonel Louis Chomette prend sa retraite et se retire à Cournon. La grande page militaire de sa vie est tournée. Il entreprend alors, dans la vie civile, une nouvelle aventure en Auvergne. Il terminera ses jours à la Maison de Retraite de Brioude. Ses obsèques sont célébrées le 30 décembre 2009. Il repose au cimetière de St.Beauzire, en Haute-Loire.
Ayant reçu deux blessures de guerre
et huit citations,
ce grand combattant volontaire était commandeur de la légion d'Honneur,
commandeur de l'Ordre national du Mérite,
titulaire de la croix de guerre 1939-1945,
croix de guerre des TOE,
croix de la valeur militaire,
croix du combattant volontaire,
médaille de l'Aéronautique,
et de nombreuses autres décorations.
© PC FNCV
Croix du combattant
Volontaire