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| Un Grand Combattant Lucien Leboudec | |
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Invité Invité
| Sujet: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 08:07 | |
| . LE BOUDEC Lucien[ Lucien Le Boudec naît le 18 janvier 1923 à Paris D’origine très modeste, Lucien Le Boudec envisageait d’être prêtre, instituteur, météorologue… Mais la guerre en a décidé autrement. Pour échapper au Service du travail obligatoire (STO) pendant l’Occupation, Lucien Le Boudec rejoint le maquis. Engagé volontaire en août 1944, il intègre l’École militaire de Coëtquidan en 1946 Lieutenant, puis capitaine et commandant de compagnie au 6e bataillon de parachutistes coloniaux de Marcel Bigeard, il sert durant quatre ans en Indochine où il est blessé cinq fois. Il est promu officier de la Légion d’honneur à titre exceptionnel. Fait prisonnier lors de la chute de Dien Bien Phu, en 1954, il est gardé en captivité pendant quatre mois, durant lesquels il soutient inlassablement ses camarades. En avril 1956, Lucien le Boudec rejoint le 3e RPC du colonel Bigeard en Algérie où il est cité à deux reprises. Après un séjour au 7ème R.P.I.Ma à Dakar de 1960 à 1963, il prend, à l’Ecole des Troupes Aéroportées de Pau, les fonctions de directeur de l’instruction combat puis, à Coëtquidan, les responsabilités de directeur des sports et de l’instruction TAP. En août 1968, il se voit confier le commandement du 2ème R.P.I.Ma à Madagascar. En 1971, il est affecté à l’E.I.S. de Fontainebleau d’abord comme directeur de l’instruction puis comme chef d’état major. En 1976, il devient l’adjoint du général commandant la 2ième D.B. à Versailles. Il termine sa carrière militaire comme général de brigade en 1980. Le général Lucien Le Boudec est décédé à l'âge de 90 ans, dans la nuit du 19 au 20 août 2013 à l'hôpital Begin de Saint Mandé, entouré de ses enfants. Grande figure des parachutistes de la « coloniale », ce grand combattant volontaire, cinq fois blessé et onze fois cité dont six à l'ordre de l'armée, était titulaire de nombreuses décorations militaires, notamment la croix de guerre 1939/1945, la croix de guerre des TOE, la croix de la valeur militaire et la croix du combattant volontaire. Il avait été élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur, et de Grand-Croix de l’Ordre du Mérite. « Devenir son propre juge
et s’estimer soi-même, je crois que c’est la seule vérité ». Lucien Le Boudec J'ai marché sous ses ordres durant deux ans Un chef exceptionel |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 08:17 | |
| Le Général Lucien Le BoudecJ'ai eu l'honneur de servir en 1956 et 1957, comme chef de section sous les ordres du Capitaine Le Boudec au 3ème RPC commandé par le Colonel Bigeard. J'y ai appris mon métier de chef de section parachutiste. Son commandement était clair et précis. " Il commandait d'amitié " et était très soucieux de la vie de ses hommes. C'était un formateur exceptionnel . Le Général Le Boudec s'est éteint le 19 août 2013. Ses obsèques ont eu lieu dans la cathédrale de Saint Louis des Invalide le 26 août. Ce fut une belle et émouvante cérémonie. Précédé du drapeau du 2ème RPIMa - régiment qu'il avait commandé - amené de la Réunion, le cercueil pénétrait dans la nef porté par 10 parachutistes du 3ème RPIMa. Dix drapeaux d'amicales étaient disposés autour du cercueil. L'assistance était d'environ 300 personnes. Toute sa grande famille était là : ses trois fils et sa fille, ainsi que ses nombreux petits enfantsParmi les généraux en activité il y avait le Général Charpentier gouverneur militaire de Paris et le Général Georges directeur de l'EMSOME. De nombreux officiers généraux de 2ème section étaient présents : le Général Schmitt, le Général Cuche, gouverneur des Invalides, les généraux Le Fort, Collignon, Bordron, Forcin,4 anciens chefs de Corps du 2ème RPIMa, entre autres. De très nombreux anciens de Diên Biên Phû étaient également présents: le Général Schmitt, le Médecin Gindrey, qui avait opéré le Général Le Boudec le 7 mai 1954 , Geneviève de Gallard, le Général Ménage, M.Piers président de l'association des anciens de Diên Biên Phu, le parachutiste Grenard qui avait ramené à l'antenne chirurgicale sur son dos le Général, blessé le 31 mars lors de la reprise d'Eliane 1 et bien d'autres. La promotion " Ceux de Diên Biên Phu " était représentée par de Virieu et moi-même. La cérémonie fut belle et chaleureuse, ponctuée par d'émouvantes intentions lues par ses enfants. A l'issue de la cérémonie religieuse le cercueil quittait la cathédrale pour être déposé au milieu de la Cour des Invalides . Il était précédé du drapeau du 2ème RPIMa et de deux parachutistes portant les coussins avec les décorations du Général (grand croix de l'ordre du Mérite, Grand Croix de la Légion d'Honneur). Le Général Schmitt, ancien de Diên Biên Phu, ancien CEMA fit ensuite une très belle allocution, retraçant la carrière extraordinaire du Général Le Boudec, avec qui il avait servi au 6ème BCCP et au 3ème RPIMa.
Les honneurs étaient rendus par une section sous les armes.
Le cercueil était inhumé ensuite dans le caveau familial à Louveciennes où nous étions quelques amis à entourer la famille. Patrick Pacaud |
| | | Papa schulz Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 64 Emploi : Apéro à plein temps! Date d'inscription : 23/10/2007
| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 16:51 | |
| Les mémoires du général Le Boudec s’écartent avec bonheur des lois formelles du genre. L’auteur a choisi de laisser un témoignage de son parcours de vie en nous faisant partager sa correspondance avec sa mère. La conception de l’ouvrage s’avère en outre extrêmement agréable : chaque page de texte est en effet accompagnée de photographies, parfois de dessins ou de reproductions de documents. Le lecteur se trouve ainsi plongé visuellement dans l’ambiance des faits évoqués et peut, derrière les événements racontés, reconstituer, par petites touches, une époque désormais totalement révolue.
La pudeur dans les mots tout autant que l’humour ont pour vertu de dédramatiser la gravité de quelques situations. On devine là une tendresse filiale soucieuse de ne pas susciter trop d’inquiétude mais aussi une retenue élégante, inhérente aux valeurs du monde militaire dans ce qu’elles ont de meilleur. L’émotion le dispute toutefois à l’admiration face au parcours du général. Élevé par sa mère, confronté très tôt aux difficultés matérielles, Lucien le Boudec acquiert rapidement une grande maturité, étayée par des principes clairs et solides de droiture et d’honnêteté.
Son engagement dans les FFI, à vingt-et-un ans, suscite le premier des hasards destinés à orienter sa vie vers une carrière qu’il n’avait pas envisagée. Jeune sous-officier, il est admis à l’École militaire interarmes, fusionnée à l’époque à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Élève-officier d’active de la première promotion d’après-guerre, il choisit, lors de l’amphi de sortie, les troupes coloniales (option cavalerie) et suit donc une année de spécialisation à Saumur. Il y découvre ce qui deviendra l’une de ses passions, l’équitation. Second hasard heureux, il a été breveté parachutiste, ce qui n’est pas encore le cas général dans les promotions, et peut donc rejoindre une unité aéroportée. Intronisé moniteur, il se lance dans la chute libre. Malheureusement, sa surdité d’une oreille l’empêche rapidement de pratiquer cette activité.
Mais Lucien Le Boudec est d’abord soldat dans l’âme. Volontaire pour l’Indochine, son premier séjour, de 1949 à 1951, lui vaut une blessure et trois citations. De retour en France, il fait la connaissance de son nouveau chef, le commandant Bigeard, qui instruit soigneusement son 6e bataillon colonial de commandos parachutistes. L’unité embarque ensuite en juillet 1952 pour l’Indochine. Les lettres du lieutenant Le Boudec permettent de suivre de l’intérieur ses combats et sa vie quotidienne, marquée par les efforts physiques et parfois les ennuis de santé. Vient le fait d’arme de Tu Lê et la légendaire retraite qui amènent la célébrité au « bataillon Bigeard ». L’unité est désormais dédiée aux interventions majeures. Larguée en 1954 sur Diên Biên Phu, elle y est progressivement anéantie, comme le reste des troupes d’élite. Le Boudec, qui commande depuis peu une compagnie, est promu capitaine à titre exceptionnel et reçoit la croix d’officier de la Légion d’honneur dix-neuf mois à peine après celle de chevalier.
Si l’auteur demeure extrêmement discret sur ses actes de courage, maints témoignages extérieurs nous renseignent amplement à cet égard. En revanche, les fac-similés des plans du camp retranché, avec les zigzags des tranchées, laissent deviner, tout autant que les photos qu’ils complètent, l’âpreté des combats évoquée dans le texte.
Combattant exceptionnel, atteint de plusieurs blessures, Lucien Le Boudec connaît, après la reddition, les rigueurs de l’univers carcéral viet minh. Ses souvenirs constituent un témoignage de première main quant aux souffrances et aux sévices endurés. Mais ils sont aussi l’occasion, pour le lecteur, de voir un homme s’efforcer de survivre en conservant sa dignité, en refusant de pactiser avec l’ennemi et en pratiquant une étroite solidarité avec ses camarades, aidant notamment les moins valides à survivre. Le lavage de cerveau communiste ne parvient pas à le briser, ni à lui faire renier, ou simplement oublier, ses certitudes morales et ses convictions religieuses.
Les conditions de libération, le retour en métropole sont abordés aussi brièvement que simplement, même si l’on devine combien la défaite de Diên Biên Phu marque un tournant dans l’histoire militaire de la IVe République. L’ouvrage s’achève là, au grand regret du lecteur. Par-delà ce témoignage, qui ressemble à un roman d’aventures, se construit cependant, au fil des pages, le parcours d’un homme qui ne plie jamais devant l’adversité, préférant vivre ses valeurs et son état militaire avec toute sa conscience professionnelle et morale. Ainsi qu’il l’écrivait à sa mère, en septembre 1949 : « Devenir son propre juge et s’estimer soi-même, je crois que c’est la seule vérité ».
C’est également l’histoire d’un homme qui s’efforce par son travail de construire matériellement, pour lui et sa mère, un cadre d’existence stable et décent. Cela n’empêche nullement Lucien Le Boudec, toujours « calme et posé », d’exercer pour le plaisir son don de la caricature, d’approfondir sa culture littéraire et de s’intéresser à la civilisation indochinoise lors de ses séjours en Extrême-Orient.
On attend donc avec impatience la suite de ces mémoires. Mais, d’ores et déjà, en mesurant la volonté, l’humanité et la droiture qui émanent de ce premier tome, il paraît légitime et juste de dire, en rendant à l’expression tout son sens, qui excède la simple formule de politesse, « Mes respects, mon Général… ».
(source) Jean-François Brun Editions Lavauzelle, Panazol, 2013, 541 pages, 28 euros.
___________________________________ ____________________________________ Dans une guerre, ce qui se passe, ce n'est jamais ce qu'on avait prévu. Alors ce qui compte, c'est d'avoir le moral ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 17:25 | |
| Merci Christian ! A l'époque du capitaine Leboudec en France tout d'abord, à Bayonne ou il forma 3 escadrons de jeeps armées dont le mien ou il devint mon chef durant 30 mois en Algérie!! Les jeeps n'ayant aucun rôle, furent momentanément misent sur cales et l'Escadron devint fantassin !!
Il me dédia son livre et une correspondance établie entre nous jusqu'au dernier instant. Il avait promis de faire transformer ses rouleaux de pellicules super8 en CD , mais trop tard car il avait filmé notre Escadron de nombreuses fois! Qu'en reste-t-il de ses films?? |
| | | Papa schulz Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 64 Emploi : Apéro à plein temps! Date d'inscription : 23/10/2007
| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 17:40 | |
| Il me dédia son livre et une correspondance établie entre nous jusqu'au dernier instant. Il avait promis de faire transformer ses rouleaux de pellicules super8 en CD , mais trop tard car il avait filmé notre Escadron de nombreuses fois! Qu'en reste-t-il de ses films?? a mon avis ! prend contacte avec sa famille ! je vois que ça !
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| | | miko33
Nombre de messages : 359 Emploi : retraité Date d'inscription : 12/05/2015
| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec Dim Juin 14 2015, 18:45 | |
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| Sujet: Re: Un Grand Combattant Lucien Leboudec | |
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| | | | Un Grand Combattant Lucien Leboudec | |
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