Grands Combattants VolontairesDu Puy-Montbrun Déodat Déodat du Puy-Montbrun naît à Toulouse, le 18 février 1920.
Il s'engage dans l'armée à dix-huit ans et deux ans plus tard, il est de ceux qui combattent les panzers allemands et les chasseurs-bombardiers Stuka déferlant sur la France.
Blessé le 24 juin 1940 et fait prisonnier, il s'évade en sautant du camion qui l'emmène vers l'Allemagne. Revenu en France, il entre dans la Résistance, puis, passant en zone libre, rejoint l'Angleterre où il se porte volontaire pour les S.A.S.
A l'issue de sa formation de commando "Jedburgh" à Ringway, il est parachuté en France en 1944, où il participe à des missions secrètes, puis, à la libération du territoire national.
En 1945, il est admis dans les services secrets français, au service "Action". Il est ensuite affecté au 11e Choc et se porte volontaire pour l'Indochine, où il arrive en 1950 pour un séjour presque ininterrompu de cinq années. Affecté au 8e bataillon colonial de commandos parachutistes, devenu aide de camp du général de Lattre de Tassigny, le capitaine Du Puy-Montbrun s'arrange pour participer dans le cadre des GCMA et avec ses partisans Hmong à une vingtaine d'opérations de contre-guérilla sur les arrières des maquis vietminh: sabotages, destructions, captures de prisonniers, mise en place d'espions.
En novembre 1952, il est appelé à participer avec les SAS britanniques, à une opération en jungle de Malaisie où il est parachuté avec ses camarades, en pleine forêt, sur la cîme d'arbres de plus de cinquante mètres de hauteur.
Après une descente en rappel, une course poursuite s'engage contre les guérilleros communistes, qui va durer quinze jours, et lui vaudra des témoignages d'admiration de la part du colonel anglais Sloane qui dirige l'opération..
En 1955, Déodat du Puy-Montbrun est en Algérie, où il se montre un ardent pionnier de l'emploi des hélicoptères pour mener à bien les actions de commandos contre les groupes rebelles. Chef d'escadrons en 1956,il devient le patron des formations d’hélicoptères opérationnels du groupe n°2 qui est chargé de missions de transports opérationnels et évacuations sanitaires.Il accomplit ainsi 3.000 heures de vol.
Le 29 avril 1958, après avoir été largué avec son commando à proximité d'une forte unité rebelle, il est grièvement blessé.
En 1961, il est nommé commandant en second de la base école des troupes aéroportées de Pau. Classé parmi l'élite de l'armée, il est brusquement invité à faire valoir ses droits à la retraite, ce à quoi il se refuse. Il est rayé des cadres en 1964 sans la moindre explication valable.
Déodat du Puy-Montbrun n'appartenait pas à l'Organisation Armée Secrète, mais il dérangeait par la sincérité des témoignages qu'il avait faits devant la justice au soutien de ses anciens camarades impliqués dans le putsch du mois d'avril.
Aucune raison légitime n'existe pour justifier la mise à l'écart de ce magnifique officier, d'une armée qu'il avait servie de toute son âme et avec passion durant vingt trois ans.
Déodat du Puy-Montbrun, après son départ de l'armée, devient journaliste à Paris Match durant une quinzaine d’années . Il décède à l'Institut National des Invalides à Paris, le 23 février 2009, à l'âge de 89 ans.
Blessé à quatre reprises,
Grand Croix de la Légion d'honneur,
le colonel Déodat du Puy-Montbrun était titulaire de dix-neuf citations
dont six à l'ordre de l'armée.
Il avait reçu la croix de guerre 1939-1945,
la croix de guerre des TOE, la valeur militaire,
la croix du combattant volontaire et
la croix de la vaillance vietnamienne.
Il avait également reçu la médaille de l’aéronautique,
la médaille des évadés,
la rosette de la résistance,
la médaille d’or du Service de Santé,
la fourragère TOE à titre individuel,
la King’medal, la Malayan medal,
soit au total, 26 titres de guerre.
Il est l’un des officiers les plus titrés de sa génération. L'une de ses citations porte la mention: « chevalier sans peur et sans reproche »
Ce moine-soldat, fier combattant volontaire, ascète, idéaliste, sensible, recherchant constamment la perfection absolue dans le sacrificede soi, était parachutiste, plongeur, alpiniste, sachant utiliser toutes les armes, les explosifs, le poignard.
Ecrivain, il est l'auteur de nombreux livres, dont "L'honneur de la guerre" paru aux Editions Albin Michel, et de quelques romans d'aventure.