Sujet: La 2e guerre mondiale. la bataille d'Angleterre Lun Mai 11 2015, 16:38
La bataille d'Angleterre
Des volontaires français dans le ciel d'Angleterre
Eté 1940. De France, d’Afrique du Nord, les pilotes qui refusent de baisser les bras et d’adhérer à l'armistice du 22 juin qu’ils jugent déshonorant, se dirigent vers l’Angleterre qui a décidé de continuer la lutte. Plusieurs d'entre eux sont déjà crédités d’un certain nombre de victoires aux commandes de leur MS ou de leur MB.
Un pilote est fait pour voler !
Ceux qui n’ont jamais volé, mais qui ont le « spirit » sont dès leur arrivée, après l’interrogatoire de personnalité, X dirigés vers un ITW (Initial Training Unit) où des cours théoriques sur les sujets les plus divers tels que météorologie, mathématiques - en mesures anglaises - armement, morse et navigation aérienne, leur sont dispensés. Nos pilotes français ayant déjà pour la plupart, piloté en opérations pendant la première phase de la guerre, passent rapidement à l’EFTS (Elementary Flying Training School), l’école élémentaire d’entraînement en vol. Les meilleurs sont envoyés au SFTS (Service Flying Training School). Puis ils reçoivent leurs ailes. A partir de ce moment, les élus vont faire connaissance avec le "pur sang" de la RAF, le Spitfire V, drivé par des instructeurs qui ont déjà connu le combat aérien. Ils sont transférés en OTU (Operationnal Training Unit). Tous anciens de la campagne de Pologne et de France, qui ne rêvent que de chasse au petit déjeuner, au déjeuner et à l’apéritif du soir. L’entraînement prend l’allure d’une course au "casse-pipe". Spitfire ? Facile ! Allez hop grimpez la dedans ! Un pilote ça doit voler ! Let’s go. Le soir, il faut se tenir vertical au sens propre du terme, dans la valse des chopes que ces vieilles tiges entonnent à plein gosier. Ceux qui en sortent vivants sont capables de piloter en opération, mais n’ont pas encore reçu le vrai baptême du feu. Ce sera vite chose faite, car la guerre bat son plein. La moyenne d'âge de ces jeunes n'est que de 25 ans. Certains n’ont que 19 ans (*) tel TABURET Gaël qui sera crédité de 8 victoires à Normandie-Niemen, BLETON Pierre de 7 victoires, BON Maurice de 6 victoires et son copain MIQUEL Charles, de 6 victoires. Et que dire de l’élève pilote Roland de la POYPE, 19 ans, 16 victoires! Le Sergent RISSO Joseph à l’accent chantant de Cadolive (Bouches du Rhône) qui a aussi 19 ans, est crédité de 11 victoires. Il rentrera en France avec son Yak, cadeau de Staline, comme les autres. Ce sergent qui deviendra général, s’évade d’Afrique du Nord pour l’Angleterre en juin 1940. Il est affecté à la chasse de nuit en août 1941 au Squadron 253 sur Hurricane. En juillet 1942, il est muté à Normandie-Niemen. Le sergent BOUDIER Michel, 19 ans, qui aligne 8 croix noires sur son fuselage, va voler au 340 et au 341. L’as des as, le sergent Pierre CLOSTERMANN, 18 ans, avec ses 33 victoires homologuées, deviendra le chef de file des pilotes exceptionnels. Il terminera la guerre sur Tempest, au grade de Flight Commander, au Squadron 3.
Un volontaire n'accepte pas la défaite
Le lieutenant Maurice CHORON est moniteur à l’aéroclub de Bastia avant le début des hostilités et il croise la route d’un officier anglais – Michael ROBINSON - qui pratique l’aviation de tourisme. Le début d’une amitié qui ne se démentira jamais. La guerre éclate, et la défaite ne convient pas à notre volontaire qui « emprunte » un D 520 à Toulouse pour se rendre en Angleterre. Après un bref séjour à l’OTU 5, il est affecté, au grade d’adjudant, au Sqn 64 équipé de Hurricane Mk 1. Il y retrouve un Wingco (Wing Commander) qu’il connaît bien : Michael ROBINSON, qui a pris le commandement du Sqn 340 à Tangmere. Le 12 avril 1942, Le W/Co ROBINSON décolle avec le lt CHORON et le s/lt de SCITIVAUX pour une mission d’escorte. Ils tombent sur les « Abbeville Boys » de GALLAND, MUNCHEBERG, EBERSBERGER et LINDEMAN. Au cours du combat, le W/Co ROBINSON et le lieutenant CHORON sont tués ; le sous lieutenant de SCITIVAUX ayant pu sauter, est fait prisonnier et ne sera libéré qu’en avril 1945. Les deux amis d’avant guerre resteront ensemble jusqu’au dernier jour. Pour mémoire, L’adjudant CHORON est le premier Français, le 1er Novembre 1940, avec l’adjudant Xavier de MONTBRON, à avoir abattu, à bord de leur Hurricane Mk1, deux appareils de la Luftwaffe