Les militaires belges restent mobilisés pour surveiller les sites sensibles Au lendemain du démantèlement d’une cellule djihadiste à Verviers, le 17 janvier dernier, le gouvernement belge a décidé de confier à l’armée la surveillance des lieux sensibles. Mais cette opération ne mobilise que 300 militaires et ses coûts sont pris en charge par le ministère de l’Intérieur étant donné qu’elle est assimilée à une mission de police.
Ce qui n’est pas le cas où une décision similaire a été prise, avec l’engagement de 10.500 soldats sur le territoire national.
Mais, comme en France, la mission intérieure des militaires belges va être prolongée. En effet, le 3 avril, Bruxelles a décidé de la maintenir pour trois semaines supplémentaires. Et cela même si l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) a réduit le niveau de la menace de 3 à 2 (sur une échelle qui en compte 4).
Il s’agit de continuer à assurer la surveillance de certains sites plus sensibles que les autres, notamment les palais de justice.
Toutefois, les effectifs engagés passeront de 300 à 210 personnels.
Comme en France, il a été constaté, depuis le déploiement des militaires dans les rues, une baisse de 30% de la criminalité.
Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a expliqué que cela était dû à la présence des soldats dans les rues.
Ce que conteste à la fois le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, et un syndicat de policiers.
Pour le premier, la criminalité était déjà en baisse en 2014.
« C’est tout ce que je peux vous dire. Pour 2015, je n’ai pas de chiffres. Mais je peux en tout cas assurer que la présence militaire en rue n’a eu aucun impact, sinon cela aurait été porté à ma connaissance », a-t-il dit.
Quant au syndicat libre de la fonction publique-secteur police, les propos du ministre ne sont « pas étayés ».
« Un regard raisonnable doutera du fait que les quelques militaires de faction à la police judiciaire de Bruxelles participent à la diminution des cambriolages, vols simples et dépôts clandestins à la ronde », ont fait valeur deux de leurs responsables, rapporte l’agence Belga.
Aussi, pour eux, par ses propos, le ministre de l’Intérieur « ne vise qu’à obtenir la consolidation de la présence militaire en certains endroits précis, dans un but probablement assez éloigné de la sécurité générale de la population ».
En France, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) se veut plus prudent sur ce phénomène et a dit s’interroger « sur l’éventuel impact que le plan ‘Vigipirate’ aurait pu avoir (…) sur le nombre de faits constatés d’atteintes aux biens et plus généralement sur les statistiques de crimes et délits non routiers enregistrés par la police et la gendarmerie ».