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 La base aéroterrestre de Na-San .

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Commandoair40
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Commandoair40


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La base aéroterrestre de Na-San . Empty
MessageSujet: La base aéroterrestre de Na-San .   La base aéroterrestre de Na-San . Icon_minitimeJeu Jan 29 2015, 12:04

La base aéroterrestre de Na-San . 908920120 La base aéroterrestre de Na-San La base aéroterrestre de Na-San . 908920120

Na San, prélude à Diên Biên Phù

La base aéroterrestre de Na-San . Na20sa10

Introduction

De 1945 à la fin de l’année 1950, la reconquête de l’Indochine est plus que mouvementée. Les différents commandants en chef se cassent tous plus ou moins les dents sur les forces Vietminh qui montent en puissance. Les soutiens de l’étranger, avec en premier lieu les USA puis la toute puissance des pays du pacte de Varsovie (d’abord l’URSS puis la Chine) renforcent considérablement l’oncle Hô qui occupe un terrain ravagé par l’occupation japonaise et l’absence de gouvernement français. Ces mêmes gouvernements français qui, depuis l’hexagone, ne réussissent pas à coordonner efficacement les actions militaires et diplomatiques afin de régler la question indochinoise. Cette situation devient réellement intenable après le désastre de la RC4 (octobre 1950) qui démoralise une bonne partie du CEFEO (Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient) et permet au Vietminh de s’ancrer plus solidement encore dans le nord du pays.

1951, l’année de Lattre

Alors que l’armée française n’a plus de réelle solution opérationnelle et ne semble plus qu’attendre de se faire bouter en dehors du pays, une lueur d’espoir renaît avec l’arrivée du « Roi Jean ». Le général de Lattre de Tassigny arrive en tant que commandant en chef du CEFEO le 17 Décembre 1950. Giap décide de prendre l’avantage et attaque dès le 13 Janvier à Vinh Yen. De Lattre le renvoie dans la jungle après de féroces combats et contrecarre encore 3 fois les plans du général Viet ; à Mao Khe en Mars, sur le Day en Mai-Juin et à Nghia Lo en Septembre. En quelques mois le moral est revenu dans les rangs. Comprenant que le CEFEO seul ne peut vaincre et désireux d’impliquer les Vietnamien dans la lutte pour leur pays, de Lattre recompose et fait monter en puissance l’Armée Nationale Vietnamienne (ANV).
De plus, depuis la fin de 1950, les Américains ont retourné leur veste et soutiennent désormais financièrement et matériellement l’action de la France en Indochine. Cette période faste prend fin en Novembre 51 quand, miné par la mort de son fils à Ninh Binh en Mai et très malade de Lattre rentre en métropole où il meurt peu après. Juste avant de partir et afin de combattre certaines rumeurs, il lance une opération d’envergure sur Hoà Binh afin d’occuper le pays Muong et la rivière Day.

1952, Salan poursuit

La base aéroterrestre de Na-San . Salan10

De Lattre parti, la gestion de l’opération sur Hoà Binh revient au général Salan qui le remplace à la tête du CEFEO. Salan est un vétéran des 1ères et 2èmes guerres mondiales et a déjà plusieurs séjours en Indochine à son actif en tant que commandant mais aussi diplomate.
Bien que les combats soient très durs, le CEFEO remplit parfaitement son rôle et bloque la progression du Vietminh mais, comme à l’accoutumée, il n’a pas les moyens de finir le travail. Dès le 05 Février Salan demande au Général de Linarès d’évacuer dans le plus grand secret Hoà Binh pour la fin du mois. C’est le Colonel Ducournau et l’inévitable Colonel Gilles qui vont mener à bien cette délicate opération à partir du 22 Février. Pour un officier supérieur chargé de reprendre le flambeau derrière quelqu’un d’aussi charismatique que son prédécesseur Salan gère parfaitement une opération aussi complexe que l’attaque sur Hoà Binh. Il s’entoure d’un état-major efficace qui connait bien le pays et sait s’adapter au terrain. Après cela, Giap met quelques mois à se réorganiser avant de repasser à l’offensive en Octobre.

Le camp retranché

En ce mois d’Octobre 1952 Giap décide se lancer à l’assaut du pays Thaï et de s’ouvrir une voie royale vers le sud du pays tout en évitant un « remake » de son opération sur Nghia Lo l’année précédente, où il s’était cassé les dents. Ses divisions 308, 312 et 316 franchissent le fleuve Rouge et s’attaquent le 14 à ce poste qui n’est que faiblement défendu par deux compagnies Thaï et un goum du 5ème Tabor.
Le 17 au soir le poste haut tombe après de durs combats tandis que le poste bas continue de résister jusqu’au matin. Dès le 16 Salan fait parachuter le 6ème BPC de Bigeard sur Tu Lê au Nord-Ouest afin de sécuriser la ville.

Le rapport de force est de 664 parachutistes contre environ 10 000 Bo Doï des divisions 308 et 312. Bigeard décide malgré les ordres d’attendre le repli des troupes de Gia Hoï et d’éventuels survivants de Nghia Lo et organise un périmètre défensif. Il finit par se replier en abandonnant tout son matériel lourd et atteind Na-San le 24 après une marche épuisante, en permanence talonné par l’ennemi.

La base aéroterrestre de Na-San . Bruno10

Entretemps, le 17, Salan décide de la création d’un camp retranché à Na-San et crée à cette occasion le GOMRN (Groupement Opérationnel de la Moyenne Rivière Noire) avec à sa tête le Colonel Gilles. Le site de Na-San possède plusieurs avantages non négligeables qui seront utilisés au mieux par ses défenseurs. La piste « Dakotable » longue de 1100m se trouve au fond d’une vallée mesurant 5km Est-Ouest et 2km Nord-Sud. Le tout est entouré de petites hauteurs qui seront aménagées en autant de points d’appuis fortifiés. Le site est situé sur la RP41 et coupe une voie d’approvisionnement importante pour le Vietminh. De plus il ne faut que 45mn aux Dakota pour venir de Hanoï et ainsi ravitailler la base et assurer sa couverture par la chasse. Le camp retranché est constitué d’une trentaine de PA de tailles et formes diverses en fonction du terrain et qui protègent de manière circulaire la piste d’atterrissage.


Ce type de retranchement est appelé hérisson. Dès le début de l’occupation il est livré 500 tonnes de barbelés afin de constituer un barrage digne de ce nom. Puis arrivent quotidiennement 20 tonnes supplémentaires. Il faut imaginer jusqu’à 80 dakota par jour pour apporter le matériel et le ravitaillement nécessaire au camp (bulldozer, munitions, armes, vivres, mulets). Chaque demande du Colonel Gilles est quasiment exaucée et ce dans un temps très court vu que l’ennemi arrive à grande vitesse. Le pont aérien se prolonge du 16 Octobre au 30 Novembre et acheminera en tout 15 000 hommes (11 bataillons), 4 batteries d’artillerie de 105 M2, 1 de 105 long, 1 batterie de mortiers de 120, 2500 tonnes de fret et 125 véhicules. Salan dénombre 818 missions civiles et 655 missions militaires, le tout 6h par jour soit un avion tout les 10 minutes.

La base aéroterrestre de Na-San . Camp10

La bataille

Même si la bataille proprement dite ne commence qu’à la fin du mois de Novembre, Salan décide de bousculer la préparation de l’ennemi.
Il apprend que le Vietminh a d’importants dépôts d’armes et de munitions à Phu Doan, au Nord-Est de Na-San, sur la rivière Rouge.
Il met alors sur pieds l’opération Lorraine et en confie le commandement au Général de Linarès. Elle implique trois groupes mobiles (GM1: Col. Boisredon, GM3 : Col. Moneglia et GM4 : Col. Kergaravat) et un groupe aéroporté (GPA1 : Col. Ducournau) composé des 1er et 2ème BEP et du 3ème BPC. Le 28 Octobre les troupes au sol s élancent de la « Ligne de Lattre » (ligne fortifiée autour du delta tonkinois) aux environs de Vinh Yen, remontent le long de la RC2 et rejoignent le 9 Novembre le GPA qui est largué directement sur Phu Doan. Elles continuent plus au nord jusqu’au 14 Novembre avant de se replier jusque à la ligne de Lattre en étant attaquées par 2 régiments Vietminh. Cette opération, qui à mobilisé 30 000 combattants, est un succès puisque plus de 250 tonnes de munitions, 1500 armes de tous calibres et 4 Molotova sont pris, sans compter ce qui est détruit. De plus une partie des forces destinées à l’attaque sur Na-San à du être déroutée.
Les forces françaises dénombrent cependant environ 1200 tués, blessés et disparus.

La base aéroterrestre de Na-San . Carte10

Les premiers accrochages dans le camp retranché ont lieu le 23 Novembre au soir quand le bataillon 322 du TD 88 tente de s’emparer du PA n°8 qui domine la piste d’aviation au nord du dispositif. Deux assauts de nuit sont repoussés par la 11ème compagnie du III/5ème REI en charge de la défense initiale et la 5ème Cie du 3ème BPC en renfort. Le Général a les moyens humains et les ordres d’engager ses bataillons de réserve dès qu’un PA est attaqué ou pris comme ce sera le cas. Le 29, toutes les patrouilles envoyées à l’extérieur du périmètre ont des contacts rugueux avec les Bo Doïs qui commencent à s’approcher des différents PA pour en trouver le point faible.
Dans la nuit ils sont repérés par l’aviation qui les bombarde toute la journée. Les défenseurs en profitent pour recompléter les munitions, dégager les champs de tir, mettre encore du barbelé et surtout des mines. A ce moment, Salan envoie 2 bataillons para en renfort ainsi qu’une batterie de 105 long et une batterie de mortiers de 120.

Ce sont les PA 22bis et 24 qui sont attaqués dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre par 9 bataillons ennemis. Le BT2 sur le 22bis ne résiste pas très longtemps au bataillon 115 du TD 165 tandis que sur le 24 une Cie du BT3 et une section du II/6ème RTM tiennent bon 3h face au TD 102. Gilles répond par une préparation d’artillerie intense ainsi que par l’envoi des unités de réserve (3ème BPC) qui reprennent possession des lieux dans l’après-midi après au moins 7h de combats.

La dernière tentative Vietminh a lieu dans la nuit du 1er au 2.
Les attaques se succèdentde 21h à 7h à plus de 15 contre 1.
La 10ème Cie du 5ème REI résiste à cinq assauts du TD 209 sur le PA 21bis pendant que le III/3ème REI qui repousse 4 assauts du TD 174 sur le PA 26.
Toute la nuit l’artillerie du camp balaye les axes de progression des Bo Doïs. Les combats se font presque comme en plein jour, les Dakotas lançant des centaines de fusées éclairantes (lucioles) et les Privateers de la Marine passant juste derrière.

Devant l’échec des ses troupes à prendre d’assaut le camp retranché de Na-San, Giap admet sa défaite et abandonne la position à partir du 4 Décembre ce qui libère la pression sur les régions alentours. Au niveau du bilan humain, le GOMNR à une trentaine de tués et de blessés alors que du côté vietminh il faut compter plusieurs milliers de victimes. Le Colonel Gilles est nommé Général et plusieurs unités se voient décorer par le Général Salan de la croix de guerre.

La base aéroterrestre de Na-San . 5rei10
Le 5ème REI à NA-San

Le rôle de Na-San par la suite

Ne pouvant investir la place et empêcher son rôle aéroterrestre Giap repositionne trois régiments en surveillance au Sud-est et au Nord-ouest (88-102-174 + 2 bataillons du 176) afin de connaître les desseins du CEFEO et d’empêcher toute action terrestre au départ de la base. Pendant ce temps les régiments 98 et 141 réalisent un raid sur Sam-Neua à l’extrême Nord-est du Laos.

Fin décembre un GAP (2ème BEP, 3ème et 5ème BPC) effectue un raid vers Son La puis vers Co-Noï ou ils sont rejoints par le 6ème BPC et le 1er Bawouan (surnom des bataillons de parachutistes vietnamiens). Ils installent un périmètre fortifié sans piste d’atterrissage mais relié directement par la RP41 à Na-San distant d’une vingtaine de kilomètres. Co Noï et Na-San ne forment désormais plus qu’une seule entité d’où partiront des missions de reconnaissance et de nettoyage au Laos afin de contrecarrer les plans de Giap.
Devant la multiplication des actions menées par le Viet-Minh,l’efficacité de Na-San va peu à peu décroître. Malgré les atermoiements des Politiques qui cherchent une solution négociée pour sortir de la guerre Henri Navarre, le nouveau généchef, voit beaucoup plus grand et décide de l’évacuation de la base aéroterrestre au cours du mois d’Août 53 en intoxiquant les unités VM des alentours. Le général Gilles envoie pour cela de faux messages en clair demandant des renforts et de nombreuses actions de diversions sont exécutées par les GCMA (Groupements de Commandos Mixtes Aéroportés). Le 12 Août, le dernier Dakota décolle, les pitons et les installations sautent les uns après les autres et les GCMA évacuent dans la nuit.

La base aéroterrestre de Na-San . Nasan010
Piste d'atterrissage à Na-San  

Conclusion

Le hérisson de Na-San a parfaitement joué son rôle de point de fixation et a attiré le Viet Minh dans un piège qui lui a coûté cher.
Si l’issue de la bataille à été aussi favorable au CEFEO, ce n’est pas un hasard :

Il faut tout d’abord mettre en avant la qualité des officiers qui ont dirigé la bataille en elle-même mais également la diversion que fut l’Opération Lorraine et le rôle d’appât joué par le 6ème BPC lors des combats de Tû-Lé. Le Renseignement à été également à la hauteur puisque les troupes VM étaient parfaitement identifiées que ce soit en nombre, en matériel ou au niveau des axes de progression.

Comme Salan l’admettra après la bataille, sans le rôle crucial joué par l’aviation l’issue n’aurait pas du tout été la même. Le site était assez près de Hanoï pour permettre un ravitaillement en continu et, vu la configuration du terrain, l’ennemi n’a jamais pu entraver la fonction aéroterrestre de la base et donc l’intervention totale de la chasse qui y était basée.
Le périmètre assez restreint du camp et le dimensionnement de l’artillerie a également permis de rapides interventions de soutien et de contre-attaque au profit des unités en défenses sur les pitons. Notons cependant que le VM ne possédait pas à cette époque d’artillerie digne de ce nom.

La base aéroterrestre de Na-San . La-bat10
Le 5ème REI à NA-San

Organigrammes

Forces françaises

GOMRN

Colonel Gilles

Groupement Laimay puis Lansade
II/1er RTA
III/3e REI, commandant Favreau
II/6e RTM

Groupement mobile vietnamien
BM/BT 1
BT 2
BT 3, commandant Vaudrey
55e BVN, capitaine Pham Van Dong
III/5e REI, chef de bataillon Dufour

Groupement parachutiste
Lieutenant colonel Ducournau
1er BEP, chef de bataillon Brothier
2e BEP, chef de bataillon Bloch
3e BPC, capitaine Bonnigal
6e BPC, chef de bataillon Bigeard

Artillerie
5e GAVN (2 batteries de 105 HM 2)
IV/41e RAC (1 batterie de 105 HM 3)
CMLE (une section de 4 pièces de 120 mm et une section de 6 tubes de 81 mm)

Génie
Commandant Casso
4 à 6 sections

Transmissions
Capitaine Crousillac
2e compagnie du 822e bataillon des transmissions (2/822 BT)

Aviation

Aéronavale
8e flottille (Privateer)
9e flottille (SB2C Helldiver)
12e flottille (Hellcat)

Armée de l’air
Groupe de bombardement Gascogne (B 26)

Forces Việt Minh  

Régiment 148 de Lai Chau

Division 308
Commandant : colonel Vuong Thua Tu
Régiment 36
Régiment 88
Régiment 102

Division 312
Commandant : colonel Le Trong Tan
Régiment 141
Régiment 165
Régiment 209

Division 316
Commandant : colonel Le Quang Ba
Régiment 98
Régiment 174
Régiment 176

___________________________________ ____________________________________

Sicut-Aquila

La base aéroterrestre de Na-San . 908920120 La base aéroterrestre de Na-San . Cocoye10 La base aéroterrestre de Na-San . 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: La base aéroterrestre de Na-San .   La base aéroterrestre de Na-San . Icon_minitimeJeu Jan 29 2015, 12:25



La base aéroterrestre de Na-San . 926774 merci Jp

OPERATION LORRAINE - 1952

Le Général Raoul Salan s'est mis à dégager ses forces du secteur d'Hoa Binh. Cette base importante avait été reprise par les paras dans l'opération Tulipe (le 15 novembre 1951 - la dernière opération employant l'avion Ju52). Ayant nettoyé la route pendant la fin de janvier (utilisation de 12 bataillons), Salan a ordonné un retrait. Pendant la fin de février, une retraite "saute-mouton" en bas de la RC6. Une fois en arrière dans le Delta, la guerre dans le Tonkin a semblé avoir atteint une impasse.

Les hommes de De Lattre tenaient, apparemment le Delta Fluvial Rouge. Ce n'est qu'avec la mousson, en octobre, que les activités ont repris de nouveau. Giap a envoyé ces divisions, 308, 312 et 316 au sud-ouest dans la Région montagneuse Thaïe, vers le Laos. Leur première cible était la position française à Nghia Lo, une arête entre les rivières Noires et Rouges, ensemble avec des attaques sur Gia Hoi et le Yen de Fourgon.
Malgré la résistance féroce de la garnison vietnamienne, Nghia Lo est tombé "face à la vague humaine" de l'assaut de la division 308, le 17 octobre, et les autres garnisons dans le secteur ont eu recours à la Rivière Noire - ils ont été sauvés de la destruction par le sacrifice du 6e BPC, qui a été laissé tomber à Tu comme une force de blocage. Beaucoup des troupes CFEO se sont postés à Na San, où une base fortifiée (fourni par le pont aérien) a été rapidement établie comme la seule position viable dans le secteur.

Mais, soudainement, tous le nord-ouest du Tonkin et le pays frontière du Laos était ouvert au Vietminh. Salan avaient considéré les attaques de Nghia Lo comme une fausse piste (l'attente d'une attaque sur le Delta une fois qu'il avait remis des réserves). Comme ce n'est pas arrivé, il a décidé de lancer une offensive dans le Viêt-Nam Bac au nord du Delta. Il s'est attendu à ce que Giap ait réagi en se retirant de la Rivière Noire. Pour effectuer ce plan audacieux, Salan a décidé de frapper le long de la ligne de la Rivière Claire et RC2 et a assemblé une force de 30 000 hommes (la plus grande concentration française encore vue en Indochine) pour faire ainsi. Ont été inclus quatre groupes parachutistes, deux sous-groupments Blindés (1er Chasseurs et 8e RSA) et un d'assaut (l'ADN 12) sur la Rivière Claire. On a donné le nom de code de l'opération : "la Lorraine".
L'armée de terre assemblée dans deux points : Trung Ha sur la Rivière Rouge, nord-ouest de Fils Tay et le Viêt-Nam Tri sur la Rivière Claire au nord-est et avancé le 29 octobre, visant à relier à Phu Tho (quelques milles 32km au nord). Cependant, les vietcongs ont ralenti les mouvements avec des actions et le lien n'est pas arrivé avant le 5 novembre. Le manque d'opposition a donné confiance au CFEO et ils se mettent en route plus profond dans la région montagneuse.
Le 9 novembre, 2 350 parachutistes du 3e BPC, 1er BEP et 2e BEP laissé sur une DZ grossière près de la base de provision Viet à Phu Doan (l'Opération Marion) et les unités blindées de GM 1 et 4 ont donné de l'avancement à RC2 pour les soulager, avec l'appui des fusiliers marins du groupe d'assaut. Dans cette phase de l'opération, les français ont capturé des réserves aux Viets incluant 4 camions de Molotava Soviétiques (ce qui a étonné leur service secret). De Phu Doan, la force de CFEO principale s'est avancée au Yen Phu, tandis que l'on a fait sortir des patrouilles dans le Nord des routes (à Tuyen Quang) et l'ouest (à la Baie de Yen), forçant le blocage des positions avant la contre-attaque Viet attendue.

Mais où était Giap pendant cet assaut français ? Ce général astucieux avait, en fait, décidé au bluff de tenir ses positions sur la Rivière Noire. En attendant entièrement le CFEO dépasser ses lignes, il a envoyé seulement deux des régiments habitués à se genre d'action (un régiment des divisions 308 et 316) vers la Baie de Yen de la Rivière Noire et a simultanément ordonné aux deux divisions entourant le Delta Fluvial Rouge (304e Division au Nord, 320e Division au Sud) d'augmenter leur activité de guérillera et d'encourager ainsi Salan à retirer les forces "de Lorraine".
À la mi-novembre, Salan s'est rendu compte que l'Opération la Lorraine avait échoué dans ses objectifs. Le système d' approvisionnement aérien était déjà plus qu'à bout et les convois par la route ou la rivière devenaient coûteux en homme et matériel face aux embuscades par des forces régionales Viet.
Donc, le 14 novembre Salan a donné l'ordre de se retirer derrière la ligne "De Lattre". Au début tout fonctionnait sans problème, mais le 17 novembre, deux unités viets envoyé en arrière étaient dans le Phu Doan - Phu au secteur et le 36ème Régiment de Vietminh (de la 308e Division) organisèrent une embuscade à grande échelle au Chan Muong la gorge. Quand un convoi français comprenant des unités de GMS 1 et 4 (BMI, II/2e REI, 4e BM/7e RTA, RICM) entrait, le feu des mortiers lourds les a arrêtés et l'assaut de l'infanterie a causé des pertes sérieuses dans ses embuscades lourdes. Seulement l'action furieuse par les réserves et l'arrière-garde a empêché la totale anihilation. Les paras avaient, fortuitement, reculé en bas de la RC2 le 16 novembre. Plus loin d'autres embuscades ont eu lieu pendant la retraite la semaine suivante, provoquant environ 1 200 morts ou blessés.
Tandis que le CFEO avait saisi ses approvisionnement, Giap a rapidement compensé ceux de ses fournisseurs chinois et il était toujours dans la position pour menacer le Laos. Tandis que "la Lorraine" était une opération conventionnelle bien conçue, Giap avait montré encore une fois qu'il était lointain d'être un adversaire conventionnel.
Salan avait reçu un coup sanglant et Giap n'avait perdu pratiquement rien. En profitant de la situation, Giap a contre-attaqué et a pris deux avant-postes (Ba Mis et Moc Chan). Alors, dans un mouvement, il a ordonné à la 308e Division d'attaquer la position à Na San - où les restes des garnisons isolées avaient reculé dans une position défensive après la débâcle de Lo. Cependant, la garnison avait été renforcée et avait fortifié le camp avec 3 500 mines et ceintures de fil. La garnison étaient composée du 3e BPC, 1er BEP, 2e BEP, III/3e REI, III/5e REI, deux bataillons de Tirailleurs et deux bataillons vietnamiens, soutenus par l'artillerie. L'assaut des Vietcongs a été lancé le 23 novembre. Le combat était dur, mais le Vietminh s'était, cette fois, trompé et de taille sur la détermination de la garnison. Les Vietminh se sont rendus compte que l'assaut était futile et se sont retirés le 3 décembre.

C'était un succès moral, mais il a donné une mauvaise appréciation aux français, sur le fait que des bases ravitaillées par air pourraient être tenues contre des assauts, même au milieu du territoire ennemi. Malgré Na San, l'automne de 1952 était un grand succès pour le Vietminh et il a agit comme un tremplin pour l'avance dans le Laos pendant 1953.

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Dans une guerre, ce qui se passe, ce n'est jamais ce qu'on avait prévu. Alors ce qui compte, c'est d'avoir le moral !
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