Hérault : cinq arrestations dans une opération anti-djihadisteUne opération antiterroriste de grande envergure a été lancée mardi matin, à Lunel et dans ses environs, dans l'Hérault et le Gard. Cinq hommes ont été arrêtés. Une opération antiterroriste de grande envergure a été lancée très tôt mardi matin dans les milieux djihadistes, à Lunel et dans ses environs, dans l'Hérault et le Gard.
Cinq personnes ont été interpellées et plusieurs perquisitions effectuées.
Quatre arrestations. Ce coup de filet a permis d'arrêter cinq hommes, âgés de 26 à 44 ans, qui ont été placés en garde à vue. Ils "sont suspectés de participation active à une filière dijhadiste dont les membres ont été recrutés et endoctrinés, et ont également recruté et endoctriné plusieurs jeunes Français originaires de Lunel", a précisé, mardi matin, lors d'une conférence au ministère de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Deux d'entre eux sont revenus de Syrie ou ils avaient effectué un court séjour. Les deux autres leur avaient fourni une aide logistique.
Deux ont été arrêtés a Lunel, deux autres à Aimargues (Gard) et Caussiniojouls.
C'est "une filière particulièrement dangereuse et organisée [...] qui aura été démantelée ce matin", a ajouté le ministre de l'Intérieur, avant de rappeler "la mobilisation entière et la détermination totale des pouvoirs publics à lutter sans trêve à l'intérieur comme à l'extérieur contre le terrorisme".
Démanteler une filière djihadiste. Lancée depuis 6h30 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction anti-terroriste (SDAT), et avec le soutien du Raid et du GIPN, cette opération a été menée sur commission rogatoire d'un juge antiterroriste.
Elle visait le démantèlement d'une filière de recrutement djihadiste pour la Syrie. Les rues du vieux centre-ville de Lunel ont été investies par les policiers.
Le vieux centre a été complètement bouclé, ainsi que deux villages, Caussiniojouls, dans l'Hérault, et Aimargues, dans le Gard.
Une intervention prévue depuis longtemps. C'est une opération préparée de longue date, comme l'a indiqué le député socialiste de Lunel, Patrick Vignal, au micro d'Europe 1 :
"On avait dit qu'on ferait du ménage et qu'on irait fort. On savait qu'il y avait un terreau de gens malsains et donc ce matin, c'est une grosse opération, ça faisait longtemps que c’était préparé... On voulait essayer de trouver ces gens malsains qui envoient nos enfants à la mort et qui servent de chair à canon. On fait le maximum pour arrêter les gens qui pourrissent notre ville."
Six jeunes Lunellois morts en Syrie. Car cette ville de 25.000 habitants, en effet, possède un passif très lourd.
Depuis un an, plus de dix jeunes ont quitté Lunel pour la Syrie, afin de rejoindre les rangs de l'Etat islamique.
En l'espace de quelque mois pas moins de six Lunellois, de 18 à 30 ans, sont ainsi morts au front en Syrie ou en Irak.
Tous ont moins de 25 ans, tous faisaient partie du même groupe d'amis.
Certains fréquentaient d'ailleurs très assidûment la mosquée locale, qui n'a pas été visée par les perquisitions, mais dont le président avait refusé de condamner le choix de ces jeunes candidats au djihad partant en Syrie.
En juin dernier, le préfet de l'Hérault avait indiqué qu'une cinquantaine de personnes au total avaient quitté la région Languedoc-Roussillon au cours des derniers mois pour la Syrie et l'Irak.