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| Sujet: Souvenons nous du 10 octobre 1920 Dim Nov 09 2014, 13:20 | |
| Non ce ne fut pas sur le champs que la bataille fut conduite...mais dans la rue pour faire plier le Palais Bourbon au nom de la glorification des soldats morts en 14/18 Rien n'est facile...même d'honorer nos héros quand la politique politicienne s'en mêle Mais le pouvoir du peuple est redoutable quand lui s'en mêle "ensemble" Souvenez-vous: 10 novembre 1920 : un soldat inconnu pour dire l'horreur d'une guerre
Le trajet du soldat inconnu jusqu'à la gare de Verdun, après le choix du corps par le caporal Thin.
L'idée de symboliser les morts de la guerre à travers le corps d'un soldat non identifié a germé dès 1916. Mais les débats politiques en retardent la réalisation après la fin de la guerre. Il faudra que les Britanniques décident de faire de même pour accélérer la procédure. Le choix du soldat inconnu marque d'une certaine façon la fin de la guerre.
A côté de la carrure de colosse du ministre André Maginot, le caporal Auguste Thin semble timide et fragile. Le militaire du 132ème régiment d'infanterie vient de désigner celui des huit cercueils choisis qui reposera sous l'Arc de Triomphe à Paris, pour symboliser le sacrifice, la souffrance de toute une nation et l'horreur d'une guerre sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
Deux ans après l'armistice, il aura fallu du temps pour que la France réalise une idée qui a germé tôt. Dès le 18 juin 1915, la Chambre des députés, percevant le caractère dramatiquement inédit de cette guerre, se prononce en faveur de l'édification d'un monument aux soldats morts pour le pays. Le 20 novembre 1916, l'idée renaît à Rennes quand le président du Souvenir français, François Simon, lance : "Pourquoi la France n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l'un de nos compatriotes oubliés, mort bravement pour la patrie ?"
Le Panthéon : le débat est lancé. Un chapelle, un livre d'or contenant l'énorme liste des Français tombés au combat plutôt que l'exposition du corps d'un soldat. Nous sommes en décembre 1918 et les discussions ne font que commencer. Elles vont durer un an. Pendant ce temps, sur le terrain, le travail d'identification des corps des disparus se poursuit, enquête minutieuse. Il faudra attendre le 12 septembre 1919 pour qu'un député, André Paisant, fédère 88 de ses collègues dont Maurice Manoury et André Maginot pour revenir au principe de l'inhumation d'un soldat au Panthéon. Mais le débat se poursuit, une commission des Beaux-Arts est mise en place pour la création d'un tombeau. Tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit l'idée qui soit enterrée.
La clé viendra de Londres. Les Britanniques constatent l'exceptionnelle ferveur populaire autour d'un cercueil symbolique, circulant dans les rues de la capitale en juillet 1920. Le peuple a besoin de pleurer collectivement la guerre pour se défaire de sa gangue. Les autorités décident donc d'inhumer un tommy inconnu à Westminster, à côté des souverains. L'évènement aura lieu le 11 novembre 1920.
La résolution britannique remobilise Paisant et ses confrères : la France, première à souffrir de la guerre sur son sol, ne peut faire moins bien que la Grande-Bretagne. Au Panthéon, donc. Mais il y a un problème : le 11 novembre 1920, le Panthéon est déjà retenu. Il doit accueillir le coeur de Gambetta, au cours d'une cérémonie couplant les 50 ans de la République et la commémoration de la victoire de 1918. Et les empoignades repartent de plus belle. Deux journalistes menacent publiquement d'aller déterrer un poilu et de placer le corps en travers du cortège de Gambetta. Le ministre Georges Leygue a tout de même accepté et la décision est prise de faire entrer en même temps un soldat inconnu et le coeur de Gambetta au Panthéon.
Le temps passe mais la question rebondit. Car la droite ne veut pas du Panthéon, ce temple républicain qu'elle n'apprécie pas vraiment. Elle préfère l'Arc de Triomphe, car le soldat inconnu n'est pas un grand homme comme les autres. Il est "le peuple tout entier". La gauche, elle, est contre : l'Arc de Triomphe est trop militaire à son goût.
Trois jours avant la date prévue pour la cérémonie, les députés hésitent encore. Ce 8 novembre, la séance à l'Assemblée est particulièrement houleuse. Des huées, une mer de paroles couvrent les discours. Mais l'Arc de Triomphe recueille finalement les voix.
Vingt ans plus tard, d'autres soldats défilent sur les Champs-Elysées. Au pas de l'oie. Ils sont allemands. Durant toute l'Occupation, les troupes nazies ne manqueront jamais de parcourir l'avenue-symbole de la puissance militaire française. Mais ils ne passeront jamais sous l'Arc de Triomphe. Pour ne pas piétiner le soldat inconnu.
Dernière édition par GIBET le Lun Nov 10 2014, 03:58, édité 3 fois |
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Commandoair40 Admin
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