La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger
4 participants
Auteur
Message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Ven Sep 01 2023, 21:55
C'est un combat peu connu qui s'est déroulé lors de l’armistice italien du 8 septembre 1943. 8 septembre, 18h30, Eisenhower annonce sur les ondes de Radio-Alger que l'Italie a signé l'armistice, à 19h45, le speaker de l'EIAR, ancêtre de la RAI l'annonce au peuple italien.
LA DEFENSE MANQUEE DE ROME 8-10 SEPTEMBRE 1943
Dès l'annonce de l'armistice, les forces allemandes appliquent les directives du plan Achse, la neutralisation et le désarment des unités italiennes. Du côté du Commano Supremo rien a été organisé ou prévu si ce n'est la fuite du roi, de sa suite et de Badoglio. Les troupes du Regio Esercito restent sans consignes précises. Un mémoire OP44 (pour Ordine Publicco)rédigé par le général Roatta est censé donner les mesures à prendre en cas d'attaque, sans précisions. Si sur le papier, elles peuvent faire face aux Allemands, le manque de coordination, de moyens, d'essence, le manque d'expérience ajoutés à l'effondrement moral à l'annonce de l'armistice, elles seront mises hors d'état de nuire assez rapidement bien que certaines auront un comportement honorable au feu et dans quelques cas, mettront les Allemands en difficulté.
Les divisions italiennes sont disposées défensivement entre 8 à 40 km autour de Rome. L'accès au nord est défendu par la 10a divisione di fanteria Piave commandée par le général Ugo Tabeloni. Vers le lac de Bracciano,la 135a divisione corazzata Ariete II est aux ordres du général Raffaele Cadorna, fils du généralissime de la 1er Guerre Mondiale. La 136a divisione corazzata Centauro est l'ex-division blindée de la MVSN, la Milice, équipée à l'allemande. Les Miliciens ont échangé à contrecœur les fasci pour les stellete, les étoiles portées sur le collet par l'armée royale et symbole de la monarchie. Elle a été d'ailleurs expurgée des éléments les plus fascistes et elle a juré fidélité au roi. Elle est commandée par le général Carlo Calvi di Bergolo, gendre du roi qui finira déporté en Allemagne. L'unité est positionnée à l'est de Rome, près de la via Tiburtina et de Tivoli. La divisione di fanteria Granatieri di Sardegna protège les accès au sud de la capitale le long des via Ostiense, Aurelia et Appia. Ces divisions forment le Corpo d'Armata Motorizzato du général Giacomo Carboni, chef du SIM, les services secrets militaires italiens. Le XVII° Corpo d'Armata du général Zanghini est chargé de la défense des côtes du Latium et comprend la 103a divisione fanteria autotrasportabile Piacenza du général Carlo Rossi, positionnée vers le Lido di Ostia. Les 220a et 221a divisione costiere protègent le littoral entre Orbettello et Anzio. La défense de la Ville Eternelle est à la charge du Corpo d'Armata di Roma du général Barbieri et comprend la 12a divisione fanteria Sassari et diverses unités rappelées à la hâte. Au total, les forces italiennes comprennent 88137 hommes, 124 blindés, 615 pièces d'artillerie. Elles sont prises en tenaille au nord par la 3.Panzergrenadieren-Division du général Fritz Gräser, incomplète et en cours de constitution et au sud par la 2.Fallschirmjäger-division du général Walter Barenthin, transférée de Provence et positionnée à Pratica di Mare. Le commandement allemand, Oberbefehlshaber-Süd est situé près de Frascati, bombardé le 8 septembre (suite à une information donnée par les Italiens), le Feld-Marschall Kesselring et tout son état-major en sortiront indemnes.
Les AB41 des Lancieri du Montebello effectuent leur dernière charge vers la porte San-Paolo et les automitrailleuses s'engagent danslarue de la mort[oùellessontdétruitespar la PaK des Fallschirmjäger
La rue de la mort et les carcasses en flamme des AB 41. La 3.Pz.Gr.-Div. lance le kampfgruppe Grosser sur la via Cassia mais est stoppé par les éléments blindés du régiment des Cavallegeri di Luca et les canons du 135° reggimento artiglieria, appartenant à la division blindée Ariete II. Le tenente Ettore Rosso, responsable de la défense sera décoré de la Medaglia d'Oro al Valore Militare. A Monterotondo, siège du Commando Supremo, 800 paras allemands du II/6 .Fallschirmjäger-Regiment, ont été largués de cinquante JU-52 partis de Foggia, pour capturer l'état-major italien et son chef, le général Roatta, celui-ci ayant pris soin de s'enfuir avant l'annonce de l'armistice. Les paras sont mis en échec, leur chef, le major Gericke utilise des civils comme boucliers humains pour avancer jusqu'au château Orsini, siège de l'état-major du Regio Esercito. Ils essuient de lourdes pertes, 135 tués et s'enferment dans le château, encerclés par un bataillon de la division Piave. Mais partout, la confusion règne. Les officiers sans consignes, ne savent pas quelle attitude tenir face aux Allemands. Des trêves locales sont instituées, puis bafouées. Les soldats italiens, inexpérimentés sont désarmés par les paras. Le général Caracciolo, chef de la Va Armata, prend lui-même un fusil et fait le coup de feu à Orte, mais peu à peu, les positions sont prises par la 3.Pz.Gr.-Div. Le général Cadorna, chef de la division blindée Ariete II obtient l'autorisation de décrocher du lac de Bracciano pour rejoindre Tivoli. Il a perdu la moitié de ses effectifs, évanouis dans la nature. Les hommes, lassés de mener une lutte inutile, préfèrent retourner dans leurs foyers. Au sud de Rome, les premiers paras apparaissent aux avant-postes, près de la Magliana. Ils réussissent avec ruse, en utilisant des drapeaux blancs à neutraliser les sentinelles italiennes et le pont de la Magliana fait l'objet d'âpres combats, perdu puis repris. Le dépôt de carburant de Mezzocamino tombe aux mains du kampfgruppe Kroh aux premières lueurs du 9 septembre. Les paras convergent par le sud vers la porte San-Paolo. Les Grantieri di Sardegna tentent un baroud d'honneur, utilisant des tramways renversés. Le tenente Odelscachi, descendant d'une haute-lignée aristocratique galvanise la résistance. Des civils armés viennent à l'aide des Granatieri, l'un d'eux, Raffaele Persichetti, membre du Parti d'Action, enseignant en histoire de l'art et blessé de guerre, est tué d'une balle à la tête. Une rue porte son nom près de la Porta San Paolo. Rafaele Persichetti en tenue des Granatieri di Sardegna, une des plus vieilles unités italiennes du temps du royaume de Piémont Sardaigne.
D'autres hommes politiques participent à la défense, comme Sandro Pertini, le futur chef d'Etat ou Emilio Lussu, auteur d'Un Anno sull'Altipiano . La résistance se termine à 16h00, devant la situation désespérée, le général Calvi di Bergolo et Carboni envoient le lieutenant-colonel Giaccone, signer un nouvel armistice auprès de Kesselring. Le 2e en 48 heures. Les deux généraux ont estimé indigne d'y apposer leur propre signature.
La bataille pour Rome a coûté 414 militaires et 156 civils. Les Allemands déplorent 159 tués et 540 blessés. Ce 9 septembre, les mouvements politiques antifascistes créent le CLN regroupant les socialistes, communistes, démo-chrétiens, libéraux et le Parti d'Action. Ivanoe Bonomi en prend la tête.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Sam Sep 02 2023, 21:37
Il y aura des affrontements entre Italiens et Allemands dans les îles grecques dont je ferai un sujet à part, Cephalonie bien sûr et Leros. Mais ce qui suit est beaucoup moins connu.
A l'annonce de l'armistice italien du 8 septembre, les unités italiennes de Tientsin sous les ordres du capitaine de frégate Carlo dell'Acqua refusent de se rendre aux forces japonaises qui encerclent la ville : 6000 hommes commandés par le lieutenant-colonel Tanaka qui exige une reddition sans condition. Les Italiens refusent de se rendre mais à l'annonce de l'arrivée d'une division entière (un bleuf ?), dell'Acqua décide de se rendre. Parmi les prisonniers, 170 décidèrent d'adhérer à la RSI et de continuer la guerre aux côtés des Japonais et des Allemands. Les autres connaitront l'internement et les travaux forcés. Pour ceux qui sont restés fidèles à Mussolini , les quelques 600 soldats italiens présents en Chine ne pouvaient bien entendu pas représenter une force d'appoint pour les Japonais. Il s'agissait, à part les fusiliers-marins du San-Marco, de marins appartenant à la marine marchande ayant échappé aux navires anglais et dont leurs bâtiments furent utilisé par les Nippons. L'équipage germano-italien du sous-marin Luigi Torelli devenu le U (it.) 25 fit des allés-retours entre Singapour et le Japon, puis après le 8 mai 1945, passe sous commandement japonais. ALEX sources : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
81/06, GOMER et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Dim Sep 03 2023, 00:35
Entre fusiliers-marins du San Marco et combats entre légionnaires, on est sous bonne garde !
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 et Michel aiment ce message
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
GOMER nouveau en attente de confirmation
Nombre de messages : 2672 Age : 79 Emploi : Retraite Date d'inscription : 20/09/2021
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Lun Sep 04 2023, 11:07
Commandoair40 a écrit:
Merci Alex ,
Ainsi , il y avait en Chine des fusiliers-marins du San-Marco .
Je vais encore une fois , ce soir , me coucher moins "Con" .
Hello JP,
Tu connais la chanson, Je sais, je sais... ??????????
Pour ta sérénité d'esprit, le calme de ton cœur qu'il ne faudrait surtout pas tresser inutilement, je me permets de t'indiquer très humblement que moi non plus je ne savais pas et pourtant, il y a, à peine deux jours, j'ai vu un doc à la TV comme les Japonais ont fait main basse sur l'Indochine et sur pas mal de région et de pays...
Mais grâce à notre Forum que tu as eu la très bonne idée de créer voilà qq années déjà, beaucoup, voir énormément de personnes se couchent le soir, après une visite sur le Forum, le cœur léger, la mémoire un peu plus rempli par une intelligence et une connaissance un peu plus étendu...
Alexderome, 81/06 et Michel aiment ce message
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 28763 Age : 77 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Lun Sep 04 2023, 11:14
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
81/06, GOMER et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Mer Sep 06 2023, 21:51
L'ARMEE ITALIENNE A CESSE D'EXISTER... C'est le communiqué laconique délivré par l'OKH le 10 septembre. Si à cette date, certains unités isolées continuent de lutter, beaucoup de soldats, à l'image de leurs officiers se sont évanouis dans la nature ou ont été capturés par les Allemands. Dans toute l'Italie et les zone occupées par le Regio Esercito (Balkans, Provence, Corse, îles grecques) les soldats sont abandonnés par les officiers, rassemblés et désarmés pour être envoyés en Allemagne. Le butin est impressionnant : 1255000 fusils 33383 mitrailleuses 10000 pièces d'artillerie 970 chars 12 millions de litre de carburant. Jodl dira : «c'est le plus grand service que l'Italie ait rendu». 600000 soldats sont désarmés et envoyés dans des camps de travail, main-d’œuvre servile: les IMI : Internati Militare Italiani. Ils ne sont pas protégés par la convention de Genève, l'Italie n'étant pas en guerre contre son ex-allié. Le long des voies de chemin de fer, des lettres sont jetées, au cas où une main généreuse puisse faire suivre par la poste. Un soldat italien, déporté à lancé une lettre par le wagon qu'un inconnu a remis à son père. Dans son journal il indique pour le 8 septembre : je suis à Venise, c'est une grande joie que la guerre soit finie mais ce qui m'intrigue est de savoir comment vont réagir les Allemands. Il avait senti que les Allemands allaient réagir et violemment.
Dans les îles grecques, les unités qui tentent de s'opposer au désarmement subissent des représailles terribles : à Corfou et Céphalonie, la 33e divisione Acqui résiste quinze jours : 5000 hommes seront fusillés, parmi eux le général Gandin. Décoré de l’EK I, il jette sa médaille devant le peloton d’exécution. A Kos, 103 officiers du 10° reggimento fanteria Regina sont trucidés pour avoir résisté avec un contingent britannique. En Grèce continentale, les restes de la 24a Div.Fant. Pinerolo rejoignent les partisans de l'ELAS pour former le TIMO (Truppe Italiane in Macedonia Orientale). Dans les Balkans, les troupes italiennes sont désarmées, celles qui résistent connaissent le même sort que la division Acqui. Elles sont coincées entre les Allemands, les Oustachis, trop heureux de faire main basse sur l'arsenal italien et de se débarrasser de l'ancien « protecteur », et des Partisans. En Dalmatie, près de Split, cinquante officiers de la 15a divisione fanteria Bergamo sont fusillés dont les généraux Cigala-Fulgosi, Pelligra et Policardi. Le général d'Amico, chef de la division Marche était depuis longtemps dans le collimateur des Allemands, il avait protégé des Juifs, il sera assassiné. D'autres généraux sont fusillés: à Eboli, le général Ferrante Vincenzo Gonzaga, marquis del Vodice et commandant la 222a divisione costiera refuse de rendre les armes, il est tué d'une balle à la nuque. Dans le Frioul et la Vénétie-Julienne, les partisans slovènes profitent de la confusion pour faire des incursions sanglantes contre la popultion, faisant disparaître les corps dans les foibe, cavités karstiques comparables aux aven. A Bari, le général Bellomo empêche les pionniers allemands de détruire la ville permettant ainsi au navires britanniques d'accoster en toute sécurité. Il sera néanmoins fusillé ...par les Anglais pour crime de guerre pour avoir fait tirer sur deux prisonniers en fuite. Ugo Cavallero, l'ex-chef d'Etat-Major du Commando Suppremo ,oublié dans la prison de Forte Boccea est libéré par les Allemands le 12 septembre. Il est envoyé à Frascati où l'on pense lui donner le commandement des troupes italiennes qui veulent poursuivre la lutte du côté allemand. Il refuse la charge et est retrouvé suicidé d'une balle à la tempe droite. Cavallero était gaucher. Kappler avait trouvé la «confession» extorquée à Cavallero sur le bureau de Badoglio, bien en évidence...
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06, GOMER et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Mer Sep 06 2023, 21:55
Et Mussolini ? Lorsqu'il quitte le roi Victor-Emmanuel III après son entretient Villa Savoia, Mussolini, déchargé de sa fonction de Chef du Gouvernement pense à aller se retirer chez lui, en Romagne à la Rocca delle Caminate. Une ambulance des Carabinieri s'avance au lieu de son Alfa, il est contraint de monter à bord par le capitano dei CCRR Vigneri avec son secrétaire de Cesare. Ils sont conduits à la caserne Podgora puis à la caserne des élèves-carabiniers, via Legnano. De Cesare est enfermé dans la prison romaine de Regina Coeli. Mussolini reçoit une lettre de Badoglio lui demandant l'endroit où il désire être conduit. Il choisit tout naturellement de retourner chez lui à la Rocca. Mais au lieu de prendre la direction du nord, la voiture, rideaux fermés se dirige vers le sud, à Gaeta. Il monte à bord du Persefone accueilli par l'amiral Maugeri pour être transféré à la colonie pénitentiaire pour confinati de Ponza, le 28 juillet. Dans l'île, Mussolini est en isolement, il peut échanger quelques lettres avec sa femme Rachele qui ignore son lieu de détention. Pour brouiller les pistes, il change de geôle et est conduit sur l'île de la Maddalena près des côtes sardes, le 6 août, à bord du torpilleur français Panthère, prise de guerre, toujours accompagné de Maugeri. Le 18 août, il aperçoit un Storch survoler l’île. Il ne sait pas qu'à bord, le Haupstürmführer Otto Skorzeny a été chargé par Hitler de retrouver sa trace et de le faire libérer. Mussolini passe son temps à lire l’œuvre complète de Nietszche, cadeau du Führer pour ses 60 ans. Le 28 août, un hydravion amerrit pour venir le prendre et l'emmener sur le lac de Bracciano. Là, une ambulance (cela commence à devenir une habitude) vient le chercher pour l'emmener au Gran Sasso, à l'hôtel Campo Imperator, dans les Abruzzes. 250 Carabinieri sont chargés de le surveiller. Sa femme Rachele reçoit la visite d'un policier lui demandant de préparer une valise pour son mari, avec des vêtements chauds. Elle joint un long manteau noir et un chapeau romagnol à larges bords : le capelaz. C'est dans cette tenue que la libération de l'ex-dictateur sera immortalisée. Finalement, le lieu d'incarcération est découvert par les Allemands lors d'écoutes téléphoniques. Le 12 septembre, une opération menée par Skorzeny et les paras du major Mors procède à sa libération. Le général de la police Fernando Soleti accompagne les pars pour éviter toute effusion de sang. L'inspecteur Giuseppe Gueli, chargé d'éliminer le Duce en cas de tentative de libération ne fait rien pour passer à l'acte.
Mussolini et son fameux capelaz, Skorzeny au milieu de Fallschirmjäger et de soldats italiens
LE SEJOUR EN ALLEMAGNE.
Après l'envol du Storch piloté par le capitaine Gerlach, avec à bord Skorzeny et Mussolini, le petit avion atterrit à Pratica del Mare. Le Duce exprime son intention de se rendre à la Rocca mais il est contraint de monter à bord d'un HE-111 qu'il l'emmène à Vienne peu avant minuit. Il reçoit un coup de fil d'Hitler, il lui annonce être malade et fatigué (selon Göbbels). Le lendemain 13 septembre, il part pour Munich où il retrouve sa femme et ses enfants. Le jour suivant, il part en avion pour la Wolfsschanze pour rencontrer Hitler en compagnie de son fils Vittorio. Lors des premiers entretiens, le Führer lui impose le retour sur la scène politique et il ne peut se soustraire : Hitler menace de faire de l'Italie un gouvernement général comme en Pologne. Le soir, il rencontre les membres du «gouvernement provisoire», formé par les Emigrés fascistes : Alessandro Pavolini, Renato Ricci, Giovanni Preziosi (ancien prêtre défroqué, antisémite notoire à la solde des Allemands) et Roberto Farinacci, vieux compagnon de route de tous les combats, souvent opposé au Duce (il avait proposé sa propre motion lors de la nuit du Grand Conseil). Le 15 septembre, il s'entretient à nouveau avec Hitler pour envisager la mise sur pied d'une nouvelle armée italienne et d'une Restauration fasciste. Le soir-même, les ondes de Radio-Rome annoncent le retour de Mussolini et la création du Parti Fasciste Républicain (PRF) à la place du Parti National Fasciste. Ce sera aussi les retrouvailles amères avec son gendre Ciano.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Mer Sep 06 2023, 22:24
Pour la petite histoire, c'est Sepp Dietrich qui sera chargé de retrouver Clara Petacci la maîtresse de Mussolini à Rome et de l’escorter en Allemagne.
Elle avait une belle gueule la Clara.... Le Ducé avait bon gout !
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Mer Sep 06 2023, 23:56
D'autres clichés de l’ Unternehmen Eiche, on reconnaît le général Soleti et sa moustache.
Sa présence auprès des Fallschirmjäger, un peu forcée, a évité un échange de tirs avec les carabiniers qui gardaient Mussolini. Les Fallschirmjäger endossent la tenue tropicale. L’inspecteur Giuseppe Gueli chargé de la surveillance rapprochée de Mussolini (en civil)
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Jeu Sep 07 2023, 14:34
Carte des divers lieux de détention de Mussolini
Un colonne d'une quinzaine de camions FIAT de l’armée italienne transportait le reste du I/FrJ.7 partie de Pratica del Mare sous la conduite du Major Mors à rejoint les autres Fallschirmjäger à l’hôtel Campo Imperator pour ensuite les rapatrier.
En raison de la nature escarpée du terrain, les planneurs DFS 230 avaient un parachute pour ralentir l’atterrissage.
Nombre de messages : 8572 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: La bataille de Rome : Granatieri di Sardegna contre Fallschirmjäger Jeu Sep 07 2023, 19:47
Michel a écrit:
Merci Alex.
De rien, les paras apprécieront l’opération et surtout la dextérité des pilotes de planneurs pour se poser sur un terrain rocailleux, pentu et très court. Je ne suis pas revenu sur le déroulement de l’opération très connue et dont le Major Mors avait effectué une minutieuse préparation dont Skorzeny en a tiré les lauriers. D'ailleurs ce n’était pas prévu que sa grande carcasse monte à bord du petit Storch mais il a réussi un grand coup de com. Mors est resté dans l’ombre.