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milguerres
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Sujet: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:07
Documentaire : mon meilleur ennemi Les trois vies de Klaus Barbie
Les trois vies de Klaus Barbie Kevin McDonald, réalisateur du Dernier roi d’Écosse, revient à l’affiche avec un documentaire sur Klaus Barbie. En mêlant habilement de nombreuses interviews et des images d’archives, en s’intéressant au destin de Barbie après la fin de la seconde guerre mondiale, il nous propose de découvrir les deux autres vies de Klaus Barbie, surtout connu en France pour sa traque contre les résistants à Lyon et l’arrestation de Jean Moulin. Les vies de Barbie illustrent ainsi tout un pan de l’histoire de la guerre froide et de la lutte acharnée des Occidentaux contre les Soviétiques, au nom de laquelle tous les moyens étaient bons. Publié le 6 novembre 2007 Emilie Le Moal, Renaud Certin http://www.fragil.org/focus/699 ________________________________________
Sur l’air mélancolique de “J’attendrai …le jour et la nuit…”, le film propose en ouverture le visage déjà âgé de Barbie, au sourire légèrement ironique, lors de son procès tant attendu de 1987. L’usage parfois décalé de la musique est une originalité de ce documentaire très bien construit. Klaus Barbie a 74 ans quand il est enfin jugé au terme de nombreuses péripéties qui l’on conduit d’Europe en Amérique du Sud, où il a tenté de créer un “4ème Reich dans les Andes”, avant de revenir contraint et forcé sur son continent d’origine pour être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Première vie Le film fait appel à de nombreux intervenants interviewés en qualité d’historiens, de journalistes et autres commentateurs de cette période, de personnes ayant côtoyé Barbie ou ayant été sa victime directe ou indirecte. Il en résulte, à l’aide des images d’archives, un portrait saisissant d’un homme qui dit avoir suivi une certaine “ligne de conduite”. L’un des historiens interviewés évoque la jeunesse de Barbie et son manque de confiance en soi, sa volonté de devenir quelqu’un d’important, ainsi que son aptitude à la cruauté. Il a pourtant l’air si jeune et souriant sur les photos de cette époque. Toutes ses aspirations trouveront comme pour d’autres jeunes Allemands leur accomplissement dans les “opportunités” offertes par le troisième Reich. Toutes ses aspirations trouveront comme pour d’autres jeunes Allemands leur accomplissement dans les "opportunités" offertes par le troisième Reich. Barbie adhère à l’idéologie nazie et apprend les techniques permettant de traquer les opposants et de leur arracher les informations nécessaires a cette traque, par la torture notamment. Il excellera dans ce domaine et c’est ce qui le conduira à la Gestapo de Lyon, où il sera chargé de la répression des crimes et délits politiques (1942-1944). Deuxième vie Mais ce sont surtout les épisodes moins connus de l’après-guerre et l’incroyable destin réservé à Barbie qui intéressent le réalisateur. Après 1944, c’est pour ses connaissances des réseaux communistes qu’il sera recruté comme “expert” par le service du contre espionnage américain. Barbie fait partie des nombreux membres des SS et autres nazis récupérés par les Américains et soustraits à la justice pour servir, avec des méthodes plus ou moins semblables, la lutte anti-soviétique. La psychose et la peur de l’expansion du communisme est si grande, nous dit la voix off des commentaires, que les Américains et les Anglais acceptent la formation de cellules secrètes paramilitaires dîtes “stay behind”, disposant de caches d’armes et dont les actions de déstabilisation en sous- main des mouvements de la gauche européenne se seraient prolongées jusque dans les années 80... Barbie est donc protégé par les Américains et évacué vers l’Amérique du sud en 1951 quand la pression des autorités françaises pour obtenir son extradition se fait trop forte. Troisième vie C’est en Bolivie qu’il trouve refuge et qu’il choisit, comble d’ironie, de porter le nom du rabbin déporté de la ville de Trèves où il a passé une partie de sa jeunesse, Klaus Altmann. Après des débuts quelque peu laborieux, Barbie trouve de nouveau à s’employer comme spécialiste du renseignement et de la “violence anti-communiste” auprès des généraux qui dans ces années-là n’ont cessé de ponctuer la vie politique bolivienne de coups d’État. Comme le dit Kevin McDonald, le fait qu’il ait continué à faire le même boulot toute sa vie fut une découverte extraordinaire. Il est sans doute moins surprenant de constater que Barbie a conservé longtemps l’espoir de refonder le Reich dans cette partie du monde si contaminée par les idées et les méthodes fascistes importées par les nombreux ex-SS qui y ont trouvé refuge, avec la bénédiction des Américains. Le film se termine sur les mensonges de Barbie- Altmann qui tentera de nier sa véritable identité, son expulsion tardive vers la France et le procès pour crimes contre l‘humanité. Vous avez eu besoin de moi, et aujourd’hui je suis seul face à la Cour, il y a une hypocrisie là-dessous. A ce moment apparaît le personnage ambigu et très symptomatique de cette époque qu’est l’avocat de Barbie, maître Jacques Vergès. [1] Fidèle à une ligne théorique déjà éprouvée, celui-ci dénonce l’hypocrisie d’un gouvernement français prêt à oublier son attitude sous Vichy, ses propres crimes contre l’humanité commis, selon Vergès, en Algérie, pour en accuser un homme seul. Il souligne que la légalité à l’époque était du côté de Barbie. Celui-ci se fera l’écho de cette position en déclarant de façon troublante : Vous avez eu besoin de moi, et aujourd’hui je suis seul face à la Cour, il y a une hypocrisie là-dessous.. Face à l’attitude du gouvernement français pendant l’occupation allemande, celle du gouvernement américain pendant la guerre froide et encore aujourd’hui au Moyen-Orient par exemple, ces quelques mots résonnent étrangement. Emilie Le Moal
Interview de Nicolas CHAUDEURGE, monteur du film. Avant Mon Meilleur Ennemi, il a monté Red Road d’Andrea Arnold, récompensé par le Prix du Jury à Cannes, en 2006, et fut assistant-monteur sur La Vie rêvée des Anges.
La genèse du projet Fragil :Pourquoi Kevin Macdonalds a-t- il voulu réaliser ce film, qui met en cause les services secrets états-uniens ? Nicolas CHAUDEURGE : C’est un film de commande sur Jacques Vergès dont la productrice Rita Dagher a été l’initiatrice. Kevin MacDonald a longuement interviewé Vergès avant de decider que le personnage est trop ambigü et retors, c’est donc Barbet Shroeder qui a realise ce film. Kevin s’est alors, dans un premier temps, interessé au procès Barbie. Mais, comme il s’agissait d’un procès très politique qui a relativement peu concerné Barbie, il a decidé que le meilleur sujet était la vie de Barbie. F. :Le scénario suit-il une ligne directrice partisane ou objective ? Est-ce un film ’historique’ ? N.C. : C’est un film historique qui suit donc des faits objectifs même s’il contient aussi des hypothèses. Il suit une ligne directrice qui est celle de la permanence du fascisme et du nazisme apres la défaite de l’Axe. Je dirais qu’il est partisan en ce qu’il s’attache surtout au rôle des Etats-Unis alors que bien d’autres pays ont étés concernés, et en premier lieu la RFA. F. Sur combien d’années s’est étendue la conception du film ? Quels encouragements et quelles oppositions a-t-il rencontré ? N.C.:Le film s’est fait sur trois ans et le soutien du distributeur Wild Bunch et la participation des protagonistes (Vergès, Serge Klarsfeld...) a été essentielle. Les contingences techniques F. Le film est un documentaire, pas une fiction. Qu’est-ce que cela implique dans le traitement technique ? N.C.:Cela implique de travailler a partir de documents pré-existants et disponibles (il n’y a pas de reconstructions dans ce film), on est donc plus limité dans la construction du recit, notamment visuelle. J’ai me suis souvent dit pendant le montage que le problème avec la realité, c’est qu’elle est trop compliquée. Tout film implique un travail de simplification pour arriver a un récit satisfaisant. Dans le domaine strict du documentaire, cela implique des choix moraux : le récit doit etre construit dans un rapport éthique aux faits réels. On ne peut pas dire n’importe quoi mais on ne peut pas non plus, en 90 minutes, tout dire d’une histoire qui se déroule sur 60 ans. Monter un film, monter un documentaire, c’est comme mettre en scene : c’est avant tout faire des choix. Le documentaire implique des choix moraux...On ne peut pas dire n'importe quoi ,mais on ne peut pas, non plus, tout dire en 90 minutes. F. Quelles ont été les exigences du réalisateurs pour le montage ? Le réalisateur vous-t-il laisser quelques libertés ou le plan de montage était-il strict ? N.C.:Kevin McDonald est un réalisateur qui aime que le film n’ai pas de temps morts et soit efficace. Le rythme du montage est donc très rapides et les interviews sont très montées. Un des choix fut de passer tres vite sur la periode francaise de barbie car elle a été tres documentée, notamment par Marcel Ophuls dans le génial Hotel Terminus. Le film suit la chronologie de la vie de Barbie, ce qui implique une structure fixe. La liberté du monteur est guidée et encadrée par le réalisateur mais elle est très grande, surtout en documentaire. En fait, on essaie de travailler dans le sens qui plaira au réalisateur. F.:Combien de temps vous a pris le montage du film ? N.C.:Le montage a pris entre 4 et 5 mois. Les choix esthétiques et déontogiques F. : Comment ont été sélectionnées les plans ? Y a-t-il eu des difficultés à se les procurer ? On pense en particulier au Procès, ou au témoignage de sa fille ? N.C.:L’accès aux rushes du procès etait une condition préalable au projet. L’interview de la fille de Barbie vient de la BBC. Se procurer les archives demande un grand travail de recherche, notamment pour trouver la source ou les ayants-droits de documents trouvés dans d’autres films ou dans des programmes télés. Les droits d’utilisation d’archives coûtent aussi extrèmement cher. Mais je pense que pour un film comme celui-ci, c’est l’accès aux personnes à interviewer qui est encore plus delicat. F.:Comment a été conçu l’équilibre entre les images d’archives et celles réalisées par Kevin Macdonalds ? Certains plans ou certains choix ont-ils été écartés ? N.C. : C’est tres simple. A 90%, les interviews ont été filmées par Kevin. Le reste vient d’archives. C’est un documentaire d’archives classique, basé sur des interviews. La mise en scène se fait donc lors des rencontres et principalement au montage. Il n’y a pour ainsi dire pas de scènes filmées ou de reconstructions. Interview : Renaud Certin [1] Cf. L’avocat de la Terreur, portrait de J. Vergès par Barbet Schroeder. Kevin McDonals dit y avoir trouvé l’inspiration pour son portrait de Barbie.
http://www.fragil.org/focus/699
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:08
"La malheureuse a hurlé comme une bête" Par Philippe Chaslot http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Actualites/Divers/La-malheureuse-a-hurle-comme-une-bete
20 ans après, Alain Jakubowicz raconte le procès Barbie qui a fait date en France et dont il était l'un des avocats.
4e semaine de procès.
Lundi 1er juin 1987. Nous entrons dans la quatrième semaine du procès. Il est toujours question des enfants d'Izieu. Le meurtre d'un enfant est toujours effroyable. Dans ce procès, ce sont 44 enfants que Klaus Barbie a délibérément envoyé à la mort, uniquement parce qu'ils étaient nés juifs. Si l'on avait un doute sur le sort réservé à ces enfants, Edith Klebinder est venu le lever à la Barre des témoins. Arrêtée à Lyon le 20 mars 1944, elle a été emmenée à Drancy le 31 mars et envoyée à Auschwitz le 13 avril 1944 dans un convoi de 1 500 hommes, femmes et enfants. "Ce voyage a été quelque chose d'hallucinant. J'ai vu une femme devenir folle dans le wagon ; une autre a fait une fausse couche. J'ai entendu une mère chanter pour apaiser sa fillette en larmes. Le train s'est arrêté une fois pour qu'on vide les tinettes qui débordaient". Edith Klebinder raconte la sélection à l'arrivée à Auschwitz.
Les SS faisaient monter les femmes et les enfants dans les camions en leur disant : "comme çà, vous arriverez plus vite". C'est là qu'Edith Klebinder a vu un groupe d'enfants dont elle a su plus tard qu'il s'agissait des enfants d'Izieu. Elle garde en mémoire le départ du camion. Elle ne les a jamais revus. Quand, après les sinistres opérations de rasage et de tatouage, Edith Klebinder s'est retrouvée dans une baraque, le chef a demandé à un SS "alors, il en reste combien ?" Il a répondu "250". Sur les 1 500 personnes au départ de Drancy, 1 260 ont été liquidées à leur arrivée au camp. Edith Klebinder indique à la Cour : "Nous étions étonnés de ne pas avoir parmi nous d'enfants. Une qui était là depuis plusieurs mois m'a dit : "tu n'as pas vu les cheminées des crématoires ? Regarde. Tu comprendras". Comme si cela ne suffisait pas, elle ajoute : "Un jour, nous avons croisé un groupe qui arrivait. On nous a séparés par des barbelés. Une femme a reconnu dans ce groupe sa fille et sa mère en route pour la chambre à gaz. Elle s'est jetée aux pieds du SS qui se trouvait là. Elle l'a supplié. Il lui a dit alors : "Voyez-vous, pendant que vous êtes à mes pieds, elles sont déjà passées par la cheminée". La malheureuse a hurlé comme une bête pendant des jours". Edith Klebinder est la dernière à avoir vu les enfants d'Izieu...
Paulette Roche les fait revenir devant nous le temps de son témoignage. Alors âgée de 16 ans, elle a été monitrice à la colonie d'Izieu au cours de l'été 1943. Elle raconte la vie joyeuse des enfants, au moins la journée. Les soirées étaient plus difficiles. Il lui fallait raconter une histoire à chacun pour les endormir. Il est difficile d'être séparé de ses parents, surtout quand, comme Emile Zuckerberg, on a peine cinq ans.
L'homme qui se présente pour témoigner est un miraculé. Adolphe Waysenson a séjourné à Izieu alors qu'il était âgé de dix ans. Au cours de l'hiver 1944, il a quitté la colonie pour être caché dans le Gard. Il aurait pu être la 45e victime. C'est à présent au tour de Paul Nedermann de conter son histoire. Juif allemand, il a pu s'évader du camp de Rivesaltes grâce à Madame Zlatin. Il avait 18 ans lorsqu'il est arrivé à Izieu avec son meilleur ami, Théodore Reis d'un an son cadet. Ils y découvrent un havre de paix après l'enfer qu'ils avaient connu depuis des années, de brimades et autres tabassages de la part des jeunesses hitlériennes, à la nuit de Cristal, de l'arrivée en France, aux caches successives... Paul Nedermann parle les yeux mi-clos de son ami Théo. "Nous faisions des projets d'avenir. Nous parlions de plus tard, une fois que cette guerre serait finie. Car elle allait bien finir un jour Monsieur le Président". Bien que les meilleurs meilleurs amis du monde, Paul et Théo étaient très différents. Paul était aussi grand et fort que Théo petit et frêle. Selon la rumeur de l'époque, les enfants juifs n'étaient déportés qu'au-dessus de quinze ans. Théo ne les faisait pas. Paul si. Alors les amis ont été séparés et Paul a quitté Izieu. Théo y est resté. Nous connaissons la suite. 43 ans après, Paul Nedermann nous parle les yeux emplis de larmes, de ce serment d'enfant "on s'était juré de se retrouver après la guerre. On s'était dit, qu'où que l'on soit, nous nous reverrons". Le petit Théo avait été jugé trop petit pour partir avec son ami Paul. Les Allemands l'ont jugé assez grand pour être fusillé...
2 juin 1987, une voix douce s'élève dans le prétoire. Elie Wiesel est la Barre. J'ai, sans la moindre difficulté, pu le convaincre de faire le voyage des Etats-Unis pour venir témoigner. Cette rencontre avec le prix Nobel de la paix et la confiance dont il m'a honoré restent gravées dans ma mémoire. Je me souviens de mon angoisse lorsqu'il m'a téléphoné de Paris, le dimanche qui précédait son audition par la Cour d'Assises, pour m'indiquer qu'il avait achevé la rédaction de son témoignage, alors que je lui indiquais que la procédure française ne l'autorisait pas à lire un texte. Il me faisait part de son désarroi et de l'impossibilité dans laquelle il était de témoigner spontanément. Il envisageait même de retourner aux Etats-Unis sans venir à Lyon. Nous décidions de contourner la difficulté. Il ferait une déclaration spontanée et je lirai en son nom le texte qu'il avait rédigé.
Elie Wiesel est à présent à la barre. Il avait 15 ans quand il a été déporté : "Si j'ai survécu, par hasard, c'est pour témoigner... ma place est ici avec les survivants, avec les victimes. Je veux entendre leurs voix, leur prêter la mienne, leur dire que je les aime. Que je crois en leur vérité de toute mon âme. Les mots manquent... Comment dire... Comment raconter la nuit ? Je ne sais pas. Comment raconter la sélection à l'arrivée à Auschwitz ? Je ne sais pas. Comment raconter l'enfant que l'on sépare de son père ? Je ne sais pas. Comment raconter la douleur muette d'une petite fille qui a peur de pleurer ? Je ne sais pas. Comment raconter les cortèges infinis qui traversaient le paysage polonais, des hommes, des femmes, des enfants, des rabbins et des fous, des marchands et leurs clients ? Comment raconter leur mort ? Je ne sais pas"... Elie Wiesel ne témoigne pas. Il porte témoignage. Comme le souvenir de cette femme, s'emparant de ses deux enfants que l'on vient de tuer et qui se met à danser en les serrant contre sa poitrine. "Comment raconter cette danse ? Je ne sais pas". Elie Wiesel garde au fond des yeux les flammes qui s'élevaient au-dessus du ciel d'Auschwitz. Pour la première fois, devant la Cour d'Assises du Rhône, alors qu'il a consacré sa vie à témoigner, il raconte sa séparation avec sa mère et sa petite sœur qu'il voit partir vers les chambres à gaz. Le texte qu'il a écrit et que j'ai eu l'honneur de lire en son nom au cours de cette audience est diffusé chaque jour, 24 heures sur 24 heures, à l'entrée du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Il conclut en ces termes "Le tueur tue deux fois. La première fois en donnant la mort, la seconde en essayant d'effacer les traces de cette mort. Nous n'avons pas pu éviter la première mort, il faut à tout prix empêcher la seconde. Cette mort là serait de notre faute".
Après le verbe ciselé d'Elie Wiesel, deux cris de douleur envahissent la salle des pas perdus du Palais de Justice de Lyon. Pas de grandes phrases dans la bouche d'Itta Halaunbrenner et de Fortunée Benguigui, mais l'expression de la souffrance infinie qui habite leur cœur depuis plus de 40 années. La voix et le regard de ces deux femmes portent en eux le plus implacable des réquisitoires contre Klaus Barbie.
Itta Halaunbrenner est soutenue par deux policiers, mais pour rien au monde, elle n'aurait manqué ce moment qu'elle attend depuis si longtemps. En 1972 déjà, elle s'était rendue à La Paz où se cachait Barbie et s'était enchaînée à un banc avec Beate Klarsfeld pour obtenir que justice soit rendue aux enfants d'Izieu. Car le malheur de d'Itta Haulaunbrenner s'appelle Klaus Barbie. C'est lui qui a fait déporter son fils et son mari qui est mort dans les camps. C'est lui qui, le 6 avril 1944, a jeté dans les camions d'Izieu ses petites Claudine, qui avait eu 5 ans quatre jours seulement auparavant et Mina, qui en avait toute juste 8. Le visage de Madame Halaunbrenner est ravagé par les larmes. Son témoignage est insoutenable. Devant le box vide de l'accusé, la vieille dame hurle sa colère : "mais comment un homme comme ça peut-il vivre encore ?"
Lui succède la seconde "mère courage", Fortunée Benguigui. A 83 ans, cette petite femme à l'apparence frêle et à la robe bleue à pois blancs a une volonté de fer. Ce qu'elle a vécu est inénarrable. Elle avait été déportée à Auschwitz le 6 mai 1943 quand ses trois fils, Jacques 13 ans, Richard 8 ans et Jean-Claude 6 ans, qu'elle croyait à l'abri dans une colonie ont été raflés par Klaus Barbie. Seule la petite dernière, qui n'avait que 22 mois, a pu en réchapper parce que, trop jeune pour vivre dans le home d'enfants, elle avait été recueillie par une habitante d'Izieu qui la cachait. A Auschwitz, Fortunée Benguigui subira les expériences médicales du sinistre Docteur Mengelé. Ablation des ovaires, hémorragies successives. Fortunée Benguigui raconte comment les médecins SS lui ont inoculé le typhus et d'autres virus... Un jour, dans une file d'enfants, elle a cru voir son fils Jacques "c'était le plus grand, il avait un sac à dos".
C'est son pull-over qui est reste gravé dans sa mémoire. Un pull-over qu'elle avait tricoté en laine grenat mais que, faute de matière première, elle a terminé avec une couleur différente. Un autre jour, à Auschwitz, elle a croisé un enfant qui portait le pull : "A chaque fois que j'ai rencontré cet enfant qui était le fils d'une doctoresse déportée, je l'ai regardé et j'ai touché le pull-over. Un jour, la femme m'a demandé ce que je voulais à son fils. Votre fils porte le pull-over de mon fils. C'est ce que je lui ai répondu. Je ne voulais pas le croire. En colonie, les gamins s'échangent souvent leurs affaires. J'espérais encore mais je suis allée dans ma baraque pour pleurer". A la libération, alors qu'elle ne veut toujours pas croire à l'inéluctable, elle ne retrouvera que sa petite fille, dont elle avait été séparée à l'âge de 22 mois. Celle-ci bien sûr ne la reconnut pas. "Quand, je suis allée la reprendre, elle a crié. Je veux maman ! Et maman, pour elle, c'était sa nourrice... J'avais mal..." Madame Benguigui n'a pas la force de lire la lettre que l'on a retrouvé après la guerre, que son fils Jacques lui avait écrit le 30 mai 1943 pour la fête des mères, alors qu'elle était déjà Auschwitz. C'est Serge Klarsfeld qui lit ce courrier qu'il a retrouvé. "Oh, maman, ma chère maman, je sais comment tu as souffert pour moi et en cet heureux jour de la fête des mères, je t'adresse de loin, mes meilleurs vœux du fond de mon petit cœur d'enfant. J'ai fait, étant loin de toi, maman chérie, tout pour te faire plaisir. Quand tu m'as envoyé des colis, je les ai partagés avec ceux qui n'avaient pas de parents. Maman, ma chère maman, je te quitte en t'embrassant bien fort. Ton fils qui te chérit". Assise sur sa chaise, Fortunée Benguigui pleure en silence... Nous aussi... 3 juin 1987. Nous avons terminé l'évocation de la rafle des enfants d'Izieu. La Cour entend les premiers témoins du dernier convoi que Klaus Barbie a fait partir de Lyon le 11 août 1944. Alice Joly-Vansteenberghe est Docteur en médecine. Elle est aussi une femme de poigne qui, malgré son âge, ne mâche pas ses mots. Elle n'en veut pas à Klaus Barbie pour les tortures qu'il lui a infligées. "C'était la guerre. J'étais dans la résistance et j'avais pris mes risques. Mais les crimes contre l'humanité ! L'avilissement de la personne humaine ! Manger par terre ne correspond pas aux valeurs de notre civilisation". Alice Joly-Vansteenberghe a assisté au départ du convoi du 11 août 1944. Elle est formelle : Klaus Barbie était présent. Elle n'a jamais voulu en parler jusqu'à présent, ni à la télévision, ni à la radio ou dans les journaux. Elle a voulu "réserver (son) témoignage à la Cour, au peuple de France". Elle exprime sa gratitude aux étrangers qui ont aidé la France et notamment l'Angleterre. "Si on peut prendre son petit-déjeuner le matin sans avoir peur de la venue d'un Barbie, c'est parce que nous avons vaincu Barbie". Pour revenir aux faits qui nous occupent, elle est certaine de reconnaître l'homme qui a torturé son chef et qui est responsable du départ du convoi du 11 août : "Je ne sais pas comment il s'appelle. Il peut s'appeler Barbie, Altman, Dupont ou Durand, ce dont je suis sûre c'est que c'est le même homme !" A la question qui lui est posée par le Procureur Général Truche de savoir si elle certaine de la date du 11 août, elle répond : "J'inscrivais les dates sur les murs de ma cellule avec une pince à cheveux". Isaac Lathermann faisait partie du convoi du 11 août 1944. Il a eu la chance d'en revenir. Lui aussi est formel : Klaus Barbie était présent au départ du train. C'est également ce que confirment Alice Zohar-Arnault et Charlotte Wardy. Elles aussi sont revenues de là où on ne revient pas. Charlotte Wardy décrit le voyage, les enfants qui crachaient sur les juifs à la gare de Stuttgart. Elle n'avait que quinze ans. Elle n'a pas oublié son arrivée à Auschwitz, la tonte des cheveux, la nudité des enfants, de leurs mères, des vieilles femmes, de la sélection faite par le Docteur Mengelé. "Il ne suffit pas d'avoir un cœur, des jambes, du sang qui coule dans les veines, pour être humain. Cà, je l'ai appris à Auschwitz. Je n'aurai pas cru être obligée d'en parler pour être crue... ". Voilà tout le sens de ce procès. Charlotte Wardy pesait 29 kilos quand elle a été libérée. Monsieur Lilenstein faisait également partie de ce convoi. Il remercie une famille française qui l'a recueillie après la rafle du Vel d'Hiv. Il n'a jamais pu établir le nombre précis des membres de sa famille qui ont été exterminés, tant ils étaient nombreux. 4 juin 1987. Les témoins du jour donnent à la défense de Klaus Barbie l'occasion de sortir de la réserve dans laquelle elle se trouvait confinée au cours des jours précédents. Benjamin Kaminski, Fernand Hahn, Francine Gudefin, Rolande Clair, Félix Bonnat et Louis Sigot sont certains de la présence de Klaus Barbie sur le quai de la gare lors du départ du convoi du 11 août 1944. Leurs témoignages sont cependant imprécis, parfois maladroits. Il est vrai qu'au contraire d'Izieu et de la rafle de la rue Sainte Catherine, aucun télex, ordre ou document retrouvé n'a été signé par Klaus Barbie. Il ne reste donc que les témoins. Francine Gudefin est défigurée.
On ne parvient pas à savoir précisément qui de Francis André, le milicien, qu'on appelait "gueule tordue" ou de Klaus Barbie, le nazi, a marqué aussi atrocement son visage. Mais on sait sa douleur. Francine Gudefin pleure. Klaus Barbie qui l'a giflée en premier. "Je n'ai rien dit, alors ils m'ont amené voir mon frère. Il était dans la baignoire. Tout nu. Ils étaient en train de le noyer... je vais vous dire, je me suis mise à pisser. A pisser partout. Le long de mes jambes. Je pissais, je pissais, je ne pouvais plus me retenir. Un Allemand a dit "Mais, regardez, cette salope, elle pisse dans notre bureau. Et puis, ils m'ont giflée, donnée des coups de poings". Dans la salle, les rires nerveux et les sanglots se mêlent. Fernand, Hahn ne sait plus si c'est le convoi du 11 août 1944 ou un autre convoi qu'il a vu partir en présence de Klaus Barbie. Il est vrai qu'il était présent à chaque départ... Rolande Clair dit à la Cour qu'une camarade lui a fait jurer de se souvenir du nom de son tortionnaire, Klaus Barbie. Félix Bonat raconte comment son ami est mort dans ses bras à Bergen Belsen en murmurant le nom de Barbie. N'en déplaise à Jacques Verges, comment ne pas les croire ! Vendredi 5 juin 1987. Dernière journée d'une bien longue semaine. J'arrive en retard à l'audience. J'ai en effet passé la matinée à Montpellier où j'ai été invité par le Maire de la ville, Georges Frèche, à venir expliquer le procès Barbie à tous les collégiens et lycéens de la ville, réunis au Zénith. Quelle épreuve ! Comment expliquer l'inexplicable à des milliers d'enfants qui n'ont pas été préparés à cette épreuve ? L'initiative de Georges Frèche partait d'un bon sentiment. Je sais cependant depuis ce jour que pour pouvoir être audibles, les témoins doivent être précédés par le travail des enseignants. La transmission de la mémoire ne peut passer que par l'éducation. Cette journée du 5 juin 1987 est marquée par le retour de Klaus Barbie dans son box à la demande du Président, pour y être confronté aux témoins du 11 août 1944. Julie Franceschini a été arrêtée le 29 février 1944 et torturée par Klaus Barbie. Elle est restée cinq mois à Montluc. Elle raconte l'histoire bouleversante d'un enfant qui était enfermé avec elle. "C'était la veille de Pâques, on nous avait distribué deux œufs et on m'avait ordonné de ne pas en donner à ce sale enfant juif. Je lui ai donné le premier œuf puis le deuxième. Il avait dix ans. Il m'a dit alors tu aimes les juifs ? A la bacchanale de la nuit, ils ont tué cet enfant devant ma cellule". La voix de Julie Franceschini n'est plus qu'un cri. Depuis la chaise roulante où elle a été amenée devant la Cour, elle reconnaît le bourreau : "oui, c'est lui. Des yeux pareils, on ne peut oublier ce regard. Même abasourdie de coups, je voyais ces yeux cruels". Klaus Barbie est à présent confronté à André Courvoisier. Tout ce qu'il a à dire est "ich habe nicht zu sagen" (je n'ai rien à dire). Le Procureur Général Truche se lève. Avec talent et pédagogie, il tente de percer la muraille du silence. Et surtout de comprendre. Dans un silence recueilli, Pierre Truche brûle ses dernières cartouches : "Peut-être un de vos petits enfants ira-t-il à la recherche de son passé. Peut-être se demandera-t-il : n'avait-il vraiment rien à dire ? Pour la dernière fois, acceptez de parler, que s'est-il passé pour qu'un jeune homme sensible à la misère humaine, soit devenu ce que nous savons ?" Klaus Barbie parle en allemand. On croit qu'il répond. Jusqu'à la traduction : "J'attend ce qui va se passer en Bolivie. Je suis détenu illégalement en France, juridiquement absent, je suis victime d'un enlèvement". Le Procureur Général se rassoit avec ces mots : "Je vous plains de continuer à vivre une fiction en sachant que c'en est une". Fin de l'audience. Fin de la semaine. Nous sommes épuisés.
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:08
KLAUS BARBIE
Biographie rédigée à partir de l’exposition Klaus Barbie 1947-1982, une traque, réalisée par la Maison d’Izieu sur une proposition de l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, avec le concours de Serge Klarsfeld. Exposition présentée à la Maison d’Izieu du 6 avril au 12 octobre 1999. NIKOLAUS (KLAUS) BARBIE • 25 octobre 1913. Naissance à Bad Godesberg. • 1934. Bachelier. • 1er avril 1933. Adhère aux Jeunesses hitlériennes. • 25 septembre 1935. Membre de la SS. Affecté au SD, le service de sécurité de la SS, à Berlin, puis à Düsseldorf. • 1er mai 1937. Adhère au NSDAP, le parti nazi. • 25 avril 1940. Épouse Regina Willms, 23 ans, elle aussi membre du NSDAP. Ils auront deux enfants, Ute et Klaus-Georg, nés en 1941 et 1946. • 20 avril 1940. Nommé sous-officier SS (SS-Untersturmführer). • 25 mai 1940. Membre de la Section des affaires juives du SD à La Haye (Pays-Bas). • 9 novembre 1940. Nommé Sous-lieutenant (SS-Obersturmführer). • 20 avril 1941. Croix de Fer de 2ème classe. • 21 mai 1942. Chef du Kommando de Gex (Ain), près de la frontière suisse. • Novembre 1942. Nommé à la tête de la section IV de la Gestapo (police allemande) de la région de Lyon. • Mai 1943. Adjoint du chef de la police nazie de la région de Lyon, le commandant Werner Knab, en même temps qu’il continue de diriger la section IV de la Gestapo à Lyon. • 21 juin 1943. À Caluire, des hommes de la Gestapo conduits par Barbie arrêtent Jean Moulin, représentant en France du général de Gaulle, et six autres responsables de la Résistance. • Juillet 1943. Jean Moulin, torturé à Lyon sous les ordres de Barbie, puis conduit à Paris, meurt des suites de ses tortures dans le train qui le transfère en Allemagne. • 18 septembre 1943. Le Reichsführer-SS Himmler exprime sa reconnaissance à Barbie pour « son rendement spécial en matière criminelle et son engagement infatigable dans la lutte contre les mouvements de résistance en France ». • 9 novembre 1943. Croix de Fer de 1ère classe. • 1943-1944. Arrestations, rafles, tortures, exécutions sont perpétrées sous ses ordres dans les régions de Lyon, Jura, Grenoble, Hautes-Alpes. Fait arrêter et transférer 600 Juifs en 1943 et 1500 en 1944. • 6 avril 1944. Envoie au siège de la Gestapo à Paris un télex rendant compte de la rafle à Izieu de 41 enfants et 10 adultes juifs (de fait 44 enfants, dont trois adolescents, et 7 adultes). • 11 août 1944. Départ de Lyon d’un des derniers convois de déportés, résistants et Juifs, partis de France. 2 Après la défaite des nazis, Barbie réussit à se faire engager en Allemagne par les services spéciaux américains. Dans le contexte de la guerre froide, il interroge des transfuges de l’Est et exécute des missions en RDA, la partie communiste de l’Allemagne. Les États-Unis le laissent partir pour l’Amérique du sud en 1951, malgré les demandes de la France, qui le condamne deux fois par contumace. D’Argentine, il se rend en Bolivie, où, sous le pseudonyme, notamment, de Klaus Altmann, il travaille pour les services spéciaux de l’armée bolivienne durant une période où se succèdent coups d’États et dictateurs. Homme d’affaires véreux, il dirige la compagnie Transmaritima Boliviana, dans un pays qui n’a pas de façade maritime. En 1971, Beate Klarsfeld le repère au Pérou. Il se réfugie alors à nouveau en Bolivie, où son extradition vers la France est refusée, jusqu’à la chute, à l’automne 1982, du dictateur Hugo Banzer. Extradé en février 1983 vers la Guyane française, il est aussitôt arrêté et ramené en France. Le 11 mai 1987 son procès pour crimes contre l’humanité s’ouvre à Lyon, devant la cour d’assises du Rhône. Le 4 juillet, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il meurt d’un cancer, à la prison Saint-Joseph de Lyon, le 25 septembre 1991.
www.memorializieu.eu Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés 70 route de Lambraz – 01300 Izieu téléphone: 04 79 87 21 05 / fax: 04 79 87 59 27
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:08
Plaidoirie de Maître Jacques Vergès - Procès Barbie - Lyon 1987
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:09
Le Procès Barbie - Coffret 6 DVD + Lyon, 11 mai - 4 juillet 1987 de Dominique Missika et Philippe Truffault
Ce coffret restitue le déroulement des 37 jours d'audience du procès de Klaus Barbie, jugé pour crime contre l'humanité. Un document inédit et capital pour la justice, pour l'histoire, pour la mémoire.
Le 11 mai 1987, s’ouvre devant la cour d’assises du Rhône, au palais de justice de Lyon, le procès de Klaus Barbie. Pour la première fois en France, un officier nazi est jugé pour crime contre l'humanité. Pour la première fois aussi, un procès d'assises est filmé dans son intégralité : 107 témoins et experts, 42 avocats dont 39 pour les parties civiles sont entendus, au total 145 heures de débats. Ancien officier SS, chargé d’éradiquer la Résistance et de déporter les Juifs entre 1942 et 1944, Klaus Barbie a été arrêté après quarante ans de cavale. Il est poursuivi principalement pour sa responsabilité dans la rafle du 9 février 1943 rue Sainte-Catherine à Lyon, la rafle des enfants d’Izieu du 6 avril 1944, et le convoi de déportation du 11 août 1944. Le 4 juillet 1987, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Ce coffret restitue les 37 jours d'audience du procès dans leur ordre chronologique initial, sans ajout de commentaire.
http://boutique.arte.tv/f8918-le_proces_barbie
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:09
Le témoignage des femmes lors du procès Barbie - Licra
A lire ! www.licra.org/licra/sites/default/uploads/img-422153238-0001.pdf
«Personne n 'est sorti du procès Barbie comme il y est entré » a dit le Procureur. Général Truche..
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milguerres
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mar Jan 14 2014, 23:09
Klaus Barbie est jugé pour :
• La rafle opérée le 9 février 1943 dans les locaux du comité lyonnais de l’Union générale des Israélites de France, rue Sainte Catherine, suivie de l’arrestation de quatre-vingt-six personnes, dont quatre-vingt-quatre furent déportées. • La déportation d’environ six cent cinquante personnes le 6 août 1944 par le dernier convoi parti de Lyon. Les résistants et otages français furent transportés à Dachau ou, pour les femmes, à Ravensbrück ; les Juifs à Auschwitz-Birkenau, où ils arrivèrent le 22 août. • L’arrestation et la déportation de quarante-quatre enfants et de sept éducateurs, tous juifs, de la colonie d’Izieu. • La mort, précédée de tortures, de Marcel Gompel, professeur au Collège de France, juif et résistant. • La déportation de vingt-et-un Juifs et trente-huit résistants arrêtés individuellement.
http://www.memorializieu.eu/spip.php?article8
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mer Jan 15 2014, 14:43
Merci Hayet
Triste période
Mais sans vouloir lui donner raison
Pourquoi que lui ????????
Parlons des Gendarmes et de la Police française
Des Miliciens
Des Politiques qui étaient encore il y a qq années au gouvernement (de Gauche comme de Droite)
Des "Ricains" , des Anglais
Du Monde , qui ferme les yeux et sa gueule
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Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mer Jan 15 2014, 15:29
Félicitations Hayet pour cette documentation fleuve très intéressante, merci beau coup Juste un petit 'bémol technique' pour moi: Ne pourrais-tu nous ménager des épisodes par thèmes, car si je m'attelle à la lecture, captivante, je ne fais plus que ça (pour les autres c'est pareil, comment va-t-on pouvoir honorer tous tes posts et ceux, non moins passionnants, de JP; ce serait dommage de lire en diagonale)... Tout ça risque de rester à une certaine mention en haut de la page d'accueil
Invité Invité
Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mer Jan 15 2014, 16:05
Chacal a écrit:
Félicitations Hayet pour cette documentation fleuve très intéressante, merci beau coup Juste un petit 'bémol technique' pour moi: Ne pourrais-tu nous ménager des épisodes par thèmes, car si je m'attelle à la lecture, captivante, je ne fais plus que ça (pour les autres c'est pareil, comment va-t-on pouvoir honorer tous tes posts et ceux, non moins passionnants, de JP; ce serait dommage de lire en diagonale)... Tout ça risque de rester à une certaine mention en haut de la page d'accueil
Ou alors : 3 ou 4 posts par jour
Faut laisser le temps au gens de lire
Si trop de post , vont aller dans la rubrique "Non Lus" ;
Se serai dommage , car ton boulot "Extraordinaire" doit être lu et commenté par tous .
Merci ma cousine
Je suis , nous sommes "Fiers" de toi
Aussi , je te nomme "Modo" pour commencer
Le temps de lire tous tes posts
Papa schulz Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 64 Emploi : Apéro à plein temps! Date d'inscription : 23/10/2007
Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Mer Jan 15 2014, 18:22
merci mabizerte !!!
un comme ça par jour me conviens satisfaisant !!!!
Invité Invité
Sujet: Re: Documentaire : mon meilleur ennemi Jeu Jan 16 2014, 09:24
Ici on ne se départit jamais de l'humour et c'est bien ça l'amitié Il ne faut pas confondre gastronomie et indigestion