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| Sujet: Simone MICHEL-LEVY Jeu Sep 06 2007, 13:40 | |
| Simone MICHEL-LEVY Alias «Emma » alias « Madame FLAUBERT » alias « Françoise » alias « Madame Royale »
Simone MICHEL-LEVY est née le 19 janvier 1906 à Chaussin (Jura). Après une excellente scolarité ponctuée par un brevet élémentaire passé à 14 ans à Salins les Bains, Simone suit la migration de son père ouvrier plâtrier à Chauny dans l'Aisne. C'est ici qu'elle entre à 16 ans et demi dans l'administration des P.T.T.
Mutée de Chauny à Paris, Simone y poursuit une carrière qui s'annonce brillante. Elle a alors 34 ans Dès l'armistice, elle s'élève contre la capitulation de la France et entre dans la Résistance dès le mois de décembre 1940. Elle refuse d'emblée de subir le joug de l'envahisseur sans réagir.
La fière devise Franc-comtoise qu'elle a faite sienne " Comtois rends-toi, Nenni ma foi ! " lui dicte une conduite patriote
En effet, avec une poignée de fonctionnaires du Ministère des P.T.T., elle fonde le mouvement " Résistance P.T.T. " où elle occupe les fonctions d'adjointe au chef d'état-major Ernest PRUVOST. Ce réseau est moins connu que " Résistance Fer " mais se révèle tout aussi efficace ; les moyens de transmission, les véhicules et les agents munis de laissez-passer dont il dispose le rendent extrêmement opérant, et très redoutable pour les Allemands.
Télégraphiste très habile, elle est l'opératrice qui essaye de joindre Londres avec les premiers postes de TSF fabriqués par le groupe de résistance des P.T.T.
Simone accède rapidement au grade de commandant dans les Forces Françaises Combattantes et ne se contente pas d'un rôle " passif "; tout en poursuivant son activité professionnelle, elle assume secrètement la responsabilité du très dangereux " secteur radio " au sein de " Résistance P.T.T. ".
À Londres, l'agent MICHEL-LEVY est enregistré sous le pseudonyme d' " EMMA ". De sa propre initiative elle monte un admirable système de transport, de poste d'armes et de parachutages, qui fonctionne par l'intermédiaire des services ambulants des P.T.T. Elle assure la liaison générale.
Sous les pseudonymes de " Madame FLAUBERT ", " Madame ROYALE ", " FRANÇOISE ". On la retrouve préparant des zones de parachutage dans l'AISNE, livrant des postes radio en NORMANDIE ou en BRETAGNE et organisant l'exploitation de stations radio-électriques en banlieue sud de Paris. Elle réalise également un excellent système d'acheminement du courrier à travers la France, qui marche à la perfection, soit par voie maritime, c'est-à-dire jusqu'aux chalutiers, soit par voie aérienne, et cela dans les deux sens.
Elle assure également la liaison avec les réseaux C.N.D. " Confrérie Notre Dame " du Colonel alias " RÉMY " et O.C.M. " Organisation Civile et Militaire " du Colonel Alfred TOUNY auxquels elle apporte l'appui logistique dont ils ont besoin.
Dès les premières heures du S.T.O. en 1943, elle établit plus de cent cartes professionnelles des P.T.T. à des jeunes réfractaires. Elle est chargée de monter à l'intérieur des P.T.T. le réseau E.M.-P.T.T. analogue à celui de Résistance-Fer.
Le message " Les dés sont sur le tapis " qui déclenche le 5 juin 1944 les sabotages prévus par LONDRES pour faciliter le débarquement de NORMANDIE fut émis par de nombreux postes dont Simone avait personnellement assuré la mise en place.
Son activité fut interrompue en plein essor le 5 novembre 1943 par la trahison de Robert BACQUE alias " TILDEN ", lequel fut également la cause de 90 autres arrestations et de l'anéantissement du réseau de " RÉMY " dont il était l'un de ses chefs radio.
Au soir du 5 novembre 1943, elle est appelée d'urgence dans un café voisin pour un entretien de quelques minutes et quitte sa table de travail en y laissant son stylo et ses affaires. Elle ne reviendra jamais. Cet appel était un guet-apens.
Malgré les ignobles tortures infligées par la bande du sinistre MASUY qui opérait 101, Avenue Henry Martin, Simone tint bon et sus souffrir sans dénoncer ses camarades, permettant ainsi au reste de l'état-major de " Résistance P.T.T. " de ne pas être inquiété.
Après une des séances du supplice de la baignoire qu'elle subit 8 fois, alors qu'à bout de force, elle ne se débat plus, son tortionnaire lui jette :
" Ah ! Emma, tu es bien une sale caboche de Franc-comtoise, tu fais exprès de mourir ! "
Malgré les pires épreuves morales et physiques qui la laissent brisée dans sa cellule, elle n'oublie pas son travail professionnel brusquement interrompu. Par une voie jusqu'ici inconnue elle fait parvenir à son chef de service un rapport détaillé sur toutes les questions administratives dont elle est chargée et qu'elle a laissées en suspens ; elle demeure jusqu'au bout un exemple de conscience professionnelle
Au terme de 4 mois de sévices abominables ponctués de transferts entre sa prison de FresnesR et l'avenue Henry Martin, elle est envoyée en février 1944, via Compiègne au camp de concentration de Ravensbruck (Mle 27481) d'où elle sera rapidement dirigée vers un " kommando " de travail à Holleischen dans les Sudètes en Tchécoslovaquie (Mle 50422) pour travailler dans une usine d'armement, elle continue son action de résistante en sabotant. Le 1er septembre 1944, le Kommando de Holleischen est rattaché administrativement au camp de Flossenbürg. Les tortures font blanchir ses cheveux, voûtent ses épaules. La faim et la fatigue l'amaigrissent à l'extrême. A l'usine, elle est chargée de faire passer sous une énorme presse des chariots chargés de cartouches remplies de poudre. Elle ralentit la chaîne, la désorganise, ce qui se solde parfois pour la production du Grand Reich, par un manque de 10 000 cartouches. Elle fait fonctionner la presse à vide, ce qui l'endommage et constitue, pour elle-même, un danger immédiat malgré la protection d'une tour en maçonnerie. C'est ainsi que finalement la presse sauta.
La surveillante allemande fait un rapport de sabotage qui sera envoyé à HIMMLER, celui ci revient de BERLIN au printemps 1945, porteur de la sentence de mort. Simone doit être immédiatement transférée au camp de Flossenbürg avec deux de ses jeunes camarades qui ont participé aux sabotages (Hélène MILLOT épouse LIGNIER mle 50414, Mimie SUCHET). Les trois femmes y seront pendues le vendredi 13 avril 1945, alors que les canons américains tonnent déjà alentour.
Trois jours plus tard, devant l'avancée alliée, l'ordre d'évacuation générale du camp est donné. Le 23 avril, le 538e régiment de la 3e armée américaine libère les quelques derniers internés de Flossenbürg, dix jours après la pendaison, quinze jours seulement avant la signature de la capitulation allemande et 17 jours avant le suicide D'HITLER.
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Invité Invité
| Sujet: Re: Simone MICHEL-LEVY Jeu Sep 06 2007, 14:04 | |
| CA très bel hommage à cette Grande Femme, qui n'a pas posé les pousses. Elle est allée au bout de ses convictions, jusqu'a donner sa vie pour épargner celles des autres. Mes respects Madame. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Simone MICHEL-LEVY Jeu Sep 06 2007, 15:25 | |
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| Sujet: Re: Simone MICHEL-LEVY Sam Sep 08 2007, 15:09 | |
| Beaucoup de respect à cette dame |
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LIO21121 Invité
| Sujet: Re: Simone MICHEL-LEVY Sam Sep 08 2007, 16:55 | |
| Née dans le Jura, Chevalier de la Légion d'Honneur et Compagnon de la Libération..........une grande Dame.........combattante anonyme et oubliée. Merci CA afin de nous en souvenir. |
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| Sujet: Re: Simone MICHEL-LEVY | |
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