Hommage aux harkis : Mieux vaut tard...zoom
Photographie prise pendant la guerre d'Algérie d'un demi-groupe d'une section de l'armée française comptant de nombreux harkis dans ses rangs. Photo DR
L'Etat français aura attendu 41 ans pour instituer une journée sprécifique d'hommage aux harkis.
Demain, vendredi 25 septembre, ce sera la journée nationale d'hommage aux harkis, ces soldats d'origine algérienne qui se sont battus, entre 1957 et 1962, avec l'armée française contre les «rebelles» et le FLN. Le mot « harki » vient d'un mot arabe qui signifie « mouvement », mais aussi « escarmouche » ou « guérilla ».
Dans la langage courant, en France, ce mot désigne les troupes supplétives engagées dans l'armée française pendant le conflit algérien. Il est aisé d'imaginer que le terme, en Algérie, est devenu synonyme de traître et de collaborateur.
Après le cessez-le-feu de 1962, les accords d'Evian stipulaient : un, que l'armée française quittant l'Algérie, devait désarmer ses harkis et les laisser sur le territoire algérien ; deux, qu'il n'y aurait pas de représailles...
Certains officiers supérieurs et généraux français ne crurent pas à ce dernier point et embarquèrent en France certaines de leurs troupes harkies. Eprouvant des doutes identiques, certains harkis (voir un des témoignages ci-dessous) s'organisèrent pour une fuite clandestine.
Pour les milliers de harkis arrivés en France dans la foulée du cessez-le-feu, peu de choses avaient été prévues.
Les harkis débarqués en France ont été longtemps laissés pour compte. Longtemps parce que désorganisés. Et aussi divisés. Longtemps rassemblés dans de toutes petites organisations s'ignorant les unes les autres.
Curieusement, c'est lorsqu'ils sont arrivés à l'âge de la retraite (et lorsque leurs rangs se furent passablement éclaircis) que leur voix a été, enfin, un peu entendue.
Cette journée d'hommage en est un petit écho.
MICHEL LIMOGES
M. EMBAREK baheddi Ancien harki