Le 24 juin 1812, Napoléon 1er franchit le Niemen avec ses troupes. Il envahit la Russie sans déclaration de guerre préalable (comme Hitler 129 ans plus tard à deux jours près !). Un ennemi insaisissableL'empereur des Français est décontenancé par le tsar Alexandre 1er qui feint d'être son allié mais accueille dans ses ports les navires britanniques. Il croit pouvoir le ramener à la raison au terme d'une campagne militaire (une de plus) avec une armée plus nombreuse qu'aucune autre : la Grande Armée compte en effet pas moins de 700.000 soldats à son entrée en Russie, en juin, dont 300.000 Français. En dépit de cet avantage numérique, Napoléon 1er se montre très vite désemparé par la tactique de l'armée russe du maréchal Koutouzov qui refuse le combat et dévaste les villages devant l'envahisseur pour le priver de tout ravitaillement. C'est seulement en prenant Vilna, en Lituanie, le 28 juin, qu'il prend conscience de la tactique ennemie : entraîner la Grande Armée dans les profondeurs du pays pour l'épuiser. Ignorant des réalités climatiques et géographiques, Napoléon commet erreur sur erreur. Au lieu de se diriger vers la capitale Saint-Pétersbourg, il se laisse entraîner vers l'ancienne métropole, Moscou, à plusieurs centaines de kilomètres. Le climat continental, caniculaire, épuise les soldats et ceux-ci souffrent de la dysenterie et du manque de ravitaillement. Le 7 septembre, sur les bords de la Moskova, près du village de Borodino, les deux armées s'affrontent enfin. Mais du fait de ses pertes antérieures et de l'effilochement de la Grande Armée sur plusieurs centaines de kilomètres, Napoléon ne dispose à ce moment crucial que du tiers de ses effectifs initiaux. Face à des Russes aussi nombreux et aussi bien armés, qui ont pris le temps de préparer la bataille, Napoléon sent la victoire lui échapper. Mais sur la fin de la journée, ses alliés bavarois et saxons lui sauvent la mise. Le maréchal Michel Ney se distingue également à la tête du 3e Corps de la Grande Armée, ce qui lui vaudra plus tard le titre de Prince de la Moskowa. Mais l'empereur commet l'erreur gravissime de ne pas engager la Garde impériale. Il veut garder celle-ci intacte pour la suite. En conséquence de quoi, la victoire reste indécise et l'armée russe toujours intacte. Les pertes sont très lourdes : 30.000 côté français contre 50.000 côté russe. La Grande Armée entre enfin à Moscou. C'est pour s'apercevoir que la ville a été désertée par tous ses habitants...
(HERODOTE)