Éphéméride du 21 juillet
dimanche 21 juillet 2024
303 : Martyre de Saint Victor à Marseille
Statue de saint Victor au moulin de Montfoort aux Pays-Bas. Saint, officier militaire, martyr. L’abbaye construite sur la tombe du martyr et de ses compagnons est le plus ancien établissement monastique de l’Europe de l’Ouest : on a trouvé, lors de fouilles, une monnaie de l’empereur Dèce (249-251) dans les grottes et cavités – naturelles ou creusées par les premiers chrétiens – qui sont la base et le fondement de l’Abbaye que nous voyons aujourd’hui.
Du moins ce que la Révolution nous en a laissé.
En 1799, on y trouva une pierre portant les noms de Fortunatus et Volusianus, qui est elle aussi la plus ancienne inscription chrétienne de l’Europe de l’Ouest (Italie et Rome exceptées) : on la fait remonter généralement entre le IIème et la seconde moitié du IIIème siècle, mais certains la datent même de la fin du premier siècle.
Elle fait référence au martyre, par le feu, subi par Volusianus et Fortunatus, et s’achève sur un subjonctif imparfait (refrigeret) qui joue sur les mots de fraîcheur, rafraîchissement : courants dans les Evangiles, ces mots prennent une connotation forte, ici, où il s’agit de personnes ayant été brûlées vives, et pour lesquelles leurs amis et parents demandent à Dieu le rafraîchissement éternel.
Ci dessus, la pierre (un marbre, en fait) et, ci dessous, son texte :
(SATRI)O VOLUSIANO
(EU)TYCHETIS FILIO
(?)O FORTUNATO QUI VIM
(IGNI)S PASSI SUNT
(HY)GIA PIENTISSIMIS
REFRIGERET NOS Q(UI)
(OMNIA PO)TEST
(A SAT)RIUS VOLUSIANUS
FILS D’EUTYCHES
ET A FORTUNATUS
QUI ONT SOUFFERT LA VIOLENCE DU (FEU)
DANS LEUR PARFAITE FIDELITE
SANTE LA PLUS PIEUSE
QUE NOUS RAFRAICHISSE
CELUI QUI PEUT TOUT
En 1370, l’un des Abbés de Saint Victor – Guillaume de Grimoard – devint pape, sous le nom d’Urbain V. (éphéméride du 27 octobre et – jour de sa mort – du 19 décembre). Ci contre, le « gros » ou « carlin » d’Urbain V, monnaie papale frappée en Avignon et dans tout le Comtat Venaissin.
Et, sur l’Abbaye de Saint Victor de Marseille : saintvictor.net.
1242 : Bataille de Taillebourg
Saint Louis y défait le comte de la Marche et Henri III, roi d’Angleterre : il en coûte au comte de la Marche sa ville de Saintes et une partie de la Saintonge, que le roi réunit à la couronne. Saint Louis est vainqueur à cette bataille face à une coalition anglo-poitevine. Fidèle à sa réputation d’homme juste et de catholique fervent, il ne cherche pas à humilier ses ennemis.
Situé sur un éperon rocheux, le château de Taillebourg (ci dessus) défendait le premier pont sur la Charente depuis l’estuaire du fleuve. Cette position stratégique en a fait l’enjeu de nombreux combats et notamment avec les Anglais. En 1179, Richard Cœur de Lion donne l’assaut à la forteresse et après la victoire ordonne sa destruction.
Taillebourg passe ainsi aux mains des Anglais jusqu’à la célèbre bataille de juillet 1242 où Saint Louis affronta Henri III, roi d’Angleterre (un tableau de cette scène historique est exposé dans la salle des Batailles au château de Versailles). Démantelé sur ordre de Louis XIV en 1652, il reste de ce puissant château, la Tour (ci dessus), les salles voûtées, les douves, ainsi que les pavillons construits en 1715 et le Parc avec ses superbes balustres et sa terrasse surplombant la Charente.
herodote.net/21 juillet 1242-evenement 1242.07.21
1798 : Bataille des Pyramides
« Soldats ! Vous êtes venus dans ces contrées pour les arracher à la barbarie, porter la civilisation dans l’Orient, et soustraire cette belle partie du monde au joug de l’Angleterre. Nous allons combattre. Songez que du haut de ces monuments quarante siècles vous contemplent. »
Les pertes françaises lors de cette bataille sont très légères – de 30 à 40 tués et environ 300 blessés – contre plus de 20.000 tués ou blessés (et 40 canons perdus) pour les Mamelouks.
Cette bataille ouvre la route du Caire à Bonaparte qui y entre le 24 juillet. Immédiatement il lance des travaux dans la ville et ordonne d’importantes recherches archéologiques et scientifiques. Il crée alors l’Institut français du Caire, et les très importantes découvertes des français (comme celle de la Pierre de Rosettte, voir l’éphéméride du 19 juillet) vont être le point de départ d’une science nouvelle, l’Egyptolgie, dans laquelle le rôle de la France a été prépondérant.
Mais cette belle victoire est bien vite oubliée. Les Anglais anéantissent la flotte française dans la rade d’Aboukir (voir l’Ephéméride du 1er août), première étape de la destruction de notre flotte, avant le coup final porté à Trafalgar (éphéméride du 21 octobre). Toute retraite devient impossible. La seule solution pour Bonaparte est de continuer sur sa lancée. Il pousse ses troupes vers la Palestine dans les 6 premiers mois de 1799. Mais l’épopée tourne au désastre. Comme il le fera lors de la retraite de Russie, Bonaparte abandonne l’armée et rentre discrètement en France afin de préparer son avenir politique et éviter une déroute égyptienne qui porterait son nom.
Il confie alors le commandement des troupes d’Egypte au général Kléber.
Le général Menou signera la reddition sans condition des troupes françaises le 31 août 1801 (éphéméride du 31 août).
1798 : Vente à l’encan de la cathédrale de Boulogne, du palais épiscopal et des dépendances pour 510 000 francs : tout sera démoli.
La Révolution a détruit entre la quart et le tiers de notre Patrimoine : « Les Vandales du Vème siècle n’ont jamais brisé tant de chefs-d’oeuvre« , disait Alexandre du Sommerard (éphéméride du 31 août)
cathedrale-boulogne.asso.fr/lhistoire
1858 : Entrevue de Plombières
Elle a lieu entre Napoléon III et Cavour (ci dessous), le ministre de Victor-Emmanuel : Napoléon III y promit son aide à Victor Emmanuel, qui souhaitait réaliser à son profit l’unité italienne, en échange de quoi Nice et la Savoie reviendraient à la France (éphéméride du 24 mars).
1952 : La France instaure le Don du sang
« le sang et ses dérivés ne sont pas des médicaments, ne constituent pas un bien du commerce, comme issus du corps humain. »
L’Etablissement français du sang – créé le 1er janvier 2000 – est placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Il est l’opérateur unique de la transfusion sanguine en France.
dondusang.net/rewrite/article/1872/efs/histoire/la-transfusion-de-1670-a-nos-jours
1958 : Première production de plutonium à Marcoule
Sous la direction du CEA, l’établissement reçoit la double fonction de produire du plutonium pour le programme de Défense nationale et de retraiter les déchets produits dans les centrales nucléaires d’EDF.
Vue générale du Centre de production de plutonium de Marcoule.
A gauche, les réacteurs G2 et G3, au centre l’usine d’extraction du plutonium, à droite le réacteur G1