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 Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne

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Commandoair40
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Commandoair40


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Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  Empty
MessageSujet: Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne    Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  Icon_minitimeMar Juin 04 2024, 21:03

Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne

Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  Images?q=tbn:ANd9GcSZKLAnIRHM8p6T1WJApgYpBFlXF7Aj-IIfNYx8IuPOpATjASPOXP3R_ibfdMZsSdhZsyA&usqp=CAU

650 000 français ont été envoyés de force en Allemagne par le Service du travail obligatoire durant la Seconde Guerre mondiale.

Un dur parcours, et un douloureux retour.


Le 17 février 1943, Jean-Louis Quereillahc sort de la Sorbonne, à Paris.

L’étudiant en Droit lit le journal et manque de défaillir.

La veille, la loi instaurant le Service du travail obligatoire pour les jeunes de son âge vient d’entrer en vigueur.

Bientôt requis pour deux ans, il comprend que c’en est fini de ses rêves de grandes études.

Son statut d’étudiant lui donne un sursis jusqu’au 1er juillet.

Il pense à s’enfuir.

L’été venu, alors qu’il est rentré chez ses parents dans le Gers, un gendarme se présente et menace sa famille.

Si lui ne part pas, les autorités prendront son frère cadet.

"Voilà, je me suis retrouvé devant ce cas de conscience, et je suis parti" témoigne Jean-Louis Quereillahc dans le documentaire STO, avoir 20 ans sous l’occupation.

Comme près de 650 000 autres Français dont le seul tort aura été d’être nés entre 1920 et 1922.

Des ouvriers en partance pour l'Allemagne


L’envoi par Vichy de travailleurs contraints en Allemagne remonte à 1942.

Le Reich a perdu en un an près de 500 000 soldats.

Tous les Allemands en âge de combattre sont mobilisés et doivent être remplacés dans les champs et les usines.

Le plénipotentiaire général pour la mobilisation de la main-d’œuvre, Fritz Sauckel, réclame 250 000 travailleurs au gouvernement de Pierre Laval.

Le chef du gouvernement vichyste sort du tiroir un vieux projet :

La Relève.

Pour chaque travailleur spécialisé volontaire envoyé en Allemagne, trois prisonniers de guerre agriculteurs sont libérés.

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Pour recruter des ouvriers, les campagnes d’affichage se succèdent, jouant sur le sentiment patriotique, le sens du devoir ou de la famille – "Finis les mauvais jours, Papa gagne de l’argent en Allemagne !"

Lancée le 22 juin, l’opération est un échec.

Le gauleiter Sauckel menace de ponctionner lui-même dans la population, ce qui tuerait la légitimité qu’essaie de se donner le gouvernement de Pétain .

Le 4 septembre, c’est par la contrainte que Vichy envoie des ouvriers, souvent jeunes et célibataires.

Une fois leur nom inscrit sur la liste des requis, ils n'ont que quelques jours pour rejoindre le convoi en partance pour l'Allemagne.

Pour beaucoup, la stupeur empêche toute réaction.

La pression sociale aussi.

Les Français sont matraqués par la propagande insistant sur le possible retour de prisonniers.

"La population n’était pas solidaire, témoigne Jean-Pierre Vittori dans son livre Eux, les STO. Dans les usines, les non-partants étaient rassurés de nous voir accepter notre sort (…) de peur de devoir remplacer le manquant."

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Départ d’un convoi véhiculant les premiers partants en 1943, gare du Nord, à Paris. La France sera le troisième fournisseur de main-d’œuvre du Reich après l’URSS et la Pologne.

Mise en place du STO par Vichy début 1943

Après le départ de 239 563 ouvriers au 31 décembre, l’insatiable Fritz Sauckel en réclame 250 000 de plus, débouchant sur la mise en place du STO par Vichy début 1943, qui concerne cette fois tous les jeunes hommes nés entre 1920 et 1922.

De janvier à mars 1943, 250 259 Français sont livrés au Reich, et encore 80 000 en juin, mais le nombre de réfractaires augmente.

Dans le Tarn, 19 % entrent dans la Résistance, 27,5 % en Isère, 19 % dans le Doubs.

L’impopularité du STO rejaillit sur le gouvernement de Vichy et risque d’alimenter la Résistance.

Albert Speer, ministre de l’Armement du Reich le comprend à l’été 1943, tandis que Fritz Sauckel s’entête dans des demandes délirantes – 500 000 travailleurs en août puis un million en janvier 1944.

"Le recrutement forcé de la main d’œuvre organisé par Sauckel nous avait apporté plus de déboires que d’avantages, relatera-t-il dans ses mémoires. Pour échapper au travail obligatoire, les ouvriers français prenaient la fuite et quittaient leurs usines."

Speer saisit que la source première des réfractaires est le déracinement, pas le fait de travailler pour l’Allemagne.

"L'économie française se trouvait entièrement tournée vers la satisfaction des besoins allemands, contextualise l’historien Raphaël Spina, auteur de Histoire du STO (éd.Perrin).

Tout le monde a travaillé directement ou indirectement pour l’Allemagne en restant simplement à son poste.

" Si le flot se tarit progressivement au deuxième semestre 1943, 650 000 jeunes Français ont été emportés.

Pour ces Français réquisitionnés, c’est la loterie

Arrivés dans des camps de triage, les requis attendent.

Beaucoup se sentent réduits à l’état de bétail que viennent choisir les maquignons.

Louis le Bonniec, alors employé à la Poste, raconte l’arrivée des patrons, dans son camp de Breslau.

"Ils se sont jetés sur nous comme l’asticot dans la viande. Ah, les voilà les esclaves promis !"

De là, ils partent pour leur nouvelle vie dans des camps aménagés.

"Certains sont infects, d’autres corrects, d’autres sont bien…", égrène Raphaël Spina.

Les témoignages varient du tout au tout.

"Il y avait une bibliothèque, un cinéma, se remémore Jean Baudet, envoyé près d’Hanovre. On pouvait faire du sport."

Des travailleurs sont surpris par la lenteur du rythme de production de certaines usines, en proie aux pénuries de matières premières.

"Ils avaient l’impression de faire de la présence et pas du rendement, reprend l’historien. L’état d’esprit consistait à se dire "C’était bien la peine de nous arracher à notre pays et à nos familles si c’était pour qu’on ne fasse rien".

Ces ouvriers ne sont pas prisonniers, et une fois leurs heures faites, ils déambulent librement dans le district.

La proximité de ces jeunes hommes et d’Allemandes esseulées entraîne son lot de romances, tolérées officieusement.

"Certains ont même dit qu’ils avaient préparé la réconciliation européenne, assure Raphaël Spina. Mais il y a aussi eu des moments de friction et d’hostilité."

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Sur sa valise, Jean Vernier, un employé de Peugeot, a gravé le nom des villes par lesquelles il est passé quand il était réquisitionné.

30 000 requis morts en Allemagne

L'écrivain François Cavanna raconte dans Les Russkofs l’autre vie des STO, très difficile.

Près de Berlin, le jeune homme, dévoré par les punaises de lit, enchaîne les journées harassantes dans une usine d’armement.

D’une manière générale, les conditions se dégradent avec la Libération qui se profile.

La nourriture manque, les bombardements alliés se multiplient, les cadences passent à 72 heures par semaine.

Mais se laisser aller, c’est risquer d’être accusé de sabotage.

Plane la menace des Arbeitserziehungslager (AEL), les camps de rééducation par le travail, d’où on ressort brisé… si on ressort.

On estime à environ 30 000 le nombre de requis morts en Allemagne, soit près de 5 % des effectifs.

La cause de ces décès ?

"Des maladies pulmonaires, les bombardements des usines, les accidents dus aux mauvaises conditions de travail, liste Raphaël Spina. La répression de la Gestapo fait aussi plusieurs milliers de victimes."

Le Reich tombé, les STO sont accueillis cordialement par la foule à leur retour.

Mais des soupçons émergent rapidement.

Ces hommes contraints étaient payés et ont envoyé 9 à 10 milliards de francs (environ 2 milliards d’euros actuels) en France.

"On a subi un interrogatoire très serré, se remémore Jean Pinon, un Sarthois envoyé à Hanau chez Dunlop. Ils cherchaient les volontaires. Ceux qu’ils trouvaient passaient un sale quart d’heure."

Beaucoup tournent la page mais d’autres, rentrés brisés, peineront à trouver leur place.

"La France a besoin de héros pour figurer dans le camp des vainqueurs, résume Raphaël Spina.

Les STO ne se sont pas battus et l’objectif n’était pas de les assassiner.

"Ils ne sont ni assez héroïques, ni assez victimes."

Juste les preuves vivantes d’une politique de collaboration qui ne collait pas avec le nouveau mythe de la France résistante.

Le refus du statut de "déportés"


Dans un premier temps, les ex-requis du STO se définissent par le terme employé durant l’Occupation :

"La déportation".

Mais les associations d’anciens déportés en camps de concentration s’y opposent.

"Ils estiment que si l’on parle de "déportés du travail", les gens vont confondre et soit exagérer ce qu’ont vécu les STO, soit s’imaginer qu’être à Auschwitz n’est pas pire que d’être envoyé dans une usine avec une certaine liberté et un salaire", explique l’historien Raphaël Spina.

S’ouvre un combat judiciaire et mémoriel, achevé en 1992, avec l’interdiction de faire référence à la déportation du travail.

En 2008, le gouvernement leur accorde le nouveau titre de "victimes du travail forcé en Allemagne nazie".

Fritz Sauckel, le "négrier de l’Europe"


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Pur produit de l’administration nazie, Fritz Sauckel est nommé plénipotentiaire général pour la mobilisation de la main-d’œuvre le 21 mars 1942.

Son rôle consiste à ponctionner des travailleurs dans les territoires occupés pour remplacer les Allemands partis combattre.

Au total, il est à l’origine de l’envoi de 7,5 millions de personnes en Allemagne.

Il pousse le gouvernement de Vichy à contraindre des ouvriers français au travail sur le territoire du Reich et organise la traque des réfractaires.

Reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au procès de Nuremberg, il est exécuté le 16 octobre 1946.

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Sicut-Aquila

Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  908920120 Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  Cocoye10 Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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Alexderome
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MessageSujet: Re: Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne    Seconde guerre mondiale : la double peine des victimes du STO en Allemagne  Icon_minitimeDim Juin 09 2024, 08:36

Le STO, la réquisition forcée de ka main-d'œuvre à été le premier pourvoyeur de résistants.

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier

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