Le commandant Delmas a vécu à Chaumont de 1936 à 1942. (Source photo : Wikipedia).
[*]
HISTOIRE. C’est le 17 mai 2024, en présence de l’ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, que la nouvelle caserne du groupement de gendarmerie départementale sera officiellement baptisée du nom de Georges Delmas. Un grand résistant qui a passé six années à Chaumont. Lorsqu’il arrive à Chaumont en 1936, c’est avec les galons tout neufs de chef d’escadron (commandant). Originaire du Sud-Ouest (il est né à Cahors en 1890), Georges Delmas arrivait tout droit de cette région où il commandait les gendarmes de Villeneuve-sur-Lot. Auparavant, ce fils de cultivateur était précédé d’un incroyable parcours de soldat commencé comme simple sapeur-pompier en 1911, mais finissant la guerre de 14-18 avec le grade de capitaine à titre temporaire (à 27 ans), de multiples blessures et la Légion d’honneur. Grand soldat, le Cadurcien est également un grand patriote. Ce que ne soupçonnera pas la presse collaborationniste haut-marnaise. Le « sympathique » patron de la compagnie de gendarmerie de la Haute-Marne, qui s’était illustré en juin 1940 lors des combats de Gray, était en effet en relation, depuis Chaumont, avec un redoutable service de renseignement, Kléber.
Un des premiers
Si Kléber était animé par des officiers français en poste à Vichy, son action clandestine était résolument tournée vers la lutte contre l’armée occupante. De compter, parmi ses agents ou contacts, des représentants des autorités officielles civiles et militaires dans le département – Delmas, mais aussi le préfet, ou encore le commissaire de police de Chaumont, Armand Charrié – sera un indéniable atout pour les deux résistants qui se sont succédé à la tête du réseau, Marcel Choupot et Pierre Johnson. Le commandant Delmas sera resté près de six années à Chaumont. En mars 1942, le quotidien Le Petit Champenois regrettait le départ de cet officier « atteint par la limite d’âge ». La retraite ? Certes, non ! Tout en occupant ensuite un poste officiel lui servant de couverture à Toulouse, le bouillant Delmas allait s’investir corps et âme dans la Résistance de son cher département du Lot, sous le nom de « colonel Drouot ». C’est à Cahors qu’il est décédé en 1967, à l’âge de 77 ans. L. F.
Les souvenirs du commissaire Charrié
En poste à Chaumont depuis le 15 juin 1941, le jeune commissaire Armand Charrié était en étroite relation avec Georges Delmas. Il se souvient : « C’est courant novembre 1941 que le commandant Delmas, commandant de la compagnie de gendarmerie de la Haute-Marne, vint me présenter le nommé Pierre Johnson, canadien français de père anglais [en réalité Français d’origine américaine], délégué clandestin – bien sûr – de la Résistance pour la région de Champagne – avec lequel il travaillait depuis plusieurs mois. Ayant jugé de mon patriotisme, il venait me confier son correspondant parce qu’objet d’une mutation il venait d’être nommé au grade de lieutenant-colonel à la tête d’une compagnie de gendarmerie du Sud-Ouest. Mon premier travail consista à lui faire établir une carte d’identité au vu de fausses attestations le domiciliant à Chaumont. Je fis personnellement toutes démarches utiles à la Préfecture et c’est ainsi qu’en peu de temps Pierre Johnson devint officiellement Pierre Jouffroy. Sa mission était de recueillir auprès de contacts – dont je faisais désormais partie – tous renseignements utiles sur les autorités et troupes d’occupation, sur le moral de la population et sur les mouvements anti-français officiels, tels que le PPF de Doriot, le RNP de Marcel Déat et un peu plus tard la LVF (Ligue des Volontaires Français combattant en Russie aux côtés des Allemands). Par l’intermédiaire d’un échelon supérieur, ces renseignements étaient retransmis à Londres.« Source : souvenirs inédits d’Armand Charrié (1914-1995) communiqués par son petit-fils.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
81/06 aime ce message
marienneau jean-michel membre confirmé
Nombre de messages : 925 Age : 81 Emploi : retraité privé Date d'inscription : 10/11/2022
Sujet: Re: Geoges Delmas maquisard du LOTet resistant de la Haute Marnee Lun Mai 13 2024, 23:33
A La Rochelle il y eu le Maire Léonce Vieljeux, qui le 23 juin 1940 refusa, revêtu de son uniforme de Colonel de l'armée Française, de remplacer le drapeau tricolore qui flottait sur la mairie, par le pavillon nazi à croix gammée. Ce qui lui vaudra d'être déporté et exécuté d'une balle dans la nuit du 1er au 2 sept.1944. Il avait été maire de cette ville depuis 1930.
81/06 aime ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 9338 Age : 59 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Geoges Delmas maquisard du LOTet resistant de la Haute Marnee Lun Mai 13 2024, 23:45
Effectivement, en zone occupée il était interdit d’arborer le drapeau tricolore, des hommes sont morts pour qu'il puisse à nouveau être sur un mat. Quand je vois que des crevures le piétinent et le brûlent, j'ai envie de faire la même chose que les Allemands.