5 novembre 1940 : le convoi de Pétain visé par une catapulte, premier acte de résistance à Toulouse
Le 5 novembre 1940, au cours d'une visite officielle du maréchal Pétain, Angèle Del Rio et ses camarades lâchent des tracts appelant à la lutte contre le régime de Vichy.
La machine à tract utilisée. :copyright:Musée de la Résistance de Champigny Sur Marne
Par Rédaction de Toulouse Publié le 5 Nov 23 à 15:00
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Toulouse, mardi 5 novembre 1940. L’express du maréchal Pétain arrive en gare de Matabiau. Sur le parvis, une foule nombreuse est là pour tenter de l’apercevoir.
La veille, sa visite, la première en zone libre, a été annoncée en Une de La Dépêche par un article dithyrambique de Maurice Martin du Gard, intime des cercles politiques vichyssois.
Dans les colonnes du quotidien, le journaliste et écrivain (petit cousin du célèbre romancier Roger Martin du Gard, Prix Nobel de littérature 1937) le dépeint en héros : » Où seriez-vous, que seriez-vous sans Pétain ? Quel avenir, quel horizon ? «
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Visite officielle de Pétain à Toulouse
Après avoir cheminé par la rue de Bayard et le boulevard Carnot, le chef de l’Etat français dépose une gerbe devant le monument aux morts avant d’être accueilli à la cathédrale Saint-Etienne par Monseigneur Saliège, l’archevêque de la ville, et de se rendre à la préfecture.
Le soir, alors qu’il dîne à l’hôtel de ville, des milliers de Toulousains entonnent sur la place du Capitole La Marseillaise et crient » Vive la France ! Vive le maréchal ! « , comme le relate l’historien Pierre-Frédéric Charpentier dans son ouvrage « 1940. Le maréchal Pétain en visite officielle », dans la collection Cette année-là (Editions Midi-Pyrénéennes).
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Au regard de l’opinion publique, ce voyage officiel apparaît comme une franche réussite. La presse, sous contrôle de la censure de Vichy, ne souffle mot d’un incident survenu le jour même lors du passage du convoi, au niveau du 13 de la rue d’Alsace-Lorraine.
Là, une centaine de prospectus, où l’on peut lire » PETAIN LE BOURREAU » ou encore » THOREZ AU POUVOIR » du nom du secrétaire général du Parti communiste français (PCF) s’abat sur les officiels et les spectateurs.
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