Si elle a été obligée de prendre des mesures pour relancer son recrutement, qui a connu un creux en 2023, avec 2000 à 2500 postes non pourvus, l’armée de Terre n’a visiblement pas d’inquiétude sur sa capacité à trouver pas moins de 2000 réservistes supplémentaires en 2024. En tout cas, c’est l’impression donnée par le général Schill, son chef d’état-major [CEMAT], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 11 octobre. Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit de doubler le format de la réserve opérationnelle, avec l’objectif de disposer de 105’000 réservistes à l’horizon 2035, ce qui donnera un ration d’un réserviste opérationnel pour deux militaires d’active. Pour l’armée de Terre, cela se traduira par la nécessité de porter le nombre de ses réservistes à environ 50’000 [contre 24’000 actuellement]. Ce qui lui permettra, dans le cadre de son programme « Terre de réserves », de développer une « réserve de compétences », une « réserve territoriale » et une « réserve de combat ». Pour le moment, le 24e Régiment d’Infanterie [RI], établi à Vincennes, est le seul de l’armée de Terre à ne compter que des réservistes dans ses rangs [hormis une vingtaine de militaires d’active pour l’encadrement]. En 2024, il est question de le placer sous les ordres du Gouverneur militaire de Paris. Selon le général Schill, cette mesure marquera le début d’une « territorialisation plus importante à l’avenir » de la réserve, d’autres régiments étant susceptibles d’être créés sur le modèle du 24e RI dans d’autres villes, avec la mission de « contribuer à la sécurité générale ».
Dans le même temps, a indiqué le CEMAT, il s’agira aussi d’expérimenter « l’implication beaucoup plus étroite des réservistes » dans les régiments. L’idée, a-t-il développé ensuite, est d’insérer des réservistes dans les escadrons ou les compagnies de ces unités d’active.
Quant aux 2000 réservistes que l’armée de Terre s’attend à recruter en 2024, ils seront, pour la plupart, répartis au sein de six bataillons, créés « en réorganisant et en densifiant les unités de réserve que nous avons déjà dans nos six brigades interarmes », a précisé le général Schill. Et il en sera fait de même en 2025, avec, cette fois, les brigades d’appui.
Mais l’accent sera surtout mis sur la « réserve de compétences », avec, selon le CEMAT, la « montée en gamme des états-majors, y compris et surtout des états-majors opérationnels ».
« Le Commandement des forces terrestres a donné l’ordre à ses états-major de recruter de manière importante, d’intéresser et de former des réservistes de façon à aller vers cette notion d’un réserviste pour un membre d’active », a dit le général Schill. Ce qui, sauf lapsus, va au-delà du ratio défini dans la LPM 2024-30. Les états-majors « doivent pouvoir compter sur des réservistes pour remplir leurs missions de guerre dans la dimension maximale, y compris pour les exercices », a-t-il justifié.
Cette « réserve de compétences » concerne aussi les « réservistes spécialistes de l’industrie », les premiers ayant été recrutés lors du Forum entreprises défense [FED], la semaine passée.
Par ailleurs, le CEMAT a également évoqué la création, en 2024, d’un « bataillon de réservistes du renseignement »… Ce qui, sauf à faire appel à d’anciens militaires, supposera un effort conséquent en matière de formation… On ne s’improvise pas expert en imagerie ou analyste d’écoute du jour au lendemain. Il faut ainsi cinq mois pour faire d’un sergent sorti de l’ENSOA de Saint-Maixent un analyste « images ». Soit pratiquement autant pour un éclaireur.
Ce bataillon aura « pour vocation de renforcer la Brigade de renseignement [BRENS] dans son métier et de servir de réservoir dans le domaine du renseignement pour l’ensemble de l’armée de Terre », a conclu le général Schill.
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Panpan19 membre confirmé
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Sujet: Re: l'armée de terre se prépare a créer un bataillon de réservistes du renseignement Sam Oct 14 2023, 17:13
Tout ça, c'est du Bla-Bla, on avait tout qu'il fallait voir et faire au niveau du renseignement, il ne fallait pas dissoudre les RG. On avait du personnel de terrain qui était partout au courant de tout. Mais voilà, les politiques du moment ont été embêtés, car les RG voyaient aussi tous les bords de cette politique. Ils ne pouvaient pas couvrir leurs magouilles.
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