En opération, les chiens militaires sont quasiment incontournables, ne serait que, par exemple, pour détecter des explosifs lors de patrouilles. Ainsi, au Sahel, les équipes cynophiles viennent systématiquement en appui des pelotons blindés et des sections d’infanterie. Aux côtés des sapeurs du Génie, elles contribuent à ouvrir et sécuriser les intinéraires ou encore aux fouilles d’opportunité.
Mais pas seulement. En effet, un récent article publié sur le site Internet du ministère des Armées a expliqué le rôle que peut avoir un chien militaire au sein d’un groupement de commandos parachutistes [GCP] pour détecter des individus et aider à les neutraliser grâce à leur « impact psychologique ».
Avant d’être déployé sur un théâtre extérieur, un chien et son maître doivent passer par un certain nombre d’évaluations et obtenir un brevet de patrouille. Dans le cas d’une future intégration à un GCP, la préparation opérationnelle suppose aussi quelques sauts en tandem, ce qui nécessite un équipement particulier (coussinets de protection, muselière de saut, masque balistique).
Mais le quotidien d’un chien militaire ne se résume pas aux opérations. Ainsi, entre le 1er et le 5 octobre, le 132e Bataillon cynophile de l’armée de Terre [BCAT] organise un championnat du chien militaire à Suippes.
« La compétition interarmées et interministérielle prend cette année une dimension internationale avec l’invitation de pays étrangers : Allemagne, Belgique, Angleterre, Etats-Unis, Espagne, Liban, Pays-Bas, Italie, Norvège », explique le 132e BCAT.
« Regroupant plus d’une centaine de compétiteurs, les meilleures équipes cynotechniques de l’armée de Terre, de l’armée de l’Air, de la Marine Nationale et des pays invités vont s’affronter dans les épreuves de patrouilles, dressages, interventions et pistage », ajoute-t-il.
En tout, six épreuves auront lieu : patrouille, dressage, intervention, pistage initiation, pistage précision, pistage confirmation. « Pour l’édition 2018, de nouveaux exercices seront dédiés aux équipes cynotechniques spécialisées dans l’aide à la recherche de produits explosifs », précise le 132e BCAT.
Pour rappel, cette unité est responsable de l’achat des chiens destinés aux trois armées et à certains ministères (intérieur, finances avec les douanes).
Le cheptel des armées est constitué à 70% de bergers belges (malinois, tervuerens et groenendaels), lesquels sont, par rapport aux bergers allemands, plus faciles à dresser en raison de leur maturité précoce et de leur caractère plus souple. Et, comme l’expliquait un officier du 132e BCAT, en 2017, ils apprennent vite et « en cas d’erreur, il est possible de reprendre le dressage ».
En moyenne, la carrière d’un chien militaire dure 6 ans. Une fois qu’il est réformé, il peut être adopté par le maître avec lequel il a été en binôme. Certains d’entre-eux sont même devenus célèbres, comme le valeureux Fitas, décoré pour sa bravoure de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile d’argent et honoré par une citation attribuée par le chef d’état-major de l’armée de Terre, pour sa conduite en Afghanistan.