Éphéméride du 24 juillet
lundi 24 juillet 2023
Les illuminations de la cathédrale de Strasbourg, été 2022
1439 : Achèvement de l’octogone et de la flèche de la cathédrale de Strasbourg
« Prodige du gigantesque et du délicat » (Victor Hugo).
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Expansion de l’art ogival, ou « art français »
Et, si vous n’avez pas le vertige, ces magnifiques minutes offertes par Des Racines et des Ailes :
1534 : Jacques Cartier prend possession du Canada
Partie le 20 avril de Saint-Malo en direction des côtes du Labrador, l’expédition de Jacques Cartier atteint le golfe du Saint-Laurent et débarque à Gaspé. Le navigateur français prend possession de la nouvelle terre devant une assemblée d’Indiens en y plantant une immense croix, au nom du roi de France, François 1er.
Toutefois, les premiers colons ne s’installeront dans la baie qu’un siècle plus tard. Jacques Cartier entreprendra ensuite d’autres voyages, où il découvrira le village d’Hochelaga, non loin duquel sera érigée, plus tard, la ville de Montréal.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « Navigateurs (II) : Jacques Cartier (I/II) » et « Navigateurs (III) : Jacques Cartier (II/II) »
1712 : Victoire de Denain
Alors que tout semble perdu, et que le Prince Eugène – après avoir emporté presque toutes les citadelles protégeant la frontière du Nord, y compris et surtout Lille, « la reine des citadelles »… – s’apprête à marcher sur Paris, le maréchal de Villars (ci contre) retourne la situation et force le destin : il coupe le Prince de ses « magasins » de Marchiennes en l’attaquant sur ses arrières, à Denain le 27, puis en s’emparant des « magasins » eux-mêmes le 30.
Il s’empare également de 60 drapeaux. La victoire arrête l’invasion, la paix est signée à Utrecht, en 1713.
Malgré les tristes heures de la Guerre de Succession d’Espagne, la France réussit à garder toutes les conquêtes de Louis XIV, et voit sa frontière du sud-ouest sécurisée par la présence d’un roi français à Madrid.
Bataille de Denain
Le 16 avril précédent, alors qu’il lui confiait sa dernière armée, Louis XIV avait tenu ce noble propos au Maréchal de Villars, qu’il recevait à Marly :
« …Je connais la Somme, elle est difficile à franchir, il y a des places. Je compterais de me rendre à Péronne ou à Saint Quentin, y ramasser tout ce que j’aurai de troupes, faire un dernier effort avec vous et périr ensemble ou sauver l’Etat, car je ne consentirai jamais à laisser l’ennemi approcher de ma capitale…»
(Pour en savoir un peu plus sur le Maréchal de Villars et l’immense victoire de Denain, voir l’éphéméride du 17 juin, jour de la mort du Maréchal)
La Guerre de Succession d’Espagne – la dernière du règne – fut la plus terrible et la plus éprouvante de toutes, et faillit bien être perdue.
Pourtant, la vision géostratégique de l’avenir qu’elle induisait se révéla éminemment juste, et l’intuition de Louis XIV fut des plus salutaires pour l’avenir de la France :
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville, voir la photo « Un Bourbon sur le trône d’Espagne : le « bon choix »
1802 : Naissance d’Alexandre Dumas
Site officiel des amis d’Alexandre Dumas
1919 : Liège reçoit la Légion d’honneur
Le Président Raymond Poincaré, accompagné du Maréchal Foch, remet la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur à la ville de Liège pour la défense héroïque de ses forts en août 1914.
La résistance des soldats liégeois a retardé de plusieurs jours l’avancée de l’armée allemande et permis aux troupes françaises de se rassembler et de gagner, un mois plus tard, la bataille de la Marne :
« Le retard que la résistance de Liège a imposé aux Allemands nous a permis d’achever entièrement notre concentration, de faire venir dans le Nord les troupes d’Algérie et même d’être sur le point d’y recevoir une partie des troupes du Maroc. En même temps, ce délai a laissé aux Anglais la possibilité de se concentrer…Ce splendide fait d’armes constitue, pour la Belgique et pour la ville de Liège en particulier un titre impérissable de gloire dont il convient que le gouvernement de la République perpétue le souvenir mémorable » déclare le Président Poincaré.
Sambre-Marne-Yser – Août – Novembre 1914
Blason de la Ville de Liège : « De gueules à une colonne posée sur trois degrés soutenus de trois lions couchés et sommée d’une pomme de pin soutenant une croix pattée; la dite colonne accostée à dextre de la lettre L et à senestre de la lettre G, le tout d’or. »
Le Perron est le monument emblématique de la ville (voir l’éphéméride du 3 novembre).
Ce Perron se compose de :
– Trois lions aux trois extrémités de la base;
– Une colonne, avec sa croix sur la pomme de pin qui la surmonte : elle représente la puissance de Dieu, qui règne sur la ville (l’origine des « princes évêques »);
– Un L et un G de part et d’autre de la colonne : il signifient Libertas Gentis, Liberté du peuple Liégeois.
1957 : Mort de Sacha Guitry
Tel qu’il était apparu dans les derniers temps de sa vie…
Sacha Guitry
Sacha Guitry, l’ironie d’un Maître, un Maître de l’ironie.
Quelques uns de ses traits d’esprit
• On peut faire semblant d’être grave. On ne peut pas faire semblant d’avoir de l’esprit.
• Oh, privilège du génie ! Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui suit est encore de lui…..
• Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage !
• Il faut trois hommes à une femme : un de soixante ans, pour le chèque; un de quarante, pour le chic; et un de vingt, pour le choc.
• Mais être Parisien ce n’est pas être né à Paris : c’est y renaître; et ce n’est pas non plus y être, c’est en être; et ce n’est pas non plus y vivre, c’est en vivre… Car on en vit, et on en meurt. Être de Paris ce n’est pas y avoir vu le jour; c’est y voir clair.
» On nous dit que nos rois dépensaient sans compter,
Qu’ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils.
Mais quand ils construisaient de semblables merveilles,
Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ? «
Et, à propos de l’inoubliable « Si Versailles m’était conté », voir notre éphéméride du 6 juillet.
1967 : « Vive le Québec libre ! »
En visite officielle au Canada, le général de Gaulle lance depuis le balcon de l’hôtel de ville de Montréal un vibrant : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Vive la France ! ». Les 500.000 Montréalais massés devant le chef de l’État français sont en liesse. Pour la grande majorité de Québécois francophones, la déclaration du général De Gaulle résonne comme un encouragement aux revendications indépendantistes.
Mais le gouvernement d’Ottawa, la capitale fédérale du Canada, est profondément choqué et regrette « certaines déclarations faites par le président. » De Gaulle devra écourter son voyage.
De Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, 24 juillet 1967
(Images de très mauvaise qualité, mais le son y est)
2013 : … Et le Mont Saint-Michel redevint une île !
Juillet 2013 : pour la première fois depuis bien longtemps, à l’occasion des grandes marées d’été, le Mont Saint-Michel s’est retrouvé entièrement entouré d’eau, et l’on a pu profiter du spectacle depuis le nouveau pont-passerelle.
Ce fut – enfin !… – le retour du caractère insulaire du site (classé au patrimoine mondial de l’Unesco).
En 2015, les gigantesques travaux de désensablement se sont terminés, la mer ceinture le rocher près de la moitié de l’année. Et baigne ses pieds une vingtaine de jours par an.
Initié en 2006, ce chantier colossal a essentiellement consisté à repenser et redessiner l’esplanade au pied du Mont, et à démolir la digue-route, aberration qui empêchait l’effet « chasse d’eau » des marées, qui permettait le désensablement naturel et permanent des alentours du rocher.
Un très élégant pont-passerelle, qui laisse passer les eaux au-dessous de son tablier, remplace désormais cette route, aberration heureusement démolie, des décennies passées…
Voir notre album « Racines » (II) : Le Mont Saint-Michel