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Éphéméride du 16 juillet
dimanche 16 juillet 2023
Le tunnel du Mont-Blanc (inauguré le 16 juillet 1965)
1054 : Humbert de Moyenmoutier dépose la bulle d’excommunication du Patriarche de Constantinople sur l’autel majeur de Sainte Sophie
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, pages 2245/2246) :
« Cardinal français. Originaire de Lorraine ou de Bourgogne, moine bénédictin à l’abbaye de Moyenmoutier, il devint le secrétaire de Bruno de Toul, qui, devenu le pape Léon IX, l’appela à Rome et le fit cardinal (1050). Il fut avec Hildebrand (futur Grégoire VII) l’un des plus actifs artisans de la réforme de l’Eglise au milieu du XIème siècle. En 1054, il fut envoyé comme légat pontifical à Constantinople, où son manque de diplomatie contribua à rendre définitif le schisme byzantin. »
C’est l’Empereur Justinien qui fit édifier la basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie « sainte Sagesse », « Sagesse Divine », en turc Ayasofya) ; lorsqu’il pénétra dans l’édifice, enfin terminé, et stupéfait par tant de splendeur, il s’écria « Je t’ai surpassé, Salomon ! », faisant allusion à la magnificence du Temple de Jérusalem.
C’est pourtant dans ce monument si splendide qu’eut lieu – en 1054 – l’épisode peut-être le plus tragique de l’histoire de l’Eglise chrétienne.
La Basilique Sainte-Sophie d’Istanbul
Pour comprendre le rôle respectif des uns et des autres, dans ce drame de la séparation de l’Eglise chrétienne, il faut replacer les choses dans le cadre du pontificat de Léon IX (ci contre, le seul pape alsacien de l’histoire, (éphéméride du 19 avril), profondément pénétré par les idées réformatrices du milieu ecclésiastique lotharingien, et qui s’appliqua à rétablir la discipline religieuse.
Dès son élection, décidé à engager une intense réflexion sur ce que devait être la réforme de l’Église – ce qui aboutira à la réforme Grégorienne – Léon IX s’entoura de ces prélats lotharingiens acquis aux idées réformatrices : Humbert de Moyenmoutier, Hugues Candide, Frédéric de Lotharingie (futur pape Étienne IX); et de deux moines italiens : Pierre Damien et Hildebrand (futur Grégoire VII), les faisant tous cardinaux.
Mais, parallèlement, et indépendamment de ces sujets, la mésentente cordiale entre Rome et Byzance ne faisait que s’amplifier. Ulcérés par la politique pontificale en Italie du Sud, où ils avaient des intérêts, les Byzantins, sous le patriarcat de Michel Cérulaire (1043-1058), s’éloignèrent de plus en plus de Rome. Et les rancœurs se cristallisèrent à l’occasion d’une controverse sur l’usage des azymes dans la communion (les Latins se servaient d’hosties non fermentées pour célébrer l’Eucharistie, contrairement à l’usage traditionnel conservé par les Grecs qui employaient du pain ordinaire). Léon IX fit entreprendre la réfutation des traités grecs sur ce problème, et sur l’ensemble du contentieux qui opposaient Romains et Byzantins : dans son Dialogus, Humbert de Moyenmoutier écarta les assertions des Grecs, condamna le mariage des prêtres en usage en Orient depuis l’Antiquité, accusa les Byzantins d’hérésie parce qu’ils n’admettaient pas le Filioque et les menaça d’excommunication.
Ce dialogue mal engagé s’acheva tout aussi mal lors de la légation romaine à Constantinople, malgré les efforts de l’empereur Constantin IX Monomaque (ci contre) : les légats Humbert, Frédéric et Pierre d’Amalfi excommunièrent le patriarche et ses partisans (16 juillet 1054); Michel Cérulaire riposta par une excommunication générale des Latins.
Cette rupture ne doit cependant pas être exagérée : au départ, elle n’était pas plus grave que bien d’autres schismes précédents, finalement sans conséquences majeures ni pérennes; mais, du fait des circonstances, la séparation devint définitive et entraîna les autres patriarcats orientaux ainsi que les peuples convertis au christianisme par les Grecs (Serbes, Bulgares, Russes, Roumains). C’est donc, en quelque sorte, un concours de circonstances malheureux qui consolida une des frontières religieuses les plus durables qui aient été.
Au moment où le schisme fut consommé, Léon IX était déjà mort (19 avril 1054), et rien ne permet de voir dans cette rupture entre l’Orient et l’Occident une action calculée d’Humbert de Moyenmoutier ou des lotharingiens de l’entourage de Léon IX (même si rien ne permet de dire le contraire) : est-ce que, de part et d’autre, on savait où on allait (au schisme définitif) ou est-ce que, parce qu’il était bilingue, Humbert s’est vu confier une mission de dispute théologique qu’il a menée avec application, en conformité avec son engagement de réformateur « intraitable » et qui – par manque de diplomatie de part et d’autre… – a dégénéré sans que nul n’en ait perçu dès l’abord les conséquences ?
1465 : Bataille de Montlhéry
Elle oppose Louis XI et le fils du Duc de Bourgogne, le futur Charles le Téméraire.
C’est au cours de cette bataille que l’artillerie fut employée pour la première fois : or Louis XI dispose de la meilleure artillerie du moment, créé par son père, Charles VII (éphéméride du 26 mai).
Si le résultat en fut indécis, elle devait plutôt tourner, de fait, par la suite, à l’avantage de Louis XI. (éphéméride du 26 mai).
Cette miniature est l’une des 14 qui illustrent le manuscrit des Chroniques de Montlhéry du temps du roi Louis XI, rédigées par Philippe de Commynes de 1489 à 1491. Commynes a suivi cette bataille dans le camp de la Ligue du Bien public, auprès du comte de Charolais, futur Charles le Téméraire.
Le roi Louis XI et Charles le Téméraire, tout deux à cheval et revêtus d’une armure d’or, s’affrontent avec à leurs côtés leurs porte-bannières, qui précèdent les deux armées composées de combattants à pied. L’une est en pleine campagne, et l’autre est située entre deux bourgades représentant vraisemblablement Longjumeau et Montlhéry.
On voit bien que l’artillerie occupe la position centrale.
La bataille de MONTLHÉRY
1767 : Canonisation de Jeanne de Chantal
Avec Saint François de Sales, c’est elle qui a fondé L’Ordre de la Visitation (les Visitandines), à Annecy, en 1610.
Saint François de Sales remet les règles aux sœurs de la Visitation – Anonyme, XVIIème
la visitation
1774 : Naissance de Pierre Mercier, dit Mercier-la-Vendée
Acte de naissance de Pierre Mercier
Dans sa ville natale, Le Lion d’Angers
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1801 : Napoléon et Pie VII signent le Concordat à Paris
Le texte déclare la religion catholique « religion de la grande majorité des citoyens français » et abolit la loi de 1795 séparant l’Église de l’État. En contrepartie, le Saint-Siège reconnaît le Consulat et accepte que les évêques soient nommés par le Premier consul, Napoléon Bonaparte.
La signature du Concordat met fin à 10 ans de querelles entre le Vatican et la France, et assure le retour de la paix religieuse dans le pays. Il sera promulgué le 8 avril 1802 et Pie VII sacrera Napoléon empereur en 1804.
Estampe d’époque
Jacques Bainville, dans le chapitre XVII de son Histoire de France, Le Consulat et l’Empire, montre bien le calcul purement politique qui sous-tend la signature du Concordat.
Napoléon souhaite simplement finir la révolution (« sinon, elle aurait tout emporté », dira-t-il un jour) afin de remettre la France en ordre, à l’intérieur, dans le but de pouvoir poursuivre, à l’extérieur, la politique de conquêtes de la Révolution, et, surtout, pouvoir enfin, vraiment, affronter l’Angleterre :
« mais la politique du Premier Consul ne changea pas. Il préparait alors le rétablissement officiel de la religion catholique, malgré les difficultés qu’il rencontrait, malgré les murmures des militaires eux-mêmes, car les passions religieuses avaient été les plus vives de la Révolution.
Le 15 juillet 1801, il avait réussi à signer un Concordat avec Pie VII et le cardinal Consalvi. Au moment de la paix d’Amiens, tout concourait ainsi à rendre la tranquillité et la prospérité à la France. La popularité du Premier Consul était telle qu’on le regardait comme indispensable et les menaces dirigées contre sa vie n’avaient pour effet que de fortifier son prestige. »
1965 : Inauguration du Tunnel du Mont Blanc
Le général de Gaulle et le président italien Giuseppe Saragat inaugurent le Tunnel du Mont Blanc, long de 11,6 kilomètres qui relie la France à l’Italie.
Après six années de travaux, cette « brèche » large de 8,6 mètres permet de rejoindre la Vallée d’Aoste en dix minutes depuis la Haute-Savoie. Le tunnel du Mont-Blanc sera ouvert à la circulation dès le 19 juillet.
atmb.com/fr