BONJOUR, TRISTESSE...

En cherchant un titre pour cet éditorial, c’est spontanément celui qui m’est venu à l’esprit. Rien à voir, pourtant, entre le premier roman de Françoise Sagan et la situation de la France. Encore que, l’inconscient freudien nous joue parfois des tours bizarres…

Car c’est pourtant bien de la tristesse, que beaucoup d’entre nous ressentons, témoins impuissants de la déliquescence de notre Patrie, laborieusement édifiée par nos pères depuis plus d’un millénaire. Il n’est pas un jour sans constater de nouvelles atteintes, mettant en jeu l’intégrité, l’existence et la survie de la France.

Toutes ces petites et grandes agressions vont dans le même sens, et participent à l’œuvre de décomposition (décivilisation ?) nationale.

Il est hélas impossible de compter sur nos dirigeants et élus pour enrayer ce processus mortifère. La plupart d'entre eux participent au contraire, plus ou moins activement et à leur mesure, à la destruction de notre patrie.

J’allais écrire « de c’pays », comme les mélenchonistes, qui s’écorcheraient la langue s’ils prononçaient le mot « France » ; wokisme linguistique et haine du pays obligent…

Concernant la NUPES, on a beaucoup entendu Manuel Bompard cette semaine, qui semble être placé en tête de gondole par son patron, lequel préfère semble-t-il rester en réserve, comme un vautour attendant une prochaine charogne à dépecer.

Quelques florilèges dudit Bompard, dont la spécialité est de détourner systématiquement tout problème dans le sens qui lui convient.

L’immigration ? Ce n’est pas le principal problème de « c’pays », c’est le pouvoir d’achat qui préoccupe « les gens ».

Les ravages de la drogue ? Il faut dépénaliser !

Et un petit verre de bien-pensance là-dessus : « çà réduira les trafics » !

Ben voyons…

Quant à l’AME (coût : 1 Md€ / an), il faut la maintenir et même la développer, « pour éviter la prolifération des maladies contagieuses ».

Il ne lui viendrait pas à l’idée de réduire drastiquement cette opportunité offerte aux immigrés, constituant de fait (en plus du reste) un appel d’air sur toute l’Afrique, et dont toute restriction aurait immédiatement des effets inverses...

Tic verbal, en contradiction apparente avec son auto-censure pour le mot « France », le ci-devant Bompard évoque parfois « les Françaises et les Français » (mais wokisme oblige, ici encore)… 

Pour lui, quel que soit le problème évoqué (sécurité, immigration, social, santé, justice, etc…), une seule solution : il faut « investir plus ». Confondant, en passant, investissement et dépenses courantes, ce qui n'a rien à voir et montre, pour un élu de la nation, une méconnaissance inquiétante du fonctionnement du budget de l’État.

Langue de bois et moraline partout, et une seule solution convenue sur tous les dossiers, malgré une dette publique de 3 000 mds € (*) : dépenser plus !

Ces gens-là utilisent le verbe « investir », en pensant « dépenser », et souvent pour des chimères.

Par exemple contre le réchauffement climatique d’origine prétendument anthropique, quand la France ne pèse que 1% de la population mondiale et que les pays les plus pollueurs et les plus peuplés ne font rien ou peu, et au contraire s’industrialisent et se modernisent pendant que nous régressons…

Stupidité crasse ou complot criminel ? On a déjà la cuisante expérience de la catastrophique politique énergétique nucléaire dont on mettra longtemps à se remettre...

Laissons de côté Bompard et passons au gouvernement. Admirons le casting : un ministre de l’Économie, ex ministre de l’Agriculture, qui ne sait pas ce que représente un hectare, et un ministre de l’Éducation Woke qui a placé ses enfants à la très prisée et recherchée École Alsacienne (autour de 4 000 à 5 000 € par an si vous êtes intéressé)...

Une constante, dans cette génération de prétendus dirigeants : se décharger sans vergogne de toute responsabilité.

Pap N’Diaye a fait très fort sur le suicide de Lindsay (harcelée sans que l'administration ne bouge) en qualifiant ce drame, après une insistance appuyée de l'interviewer, d’ « échec collectif et de tragédie pour ses proches, comme pour l’Education Nationale ».

Notez bien la graduation des fautes : l'Éducation Nationale ne vient qu'en dernier dans l'échelle des responsabilités. Ben voyons...

Le ministre du wokisme et des avancées sociétales termine en mettant en cause les réseaux sociaux, ce qui n’est pas faux, et permet d'échapper un peu plus à ses propres responsabilités - réelles - et à celles de son administration.

On mettre sans doute cette incurie administrative sur le compte du « manque de crédits ». Comme d'habitude.

Excellent Bruno Lemaire, également. En une semaine, il passe du mutisme total pour la notation Fitch (AA-) et un contentement ébahi de ravi de la crèche pour la bonne surprise du maintien de la notation Standard & Poors (AA).

On se croirait à la Communale de mon enfance…

Un bon point, M. le Ministre ?

Une image ?

Tout cela est bien triste, finalement, et je vais donc conserver le beau titre de Françoise Sagan, mais c’est avec Saint-Augustin que je conclurai cet éditorial...

« L’Espérance a deux filles superbes :

la colère, pour que ce qui ne doit pas être ne soit pas ;

le courage, pour que ce qui doit être soit ».

(Saint-Augustin / Les Confessions)

Espérons, donc, mes chers amis...

Dans la colère et le courage !

Marc Le Stahler

5/6/2023

* 3 000 milliards d'euros, soit 42 000 € par Français, (enfants et bébés inclus) !